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Des mots... rien que des mots !...


Nous aimons en Belgique distribuer des prix aux démocrates méritants.
C’est un exercice qu’affectionne notre ministre des Affaires étrangères. Il se considère pour cela, comme le grand prêtre en la matière.
Il adorerait recevoir le prix Nobel de la Paix. Il en mourrait de bonheur.
Sa conception de la démocratie est pourtant à géométrie variable. Son altruisme n’outrepasse quand même pas l’intérêt du MR dans lequel il est l’éminence grise. Il peut d’un mot faire et défaire un employé maison qu’il a hissé au sommet du mat de cocagne. Il a mis son rejeton sur le pavois comme Pépin le Bref le fit pour Charlemagne.
Cet homme étouffe dans la petitesse de son pays. On a beau dire, avec l’envergure qu’il se croit, plastronner aux Nations Unies, ou tenir la banderole de protestation contre les attentats à Madrid à côté de Raffarin et d’Aznar le rappelle sans cesse à des réalités du Légoland belge.
Il n’est à son aise qu’en vice-roi congolais. L’Afrique, c’est son domaine. Il y a entre les Africains et lui un courant qui passe. Dans son langage imagé lorsqu’il parle à ses sujets, s’exprime toute la mansuétude du bon « Missié di Mission » qui use de la parabole et de la métaphore dont le peuple africain est friand.
Sa foucade anti-américaine lors de l’affaire de l’Irak est bien loin.
Il y a été subtilement toujours en retrait des Allemands et des Français. Jamais, il n’a été considéré par Bush comme un réel adversaire. La Loi de compétence universelle, sur un froncement de sourcil du grand frère américain, n’a plus été qu’un chiffon de papier. L’OTAN, à deux doigts de déguerpir en Pologne, n’a jamais été aussi assuré de rester dans ses meubles, à présent que « l’équivoque » est dissipée.
Michel a une fois pour toutes apposé le label « démocratie 100 % » sur la façade de la Maison Blanche, quel que soit le futur des foucades présidentielle du « roi » texan, surtout en ces temps de campagne.
La Belgique a fait bonne figure les 12 et 13 mars à Paris au colloque international sur les moyens mis en œuvre dans différents pays contre les mines antipersonnel, en application de la convention d’Ottawa. Notre drapeau flotte parmi les 141 pays.

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La Belgique n’a pas renouvelé sa crise de la loi de compétence universelle, vis-à-vis des salauds qui poursuivent la fabrication des poupées piégées, des crayons à la dynamite, des briquets au TNT qui font encore 20.000 victimes par an, des enfants pour la plupart.
Notre sémillant ministre s’est bien gardé d’allonger au honteux palmarès les vertueux démocrates que sont les Etats-Unis d’Amérique avec un stock de petits jouets explosifs de 11 millions deux cent mille unités de mort à côté de la Chine 110 millions, la Russie moins de 60 millions, l’Ukraine, le Pakistan, la Biélorussie, etc.
Les merveilleux démocrates US qui n’ont pas signé également le protocole de Kyoto sont dispensés de présenter des justifications à leur honteux commerce.
Pourtant, on est démocrate ou on ne l’est pas, ils viennent de nous servir un étrange argument et il faudra tout le talent amical de notre Ministre des Affaires étrangères pour arranger cela à la sauce qui convient à sa sensibilité légendaire du gestionnaire modèle.
Les Américains font valoir pour la poursuite de la fabrication de leurs saloperies que leur nouvelle technologie répond à des préoccupations humanitaires ! Il s’agirait de mines « non persistantes ». Tel un produit dégradable, la mine antipersonnelle américaine verrait son effet décroître puis disparaître… Pourquoi pas avec une date de péremption, tant qu’on y est, comme un pot de yaourt ?
Une poupée Barbie n’exploserait par exemple que pendant six mois, un briquet pendant 15 jours ! Cela limiterait le nombre des petites victimes !
Il reste que notre futur prix Nobel va devoir se débrouiller avec cette ignominie feutrée.
Comme on connaît son talent, nulle doute que sa plaidoirie, en faveur de ses amis de la plus grande démocratie du monde, lui vaudra un pas en avant vers la consécration à Stockholm et un signe d’encouragement amical à Washington, et que si un honneur pareil échoit à la Belgique, le discours qu’il prononcera sera celui que nous attendons tous, du genre : Un petit pas pour le MR, un grand pour l’humanité.
Reste que la vue de ses enfants piégés par cette merde sans nom qu’est une mine antipersonnel me reste dans le citron au point que j’ai envie de vomir devant le ballet diplomatique de ces Messieurs Dames et que je n’ai pas envie du tout de faire l’aimable en criant ma douleur et ma honte face ces enfants qu’on mutile… qu’on assassine.
Que leurs mots, leurs mots complices, leurs mots de circonstance font mal à la conscience et que pour les prononcer sans baisser la tête, ni rougir, il faut bien au fond de soi être un parfait dégueulasse !...
Les Associations de défense des enfants, ici, nous avons Child-Focus et bien d’autres, arrêtent leur travail de sauvegarde et de protection quand commence la responsabilité collective dont la guerre est le fin du fin. Pourquoi ? Un assassin reste un assassin dans tous les cas de figure, idem pour les complicités et les complaisances…
Les industries de mort qui travaillent pour les défenses nationales devraient pouvoir au même titre qu’un Dutroux être attraites devant les tribunaux et avec elles les commanditaires et les responsables politiques.
Je vois bien dans les bureaux de « Child-Focus » des affichettes avec les têtes de tous ces assassins, directeur d’usine, manager, chef de fabrication, chercheur en explosif, général d’armée et sénateur US, à côté de leurs petites victimes. Qu’en pense Jean-Denis Lejeune ?

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