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La gifle d’Adrien.

Adrien Quatennens, député Insoumis du Nord, a reconnu de violentes "disputes" et une "gifle" à l'encontre de son épouse, quelques jours après que Le Canard Enchaîné révèle le dépôt d'une main courante de sa compagne. Ces faits sont vieux de deux ans.
Le terme main courante est joli contre une main leste.
Nous sommes à un tournant de civilisation où une gifle, inexcusable certes, venant d’un homme atteignant une femme, n’a pas la même portée que s’il s’agissait d’une gifle venant d’une femme atteignant un homme.
Le geste du premier est celui « d’une brute ne sachant pas se contrôler » et de la seconde « une défense, après une agression verbale ou une tentative de violence, prise dans un réflexe d’autodéfense ! ».
C’est un sacré débat qu’ouvrent « les violences faites aux femmes ». Aux noms de toutes celles qui sont mortes des coups reçus des brutes qu’elles avaient eu le malheur d’intégrer dans leur vie, est-ce équitable de mettre tous les hommes dans le même panier ?
En écrivant cette phrase interrogative, je prends soudain conscience qu’il sera dorénavant facile de me placer dans le camp des machos pardonnant des gestes « malheureux » d’hommes coupables seulement « d’un coup de sang ! ».
Les rapport conflictuels dépassant le caractère anodin d’un échange un peu vif existent depuis la nuit des temps, dans les relations entre adultes. Par le passé, rares étaient les hommes capables de reconnaître combien il était déshonorant de jouir de tous les moyens et privilèges de la vie civile, pour dominer les femmes, alors que celles-ci n’en avaient aucun, les forçant quasiment au destin tragique de mère au foyer ou entrer en rébellion à la Georges Sand et à l’Olympe de Gouges contre la société.
C’est un nouveau rapport qui existe aujourd’hui, grâce aux témoignages courageux de celles qui dorénavant veulent être à égalité en tout avec les hommes.
Adrien Quatennens s’auto-inflige une sanction « Je pourrais faire le dos rond, minimiser les faits et attendre que la tempête passe", mais parce que je suis responsable politiquement et que je tiens à l'exemplarité à laquelle je veux m'assigner et qui a toujours été ma ligne de conduite, j'en tire les conséquences politiques".
Bref, le député se met "en retrait" de sa fonction de coordinateur de La France insoumise (LFI). Cette affaire a ravivé les débats à gauche sur le traitement, au sein des partis, des violences faites aux femmes, tout en plongeant le parti (LFI) de Quatennens dans l’embarras.
Ce qui serait resté un « incident » à joindre au dossier de la demande en divorce, devient par la réaction de Quatennens, une affaire publique touchant un parti et une opinion publique largement travaillée par les propos incendiaires de madame Sandrine Rousseau, féministe enragée et écologiste à ses heures.
Cette querelle qui a mal tourné entre conjoints aurait pu avec un couple moins médiatisé passer complètement inaperçue comme des centaines d’autres, quand elles ne se vident pas devant un tribunal pour violences, avec divorce à la clé.
En ne distinguant pas de nuances entre l’incident de la gifle et les passages à tabac des brutes souvent avinées traitant mal leurs compagnes, on en arrive à un amalgame ‘tous des porcs » et la messe est dite.

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Pourquoi pas jeter la gent masculine dans un opprobre général et dire selon Boris Vian « Mais il en faut des affreux… Bon dieu, qu’est-ce qu’on fera sans affreux… vous ne vous rendez pas compte, je vous le répète… Qui est-ce qui ira au cinéma, si tous les gens sont beaux comme des apollons ? » (Et on tuera tous les affreux.)
Sur franceinfo, la députée LFI Raquel Garrido a insisté sur le traitement des questions de violences sexistes et sexuelles au sein du mouvement. "La personne importante ici, c'est Céline Quatennens, a-t-elle déclaré. Il faut montrer que nous avons écouté ce qu'elle a dit. Au point qu'Adrien Quatennens se mette en retrait." Selon la députée de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, c'est la culture de LFI face à ces questions qui a motivé l'"exercice de transparence totale" du député du Nord, apportant "la preuve" que "la question des violences sexuelles et sexistes est prise en compte de façon très sérieuse."
On devine la panique des Insoumis à la suite d’une ancienne scène de ménage mal gérée par Quatennens vieille de deux ans, décrite par l’intéressé comme une faute et en exprimant ses regrets.
Et si l’opinion exigeait davantage qu’une autocritique ?
N’arriverait-on pas, sans le vouloir, à la radicalité woke de Sandrine Rousseau ?

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