« Ohé les 200.000 beaux !... le Forem recase. | Accueil | La classe moyenne cale au feu rouge. »

Qui veut mon muguet ?

Le Premier Mai est l’occasion des grandes envolées revendicatives.
Je préviens le lecteur que cette chronique a été écrite avant les discours au kiosque d’Avroy.
Sans avoir atteint le Nirvâna d’onze heures (comme le bouillon) au rassemblement traditionnel, on pourrait dévoiler à l’avance tous les ressorts qui feront vibrer les apparatchiks du Parti socialiste, les gamelles des guichets de la Place Saint-Paul et les quelques pigeons, dont je suis, dits « de gauche » qui vont s’emmêler les pinceaux avec les traditions et les vieilles gardes, au muguet des lendemains soirs qui déchantent.
L’année dernière, c’était le chaud aux fesses d’ARCELOR et la présentation d’une petite militante à l’hérédité socialiste chargée qui fait sa trouée place Sainte-Véronique. Cette année, nous aurons droit aux moutonnements d’une foule en période préélectorale.
Comme on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, on grossira « la menace » libérale. On parlera de résistance en matière de chômage, d’assurance maladie et du statut des Services publics, genre : Touche pas à mes rails…
Il est à remarquer qu’à un mois et demi des élections, l’attitude de l’élite « ouvrière » sera plus ferme, plus combative que jamais… Plus la voix est mâle et décidée, plus les accents de sincérité percent à travers une élocution déjà chargée de quelques verres de bière, plus il n’y a rien à dire, sinon qu’on a joué la partie de jacquet habituelle en collaboration avec la droite, qu’on a fait exactement tout comme avant et que si on a avancé ce sera grâce à personne et reculé ce sera à cause des autres.

premiermai.JPG

C’est seulement dans l’expression attendrie ou angoissée de l’orateur, dans son tonitruant « Camarade » au début du discours et à la fin, qu’on saura si l’alliance avec les libéraux aura des chances d’être reconduite aux prochaines législatives, bien après le 14 juin..
A ce propos, rappelons à certains journalistes impatients que la vasectomie des élections générales anticipées, avec la démission prématurée des casquettes fédérales, c’est foutu. On peut penser que c’est la trouille du Vlaams Blok qui a infléchi la manœuvre.
A y réfléchir, les Socialistes attendent l’après juin pour se faire une idée des progrès en voix qu’ils entendent réaliser, pour plus tard, non pas pour négocier dans l’avenir immédiat une alliance secrète avec le CDh au cas où… mais uniquement pour alourdir de quelques points le cahier de revendications quand sonnera l’heure de dialoguer avec le MR, entre amis, pour la législation suivante. Car, main au feu, ils renoueront avec le MR, même si le CDh serait en mesure de faire l’appoint des voix au fédéral.
Et vous savez pourquoi ?
La tendance sous l’impulsion de Joëlle Milquet au CDh est dorénavant carrément sociale. Mine de rien, cette bonne femme a réussi à éliminer les vieilles barbes droitières de la direction. Elle veut développer un programme de gauche. Vous voyez ça d’ici ? Deux partis de gauche au pouvoir en Wallonie et donc au Fédéral ?
De cette dérive-là le PS n’en veut pas.
Les gens en attendraient trop de bouleversements. Ce qui effraie le stratège montois qui n’a pas encore fini de « caser » sa famille.
Le MR est un gage de stabilité dans le système belgique. Le PS a horreur de l’aventure qui remettrait en cause toute sa hiérarchie et tout ce qui attenterait à l’ordre actuel.
Cela ne veut pas dire que Joëlle Milquet est une sorte de « Che » en jupon, non. Cela veut dire que même un frémissement à gauche, le PS n’en veut pas.
Seule incertitude au kiosque d’Avroy, aurons-nous droit à l’excellent jazz-band de l’année dernière ? C’est que les standards américains conjugués au poing tendu de nos grands leaders accompagnant une vibrante Internationale, ça la fout mal.
Ce serait dommage qu’on abandonne Glenn Miller sous prétexte de la guerre d’Irak. Un guitariste asexué interprétant du Léo ferré et du Montéhus, serait le pire de tout !
Si Jean-Marie Peterkenne reste au PS pour la partie musicale, alors on aura du bon…
C’est même la seule valeur sûre de la place Sainte-Véronique, siège local des têtes pensantes de la révolution à date ultérieure non précisée.
Au moins lui, quand il parle de jazz, c’est pas du pipo.

Commentaires

Que c'est ridicule!

Poster un commentaire