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Quel avenir pour l’Europe ?

Le fonctionnement de la démocratie de nos pays passe par l’Europe pour tout. Le commandement à Bruxelles de l’UE est devenu exclusif, doctrinaire et autodestructeur ! Exclusif : il s’agit d’un embarquement général sur la nef du néolibéralisme : amiral Jo Biden. Doctrinaire : contents et mécontents savent que le néolibéralisme est à prendre tel quel, sans discuter. Autodestructeur : l’absence de choix est antinomique en démocratie.
C’est entendu, on aide l’Ukraine et on affaiblit économiquement son agresseur. Résultat : on se demande comment on va passer l’Hiver. L’euro dégringole et la Russie ne se porte pas mal du tout !
L’Europe se vide de sa substance et s’oublie dans un activisme où elle se nie en voulant se parachever. Nous le savons depuis la crise du Covid-19 que nos dirigeants sont incompétents et ne savent pas surmonter les crises. Cependant, ils se relaient pour nous dire que tout va bien, qu’il n’y aura pas de coupure d’électricité cet hiver et qu’on ne manquera pas de gaz. Depuis qu’Alexander De Croo en a fait un second hymne national, plus personne n’y croit.
Inutile de s’en raconter, le néolibéralisme c’est le libéralisme à l’ancienne de laquelle on a supprimé les choix sociaux. Reste ce qui n’est plus un choix, puisque c’est la seule option, le démiurge omniscient : le financier avec l’obsessionnel de la rentabilité, les USA et leurs dollars. Depuis que le rouble se convertit en yuan dans des banques à Moscou et à Saint-Pétersbourg, la monnaie chinoise prend des couleurs. Il n’est pas dit que le dollar va pouvoir rester la seule monnaie de référence. L’euro, n’en parlons plus…
Nous n’avons pas vu les signes avant-coureurs de cette radicalisation parce que nous étions toujours dominés par la révolution communiste de 1917, jusqu’en ses derniers soubresauts et la fin de la croisade made in America dite « contre le mal ». Gorbatchev mit la clé sous le paillasson de l’URSS en 1991, avec sa démission de secrétaire général du parti unique.
Au lieu de saisir la chance d’une grande Europe, nous nous sommes rangés derrière les USA pour que survive l’OTAN. Patiemment, cette organisation noyautée par la CIA a renoué avec la guerre froide, au point que c’est pratiquement notre politique qui a enfanté un nouveau Staline, élève de l’ancien KGB. Vladimir Poutine !

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C’est au cours de ces années que les libéraux concoctent une politique globale d’un marché désormais sans concurrence idéologique, mais aussi sans avancées sociales et à bas salaire.
Ce seront finalement les libéraux qui signeront des traités de libre-échange et des collaborations d’État à État sur les fabrications et à l’intérieur avec le saccage systématique des entreprises sociales ou d’intérêt public, le tout magnifiquement secondé par la Commission européenne, le parlement et les diverses chefferies dont celle actuellement de Charles Michel.
En moins d’une vingtaine d’année, le monde a changé de base sans que le peuple ait été vraiment consulté sur une révolution technique et administrative d’une sorte d’impérialisme libéral sans exemple, même dans les dictatures extrêmes.
C’est le monde du traité de Maëstricht qui se met en place, bon gré, mal gré, dans une sorte d’indifférence des peuples vaincus.
Les solutions collectivistes encore vivaces avant 1980, se dissipent dans l’air sans laisser de traces. La vague d’individualisation gagne l’Europe, gangrène les dernières institutions collectives qui nous ont si cruellement fait défaut en 2020, pour résister aux assauts de la pandémie.
On pourrait dresser un inventaire des modifications apportées au système libéral. Il s’agit réellement d’une mutation à l’inverse de celle du papillon, nous nous métamorphosons en chenille !
L’ère nouvelle n’est pas la réconciliation du capital et du travail, mais une sorte de séparation entre les deux piliers du système libéral du fait des libéraux qui pensent la gauche syndicale exsangue de sa base, tandis que les chefs syndicalistes flirtent avec l’aisance de la bourgeoisie en suivant l’exemple des personnages qui font l’État.
On se demande si l’Europe est encore capable de distinguer grand-chose de notre avenir. Elle ne voit pas les voies possibles indépendantes du néolibéralisme pour y conduire ses adhérents.
Non, ses racines libérales semblent si profondes, ses administrations si convaincues à suivre un boulevard unique vers des apothéoses, sans possibilité d’accès aux voies latérales ou bissectrices, que l’immense gâchis d’incompréhension entre l’Europe et sa population semble inévitablement déboucher sur un conflit majeur, soit interne, soit avec la Russie.
Alors, ça va péter dans combien de temps ? il faudra attendre le plein hiver pour le savoir.

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