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L’art de nous berner.

Les comportements des responsables politiques pourraient faire partie d’une étude sur la psychologie de ce milieu si particulier où, pour les besoins de la cause, ce qui est blanc devient noir et ce qui est vrai est déclaré faux.
L’observateur y entre à pas mesurés. Tout ce qu’il dénonce est systématiquement controversé par l’ensemble des partis. C’est la seule fois que nous les trouvions d’accord.
Chacun s’accorde à transformer le système économique libéral en autre chose, en sachant bien qu’il est impossible d’en changer un iota, comme en font régulièrement l’expérience certaines Républiques d’Amérique du Sud.
Oscar Wilde, qui s’y connaissait quand même dans les valeurs humaines, estimait deux sortes de gens seulement, ceux qui savent absolument tout et ceux qui ne savent absolument rien. Tous les êtres viennent de peu, et il s’en faut de pas grand-chose, qu’ils ne viennent de rien. Cependant, ces deux catégories de personnes sont fascinantes, parce qu’on y rencontre les journalistes, les experts et surtout les hommes politiques. C’est-à-dire ceux qui font l’opinion, conduisent les peuples, souvent vers des désastres, mais s’en tirent toujours. En démocratie, en effet, on s’y cramponne et on n’en démissionne que lorsque cela devient dangereux d’y rester.
L’exemple d’une belle carrière est celle de José Happart. De notoriété publique, il est passé de héros fouronnais à mandataire du PS. Il s’y est fait une réputation dans la catégorie de ce ceux qui ne savent absolument rien, mais il passait, pour sa clientèle, savoir absolument tout. Au point qu’il se fit spécialiste des rapports avec des anglophones et signait même des accords rédigés en anglais, tout en ne connaissant pas la langue.
La conviction du représentant du peuple passe pour inébranlable, quand un parti adverse au pouvoir ne lui propose absolument aucun emploi de prestige comme un ministère. La majorité de Macron, devenue aléatoire à force de se moquer des gens, est faite des renégats du PS et des Républicains. Qu’il se fût planté au soir du deuxième tour de sa première élection, Bruno Lemaire, Darmanin et tous les autres eussent couru chez Marine Le Pen se convertir à l’extrême droite.
Nous vivons une époque fascinante du fait que la rouerie poussée à l’extrême, laisse percer de la naïveté, par l’effet de la vanité. C’est le seul métier, avec celui de placeur d’aspirateurs où se montrer sous son meilleur jour est l’essentiel.

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En réalité ceux qui cornaquent cette société n’ont aucun plan, ni aucun but déterminé, sinon de durer par tous les moyens. Sous cette influence, on observe l’américanisation des classes supérieures, alors que les classes inférieures, quasiment abandonnées aux quatre vents, sont déjà sous influence musulmane. C’est dans cette ambiance que ceux qui ne savent absolument rien et ceux qui savent absolument tout se rejoignent pour trancher sur le port du burkini, en sortant de table à la nuit tombée, par crainte de représailles les jours de ramadan. Ce faisant, Samuel Paty meurt une seconde fois.
On sait bien que l’État social est un jeu où les malins amusent le plus grand nombre, pour faire à l’aise leurs petites affaires. De sorte que se rejoignent ceux qui savent absolument tout et ceux qui ne savent absolument rien, sous l’unique appellation de « malins », à défaut d’être intelligents.
La laïcité est prétexte à passoire. Filtrées, les religions se reconstituent en toute liberté à la sortie d’un faux goulet d’étranglement pour retrouver toute leur nuisance. Sous prétexte de la liberté de croire, il leur est loisible d’agir en manipulant les croyants par des sornettes sur les délires d’anciens prophètes.
Les gouvernements s’illusionnent d’avoir brandi une laïcité qui sert de prétexte à se mettre bien avec tout le monde.
De même que le premier souci de l’assassin est de s’aller distraire dans une mosquée, le premier souci du concussionnaire est d’appeler la police pour sauvegarder son bien. Voyez, je ne pense qu’au plaisir de Dieu, tandis que l’autre ne pense qu’à la vertu.
Il arrive que les décors s’écroulent, que les masques tombent, que la tragédie pourtant si peu à la mode, supplante la comédie. Le jour est-il venu de connaître enfin le pourquoi de ce qui s’écroule ?
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ou plutôt qui a soudain dysfonctionné ?

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