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Au bal des cons...

Le rêve libéral en 2004 donne le vertige !
Cette idée que le progrès social attaché au PIB est potentiellement infini tant que ce dernier progresse, est une des plus belles escroqueries intellectuelles du siècle passé et de celui qui débute.
Le bilan provisoire du « progrès » s’établit sur un constat – dans les pays riches – de la montée des inégalités, d’un accroissement vertigineux des pollutions, de la confirmation d’une société duale, d’un surcroît de violence donc d’un retour à la barbarie, enfin, d’un pillage systématique des espaces « libres » comme les mers et les territoire habités par des populations sans défense.
Ce qui précède se décline comme une foutaise par les économistes optimistes. Leurs supporters appellent ça du rabâchage de vieille femme. Les imbéciles heureux pensent que ces difficultés seront surmontées par des découvertes scientifiques. C’est ainsi qu’ils mêlent gaillardement l’aspect « matière première de substitution » et sciences humaines, lois naturelles et science fiction.
Si vous êtes capables de raisonnement, donc que vous n’êtes pas de ceux-là, convenons ensemble que le rêve libéral vire au cauchemar.
Comment imaginer un monde dans lequel chacun posséderait un ou deux véhicules, occuperait une habitation avec piscine au centre d’un parc de minimum un hectare, entouré des gadgets de la modernité et consommant des dizaines de kilowatts heure rien qu’en restant « off » ?
S’il est vrai que cette situation existe pour quelques uns, faire miroiter le clinquant de ce paradis aux autres est une supercherie à laquelle s’emploie le parti libéral mondial.
Mais alors, le capitalisme vu sous cet angle, n’est-ce pas une sorte de fascisme… un fascisme adapté à nos démocraties, un fascisme sans bottes, sans führer, un fascisme feutré, insidieux, sournois ? Celui qui nous fait bosser pour des lendemains qui chantent en sachant pertinemment que les exemples qu’il nous jette en pâture ne sont que la carotte qui fait avancer l’âne ?
Le temps nous est compté pour changer du tout au tout cet idéal ringardisé par les faits. S’y attarder risque de nous faire basculer dans des enfers dont nous n’avons pas idée, jusque compris la fin apocalyptique de l’humanité.
Nous devons vivre avec moins pour vivre mieux, mais autrement. Nous devons apprendre à vivre sans être des pillards. Nous devons partager nos ressources et nos savoirs, gratuitement, généreusement, deux notions inacceptables pour les libéraux.
Je signale à ce titre que Vincent Cheynet vient de lancer un journal « La décroissance » qui entend nous mettre en garde contre le diktat libéral des démocraties occidentales.
Il y a des idées là-dedans qui ne plairont pas à tout le monde et pourtant, comme elles sont justes !
Abandonnons ce sympathique battant pour revenir à notre propos.
Je ne vous ferai pas l’injure de vous balancer des statistiques que tout le monde connaît dont la plus célèbre est une antienne : 20 % de l’humanité consomme 80 % des ressources naturelles, pour que nous nous arrêtions pile au bord du gouffre en faisant notre examen de conscience.

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Si volontairement nous n’abandonnons pas le libéralisme à la papa gâteau version fast-food, d’ici 20 ans, une crise écologique majeure nous l’imposera. Outre le choc pétrolier qui lui est mathématique et pourrait surgir dans les dix années prochaines, les déséquilibres climatiques, les extinctions des espèces par leur surexploitation sont autant de menaces aux conséquences infinies, ce dont, dans notre inconscience de consommateur, nous nous foutons éperdument.
Les discours d’aquoibonismes, les ricanements des contemplateurs du cadavre exquis et aujourd’hui obèse du moderne consommateur, les protestations indignées de la faune libérale qui n’a pas encore l’indigestion de sa boulimie, les sursauts du sprinter socialiste qui se croit dans la dernière ligne droite prêt à emporter le droit de s’asseoir à la table d’hôte du MR, tout ce beau monde de jouisseurs en attente d’une nouvelle caisse de belons ne pourra pas atteindre le but qu’il s’est fixé.
Ringards, mille fois ringards, ils veulent nous faire croire qu’ils détiennent le pouvoir de nous faire sortir du tunnel pour déboucher sur un avenir plein de promesses, alors que nous sommes tout bonnement dans le tunnel de leur trou du cul !

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