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Mourir à Bagdad !

Fatal destin des Bush, père et fils, ils seront sans doute désignés dans l’histoire des Etats-Unis comme n’ayant exercé chacun qu’un seul mandat de Président.
Il faudrait vraiment que le candidat démocrate soit mauvais pour qu’il en soit autrement.
L’Amérique profonde a beau être patriotarde, religieuse et conformiste, il n’est pas possible que la politique extérieure catastrophique de ce grand pays ne soit pas sanctionnée.
Les pataquès du plus calamiteux des Présidents depuis la fin de la deuxième guerre mondiale dépassent largement le scandale du Watergate et la démission de Richard Nixon.
Il y a un an Bush envahissait l’Irak, son prétexte était un mensonge. Il a eu beau dire, après, que son objectif était de mettre fin au règne d’un tyran sanguinaire quand il se soit avéré que Saddam n’avait pas d’armes de destruction massive. Personne ne l’a cru !
Tous les observateurs retiennent qu’il a trompé l’opinion de son pays et celle des démocraties qui ont été entraînées avec lui dans cette mascarade.
Il lui était sans doute impossible de faire marche arrière sans se déjuger et démissionner, d’autant que des soldats américains meurent tous les jours en Irak. Il a donc choisi de persévérer dans le mensonge, de l’agrandir à d’autres perspectives qui sont autant d’autres mensonges.

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Ainsi, cette intention de faire de l’Irak une vitrine de la démocratie au Moyen-Orient !!!
Peut-on croire un instant que des Marines en armes assiégeant Faloudja soient représentatifs d’une démocratie idéale ?
C’est tragique. Parce que c’est exactement l’inverse qui se passe.
Le dernier soldat parti, ce serait plutôt à la naissance d’un Etat islamique auquel on assisterait !
Condoleezza Rice le sait. Si bien que si l’Amérique s’entête, ses contingents y seront encore casernés pour quelques années.
Les Irakiens qui avaient soufferts sous Hussein et qui au départ étaient favorables à l’occupation transitoire de leur pays par les Américains, un an plus tard, non seulement n’y croient plus, mais organisent la résistance un peu partout.
Le comble, par les frontières poreuses de cet Etat en plein chaos, des centaines de terroristes d’Al Qaida s’infiltrent tous les jours. Et ce pays, qui était jadis hors de l’emprise des Intégristes musulmans est, non seulement en train de rallier le camp de ben Laden, mais en plus, favorise l’effervescence contestataire dans des pays comme l’Egypte, le Maroc et l’Algérie qui n’en avaient vraiment pas besoin.
Heureusement que ce ne sont pas tous les pays européens qui se sont laissé piégés avec les Américains dans cette aventure, mais quelques irréfléchis avec en tête l’inconditionnelle Grande Bretagne qui pourrait sur sa lancée et sur proposition de Blair refuser la Constitution de l’Europe par référendum et s’exclure ainsi de l’Union, ce qui serait une bonne chose pour le Continent, après tout.
Reste que les dégâts de ce Président américain sont considérables sur tous les plans. Cela nous touchent aussi directement que nous le voulions ou non. Il faudra des années pour apaiser ce Moyen-Orient en ébullition… si cela est encore possible ?
L’Irak au bord de l’explosion, à l’exception des Kurdes, a refait son unité religieuse contre les Américains. C’est encore contre eux que les grandes villes sont aujourd’hui aussi dangereuses que Gaza en Palestine et c’est en partie à cause du problème irakien que les solutions pacifiques du cas palestinien s’éloignent peut-être définitivement.
Le fiasco est si complet que s’il advenait que les Américains traumatisés et obnubilés par tant d’échecs se fourvoyaient au point de reconduire par fierté nationale Bush junior à la Maison Blanche, ce serait un des jours les plus noirs de l’histoire contemporaine, pour l’Amérique et pour l’humanité.
Croisons les doigts pour qu’il n’en soit pas ainsi.
Formons des vœux pour que le successeur démocrate soit assez diplomate pour faire marche arrière sans froisser l’opinion de l’Américain moyen et sans heurter de front les familles qui ont laissé en Irak qui un mari, qui un frère et dont on perçoit la colère monter.
L’Amérique a besoin et nous avons besoin aujourd’hui d’un homme providentiel par son intelligence et son humanisme.
L’Amérique est dans une mauvaise passe.
Ne commettons pas l’erreur de nous en réjouir. Au contraire, soutenons les Américains qui vont voter contre le Président actuel. Sinon, nous pourrions nous en repentir. Mais il serait trop tard, pour eux comme pour nous.

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