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Il est libre, Max...

Comme c’est bizarre, moi qui n’ai jamais eu la bosse de l’admiration, qui ne cesse de répéter de vous méfier des grandes gueules ou de ceux qui torchent facile une ou deux petites choses (tortiller du croupion ou tortiller le verbe, c’est pareil) voilà qu’il me vient de la prétention !
Notre siècle déjà si avancé à la quatrième année de son existence qu’on en devine la suite n’est pas avare en superlatifs, mais c’est pour mieux ne rien dire.
Et si j’avais raison ?
Par les temps qui courent, allez à contre courant, vous verrez comme cent nageurs vont plonger d’un coup pour vous replacer dans votre couloir. Prendre la clé des champs de cette manière, n’aimer l’autoroute qu’à contresens (au figuré), une mamy si elle a des dessous sexy (au réel) et un curé s’il chante avec moi « Les filles de Camaret », c’est mieux que râler à l’horloge pointeuse sur la condition ouvrière ; c’est mieux que faucher une boîte de homard le jour de Noël dans un supermarché pour le plaisir de la baston avec un beauf à la sécurité.
Il y a des moutons noirs qui ne pissent pas avec les autres mérinos derrière leur bon berger, de sorte que, à la fin de la transhumance, les sacrifiés sont un peu moins nombreux à l’abattoir.
L’individualisme du bas de l’échelle ne serait qu’un avatar dérisoire d’un mec qui ne se veut pas « A poil commercial », si le troupeau n’était pas si hostile aux dissidents !
Je suis pour la provoc non-violente, non pas que le 3me dan me fait faire dans mon froc, mais je trouve qu’il y a assez de sujets qui fâchent comme ça, sans aller s’épuiser à la courette les flics au cul. Car, ils ne demandent que ça les mastards de l’Autorité, qu’on se mette une bonne fois dans son tort, qu’on disparaisse vite fait. En cage les malotrus…
Partout c’est pareil, les graines « d’ananar » finissent au trou.
Mais comme les bourges font des discours pour qu’on sache qu’on est en démocratie, faut en profiter avant la fermeture.

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Avant qu’ils n’aient trouvé le moyen de nous la fermer sur des sujets qui fâchent, faut se dépêcher. On finira par plus pouvoir l’ouvrir sur Ben Laden sans que la CIA dépêche ses zombies armés jusqu’aux dents, l’oreille à l’info pour vous empêcher de prendre le 747 à destination de Washington. Comme les sept restés à Roissy dont deux enfants pris pour suspects ou pire… On pourra plus dire que Sharon, c’est de la fine ordure sans passer pour antisémite. On se demande si le ratage en Irak n’a pas rendu Blair et Bush dingos au point qu’ils ont résolu de nous avoir à la psychose. Comme en Belgique on crâne toujours avant de bouger sa culotte, maintenant que Michel a fini ses logorrhées, on est bon pour le repentir, en route pour la psychose… pas besoin d’être Hitchcock pour nous en faire bouffer… on a les experts qu’il faut !

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Sur les trottoirs, on croise des gars qui ont de ces gueules de dénonciateurs nés, des ménagères au nettoyage du vendredi qui regardent les criminels potentiels fouler de la semelle leurs pavés rincés à la Javel comme la crème d’engeance, que si – sans doute pour plus tard – on avait une plaque au cul comme les bagnoles, elles iraient porter plainte.
Et puis les potes avec lesquels on rigolait bien, qui ont bifurqué après Saucy, qui sont devenus « Jeunesse libérale », « Jeune socialiste » ou tout simplement boutiquiers, on a autant de points communs dix ans plus tard qu’un oxymore de chez Proust avec un pet.
Mais, je garde le plus beau en dernier, ces rangées de patriotes qui prennent la fraîche sur les boulevards en été, de ces chauds briscards au folklore et qui – je sais, je parle wallon – vous descendent tous les étrangers que si je vous disais en quels termes je ferais un pont d’or aux racistes anversois, ce que je ne veux à aucun prix, c’est vous dire si on peut compter sur personne pour la chaude compréhension.
Mais cet air de liberté, cette manière de passer en se foutant de tout… Quand le berger vous met sa botte dans la gueule, on saigne un peu, mais on se relève quand même. C’est pas rien d’être marginal. Faut du caractère. On est étranger dans son propre pays.
Mais pas tout seul… chez les trous du cul qui ne la ramènent pas au boulot, il y a plus de mecs qui ont la légionellose patronale qu’on ne le pense.
Si on avait suivi le génial inventeur de l’allocation universelle, on aurait de la naissance à la mort les moyens de bouffer. Beaucoup de lèche-culs manqueraient à l’appel en 2004.
J’en suis plus là. Avec ma panouille aux choses « ne pas supporter d’être commandé, mais incapable de commander aux autres » pour employer le langage imagé des sportifs (moi qui n’aime pas l’effort inutile), on peut pas dire que je me suis fait des couilles en or. Qu’importe, personne n’a encore réussi à me fermer la gueule. C’est mon luxe. Mon honneur aussi. Je ne connais aucun friqué qui soit plus libre que moi. Et puis, l’opinion… si elle savait ce que j’en pense, elle se gendarmerait bien davantage

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