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Canicule le 11 novembre

Aujourd’hui je sens que je vais m’emmerder. Aussi, pour commencer sur le champ, j’ouvre la télé. Rien de tel pour toucher le fond tout de suite. A la RTBf les programmateurs ont tous foutu le camp… le concierge est aux manettes.
Moi et un autre, on est deux à se vautrer et s’emplir de chips, moi à Liège, lui ailleurs, c’est les statistiques qui le disent : tel jour à dix heures du matin, telle chaîne, deux téléspectateurs. C’est comme je vous le dis.
Faut comprendre, le club des pensionnés du boulevard Kleyer ouvre à onze heures !
Et qu’est-ce qu’on nous sert ?
Un reportage sur la flamme éternelle du soldat inconnu !
Au mois d’août sur la 9, plein bouchon direction l’Espagne via Millau… On aura apprécié sur l’aire de repos… au mobil home.
- Dis mémé, on a quoi à Séverac-le-Château ?
- Tu sais ce qu’ils donnent ?
- Non !
- Un film sur le soldat inconnu !
- Allais !
- Si !
Se recoucher ou rester sonné la journée dans le fauteuil…
Bomber le torse, certes, incliner les drapeaux 36° degrés, l’angle légal, on ne peut mieux, roulements de caisse et trompette, tout à fait correct… mais tout faux à l’historique avant 1922 date à partir de laquelle commence le chapelet des cérémonies.
Tout faux le reporter ! Il bourre le moût déjà à dix heures du mat pour deux téléspectateurs… ce désir à nous baratiner !
J’en avale mon chips paprika de travers.
La flamme éternelle, c’est français, évidemment. Ah ! ils peuvent se foutre de notre gueule, nous avec les Suisses, on n’arrive pas à la cheville…
C’est un homme de théâtre parisien, le dénommé Boissy, qui a eu l’idée du spectacle, juste après les hostilités… l’église dans la rue, la flamme qui ne s’éteint jamais… lui et encore lui.
Comme si on n’avait pas assez de cultes comme ça… la messe du dimanche, les chefs, tous les chefs, depuis le suprême jusqu’au contremaître de la fabrique, sans oublier le pire : l’argent !
Le paquet de chips y passe.
Les chefs disparus y sont allés de leur témoignage, la plupart sous forme de livre. Clemenceau le premier… le père la victoire… talent pour organiser, aucun pour la littérature, c’est ainsi. Comme Verhofstadt, le vélo… Son oeuvrette à Clemenceau « Voile du bonheur », déjà au titre faut s’attendre, après on n’est pas déçu. Juste le passage copié d’Herzen vaut le détour. Ça vous souffle un peu la flamme… « L’autorité est impuissante, la révolte est impuissante… » Conclusion de Léautaud qui le cite : « Il n’y a qu’à s’en foutre. C’est le mieux. Qu’à s’en foutre, je vous dis ».
Ce sera aussi la mienne.

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