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Habeas Corpus au chewing-gum.

Ainsi le parti Baas n’a même pas eu les moyens d’offrir une mobylette à son Raïs pour qu’il s’en aille pétarader ailleurs, comme le mollah Omar !
C’est à peu près à l’endroit où il a débuté sa carrière comme gardien de moutons qu’il aura terminé son périple : Tikrit !
Pitoyable fin de Saddam Hussein, le si redouté tyran, découvert dans un trou à rat, hébété, hirsute, se laissant manipuler devant les caméras pour une visite comme dans les prisons dont on nous a caché l’essentiel, la fouille à corps avec l’humiliant touché rectal.
On avait oublié qu’avant d’être déifiés de leur vivant, les grands de ce monde sont des hommes, aussi quelconques que nous dans leur intimité. Le pape, Bush, Chirac, Verhofstadt ou qui vous voulez, à la celle une ou deux fois par jour et à la miction plus ou moins laborieuse suivant l’âge, trois ou quatre fois… et vous ne saurez jamais si les sœurs polonaises lui mettent un pampers tous les matins avant la messe, au Jean-Paul, ou s’il arrive à Bush de pisser sur ses santiags.
Loi générale oubliée si facilement devant les dorures, les beaux amis, la superbe, le cadre, marbre et statues grandeur nature qu’à chaque fois l’homme de la rue sent un frisson lui parcourir l’échine.

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Bon. C’est fini. Le tyran de Bagdad est passé sans transition de la grande gueule à qui on baisait le bout des doigts en tremblant, au petit vieux misérable dont on finirait par avoir pitié s’il n’était à la tête d’un million de victimes.
Pour Bush, l’arrestation arrive trop tard ou trop tôt. Trop tard, au tout début on aurait salué l’exploit. Trop tôt, les élections américaines, c’est dans six mois et l’opinion est par nature oublieuse.
Evidemment l’arrestation de l’as de pique ne résout aucun des problèmes des Américains sur place. La guérilla n’était pas menée par le clan Hussein. Al Qaïda s’infiltre par tous les bouts de cet Irak à la dérive. La moyenne d’un tué de l’armée d’occupation par jour se poursuivra, comme si de rien n’était.
Si Bush est logique avec lui-même, il faudra qu’il cure l’abcès après l’avoir débridé, la Syrie, l’Iran et l’Arabie Saoudite sont à portée de ses légionnaires.
Du point de vue des Lois internationales, pour tout autant qu’il en reste, depuis le début de l’affaire irakienne, les Etats-Unis agissent en toute illégalité. C’est le plus fort qui dicte sa loi et qui a raison. C’est vieux comme l’humanité.
Inutile de revenir sur les raisons évoquées au mois de mai pour dégommer Saddam. Rien de ce qui avait été dénoncé comme un danger universel n’existait. C’est sans importance. Bush et ses conseillers inventent au fur et à mesure de nouvelles raisons. Des petits pays comme la Belgique avec des gens du genre de Louis Michel aux manettes savent très bien naviguer à vue et adapter leur logique aux circonstances. Bush à raison tout en continuant d’avoir tort. Vous voyez ce que je veux dire.
En résumé, que l’on appelle cela les forces du mal ou les forces du bien, c’est tout de même la force tout court qui taille à la hache notre destin.
Si nous étions moins admiratifs de la réussite des ambitieux et si nous avions plus de plomb dans la cervelle, nous en aurions moins dans les fesses. Mais voilà, nous suivons les grands lorsqu’il délirent, tandis que nous mettons les petits dans des hôpitaux psychiatriques.
A croire quand l’homme a perdu la foi dans les Dieux du ciel qu’il a créés lui-même, il s’en invente de nouveaux de chair et d’os, parfois sous couvert d’un nouveau livre saint : « Sauvons la démocratie » ou « Ben Ladden » sauvera l’Islam.
Et des millions d’hommes s’extasient, se sacrifient, meurent pour des idées qui n’ont plus cours le lendemain comme l’a chanté le regretté Brassens.

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