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La drôle de guerre.

La situation de la Belgique et, par-delà, l’Europe est assez comparable à 1939.
La France avait déjà déclaré la guerre à l’Allemagne, pour donner suite à l’envahissement de celle-ci de la Pologne, et les deux antagonistes se regardaient en chiens de faïence derrière leur camp retranché. La ligne Maginot pour la France et la ligne Siegfried pour l’Allemagne.
La Belgique angoissée lorgnait l’un et l’autre. Notre cœur était français pour la Wallonie, partagé pour la Flandre et nettement pro-allemand au Palais du roi.
En 2022, la Russie attaque l’Ukraine, aussitôt nous nous portons au secours de cette dernière, tout en restant en-dehors du conflit, tandis que notre allié, les USA, pousse à la guerre. Nous sommes exactement dans l’indécision de ce qui sera demain notre avenir. L’UE se trouve dans l’incertitude de 1939.
Anticipation de 1945, c’est-à-dire quasiment aux termes du conflit lorsqu’Adolf lançait ses V1 et ses V2 sur la Belgique, l’Angleterre et la France, Poutine envoie ses drones bourrés d’explosif à Kiev dès la première année du conflit.
La comparaison pour la suite du conflit avec les années 40 n’est pas de mise. Nous vivrons un autre scénario qui est encore à écrire.
Il est impensable, vu l’état de l’Armée russe de pousser ses chars jusqu’à Bruxelles, attendu que Poutine a toutes les peines du monde à conserver ses conquêtes sur le front d’Ukraine et qu’il doit regretter derrière son bureau du Kremlin, d’avoir suivi le jusqu’auboutisme, des ultras pour le retour aux frontières de l’ex URSS.
Dans une guerre classique, l’Armée russe ne ferait pas le poids devant l’OTAN. Nous serions juste une cible pour d’autres drones à plus longue portée, ce qui nous rappellerait 1945, pour les très vieux Belges qui vivent encore et qui se souviennent des bombes volantes du Reich nazi.
Seulement voilà, la Russie est une puissance atomique à la tête de laquelle un dictateur peut jouer son va-tout. Le seul risque pour lui, avant de pousser sur le bouton rouge, serait qu’on ne le lui laisse pas achever son geste fatal. Un seul, fût-il président des États-Unis, ne peut pas déclencher le feu de l’enfer, sans l’aval de deux ou trois grands responsables, sauf, peut-être le dictateur absolu de la Corée du Nord.

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Pour la simple raison qu’une guerre atomique n’a pas de vainqueurs, mais n’a que des vaincus !
S’il faut encore comparer 1939 à 2022, nous pouvons appeler ces deux périodes de « drôle de guerre ». En effet, nous y sommes sans y être et la faillite de l’économie libérale aidant, nous entrons dans une ère de restrictions et de pauvreté que les classes supérieures ne ressentent pas, mais qui mord dans les budgets du reste de la population.
Et c’est là un autre danger, dont nous commençons à redouter les effets du fait de la fragmentation du monde en deux camps : Inde, Chine, Russie et assimilés, dont certains pays d’Afrique et d’autre part, l’ex-monde occidental réduit à l’Amérique du Nord et l’Europe, plus quelques assimilés d’Afrique et d’Amérique du Sud. Ce constat montre à l’évidence l’échec du néolibéralisme fait de l’idée, aujourd’hui saugrenue, du monde entier converti au commerce et aux lois du marché.
Avatar du constat, nos élites hautement diplômées ne s’en rendent pas compte. Ils poursuivent le saccage de nos industries, de nos hôpitaux, de notre enseignement et de l’État social en général, commencé juste après la crise des subprimes de 2008, sans doute pour nous remercier d’avoir sauvé les banques au prix de notre épargne (Reynders aux finances publiques).
Si bien que nous voilà quasiment dépouillés de nos fleurons industriels à l’heure de la disette et dans une période de no-mans-land entre guerre et paix.
À ce malheur et pour couronner le tout, dans la « bravitude », dixit madame Royal, d’une Europe généreuse, nous avons permis un afflux considérable de migrants comme si nous étions encore la terre promise, déçus, forcément, de pénétrer notre ventre mou dans l’intention de profiter de l’abondance et de n’y trouver que du pain noir. Outre le ressentiment d’une pareille déconvenue, les voilà plein d’amertume, conservant en réconfort et en moyens spirituels de survie, des mœurs, une religion et un art de vivre expressément étrangers à notre culture.
À l’heure où ses lignes s’écrivent le flux monte encore, alors que l’Europe regarde ailleurs et ouvre ses frontières à de vrais réfugiés ceux-là, des Ukrainiens en détresse venus par millions.
Cette guerre dans la guerre des boat-people et des marcheurs transfrontières, nos élites dirigeantes qui n’ont jamais tenté d’en réguler le cours, sont arrivés au point critique où la peur s’installe d’une révolte à la Spartacus dont le nom serait Mohammed et son Totem Allah.
Nos têtes d’œuf ainsi coincés sont réduites à minimiser les exactions et les crimes des migrants illégaux dont la loi n’a pas prévu le nombre, dans la crainte que la population ne fasse l’amalgame avec les immigrés intégrés.
On a déjà vu dans l’histoire ancienne deux sortes d’effondrement qui nous guette, l’une par une guerre perdue, les troupes romaines occupant Athènes, et l’autre la victoire des barbares d’Alaric sur l’empire de Ravenne.
À quand la nôtre ?

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