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Un drame de famille.

La gaffe :
Résumé de « La Libre » sur la démission d’Isabelle Simonis, Présidente du Parlement de la Communauté française de Belgique :
« Vendredi, la rédaction du «Soir» reçoit de l’attaché de presse de la Présidente une note de travail. Plutôt, une espèce de PV un peu décousu (et sans orthographe...) de propos tenus à une réunion de travail. On y a évoqué la campagne publique d’information qu’Isabelle Simonis, au nom de l’institution francophone, voudrait lancer courant mars, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre le racisme. Une phrase du court document étonne: il serait bon d’ «attirer le vote des étrangers vers le PS» en général et sa fédération liégeoise en particulier.
« Mélange des genres? Une consoeur vespérale interroge Isabelle Simonis. Elle tente de rectifier le tir. Mais au lieu de temporiser, et ainsi de s’informer sur ce document dont elle ignorait l’envoi voire le contenu, elle s’enfonce en expliquant que ladite note n’est qu’un document interne et très provisoire, «première mouture du document qui sera présenté au bureau du Parlement de la Communauté française, après avoir été soumis à la fédération liégeoise du parti».
« Plus tard, cette fois dans «la DH Dimanche», elle certifiera n’avoir «jamais dit cela comme ça. Cette partie de mes propos a été déformée». Qu’importe: si le mal n’était pas fait avec la seule (fausse) note, il l’est avec la tentative de justification, donnant davantage qu’un semblant de confirmation à l’idée que le PS entreprenait bien d’utiliser de l’argent public à des fins de propagande partisane. «Elle a perdu les pédales», commente-t-on entre camarades...
Du coup, samedi, ça s’emballe. L’opposition au Parlement demande des explications. Marcel Cheron (Ecolo) se dit «pour le moins interpellé» et Françoise Schepmans (MR) dénonce «l’instrumentalisation constante des gens d’origine étrangère par le PS». La Présidente est effondrée. Elle ne veut mouiller ni le Parlement, ni son parti. Sans besoin d’y être poussée par son président de parti, à ce qu’on dit, Mme Simonis annonce sa démission sur le coup de 16 h. «Ni victime ni fautive» (1), dit-elle, elle conçoit bien que «la dure loi de la politique est que les apparences sont aussi importantes que les réalités». Aussi, si elle assure que la volonté d’attirer le vote des étrangers vers le PS ne reflétait «en rien» les objectifs qu’elle entendait poursuivre et les valeurs qui sont les siennes, elle ne veut ni que la suspicion nuise à la sérénité des débats qu’elle était amenée à présider, ni fournir «des armes supplémentaires aux ennemis de la démocratie ou aux chantres de l’intolérance»...
Le doute n’est plus permis, il y avait bien faute, réagira Françoise Bertieaux, chef de groupe MR.
Elio Di Rupo, lui, dira saluer le sens des responsabilités de la démissionnaire: «Le Président du PS souhaite qu’Isabelle Simonis poursuive en tant que parlementaire socialiste ses combats de toujours pour l’émancipation de chacun».
(Fin de citations)

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On a bien compris. Les machines du parti sont, certes, imbriquées les unes par rapport aux autres et l’ingénieur est Monsieur Di Rupo, mais les fusibles sont performants et le remplaçant, Monsieur Istasse, avocat (encore un !) a un ampérage meilleur, espère-t-on, que celui de Madame Simonis.
On savait qu’à défaut d’un programme de revendications sociales convainquant, le PS axait ses lignes de force sur la lutte contre le racisme et l’extrême droite, mais on ignorait que l’idée sous-jacente de cette politique - somme toute très honorable à première vue - consistait à gamberger sur des possibilités annexes comme de faire de nouveaux membres pour l’occasion sur le dos du contribuable.
Voilà pourquoi, depuis si longtemps, le PS est à la tête des pressions pour le vote des étrangers. Vote qui, encore une fois répétons-le, est parfaitement légitime dans les conditions proposées par le législateur sur les Lois communales notamment et pour lesquelles un homme de gauche doit souscrire, le principe n’étant pas en cause.
On plaint l’attaché de presse, modeste porte-serviette zélé de la nomenklatura montoise et de madame Simonis accessoirement, qui aura torché le mot maladroit et sans doute honnêtement rapporté. En voilà un qui pourra retourner dans son Administration finir une carrière de bureautier de deuxième classe.
Quant à prétendre que ce type est cinglé et qu’il n’a jamais entendu les propos qu’il aurait cru à tort avoir été commentés par la Présidente, il serait sans doute intéressant que « Le Soir » le retrouve et l’interviewe. S’il est vraiment cinglé, il confirmera ce qui précède. Sinon, il jurera qu’il a eu quelques instants d’aberration auditive.
Nul n’est vraiment inquiet sur l’avenir de madame Simonis. On sait comme les grands commis du parti montés aux barricades pour le « bien » du schmilblick, et qui ont souffert de leur fidélité, ont toujours été appréciés du Bureau et de la base.
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1. C’est moins engagé que le « responsable, mais pas coupable » de Georgina Dufoix, ministre PS du gouvernement Fabius, lors de l’affaire du sang contaminé en France.

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