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L’Haut-lieu en délicatesse…

Rien n’est plus masqué que l’événement qui se joue en ce moment. Il peut bouleverser le hochepot et renverser le chaudron sur nos trois couleurs! Même les médias d’habitude si diserts, font silence !...
Il y a une dizaine de jours, pour donner une idée à propos de Bruxelles Hal Vilvoorde, Laurette aurait déclaré que si les parlementaires flamands déposaient une proposition de loi pour la scission, tous les parlementaires francophones quitteraient l’hémicycle.
Devant ce tsunami bruxellois, les plus farouches défenseurs de la liberté d’expression la bouclent, pour ne pas faire plaisir aux éjaculateurs de l’âme flamande qui seraient heureux qu’on les photographiât à la Cartier-Bresson le drapeau au lion noir sur les épaules, titubant de joie, s’écrier en trébuchant sur les mots « Adieu, belle gigue, adieu ! ».
Ce scénario douloureux aux francophones « républicains-royalistes », comme chacun sait, mais tellement attaché à la prise de la Bastille… en vendémiaire, est tellement près de leur apporter des emmerdes avec la liberté, qu’ils s’opiniâtreraient plutôt à repousser celle-ci pour se préserver de ceux-là !

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On ne voit pas Reynders et Di Rupo en Assemblée constituante, accueillir le roi fraîchement débarqué par des énergumènes anversois et le plaçant, en attendant, en résidence surveillée au château de Quaregnon.
Donc, l’Haut-lieu a planché sur les scénarios pour n’en retenir qu’un seul selon le principe de l’ancien président du Conseil français, Henri Queuille : « Il n’est pas de problème que le temps et l’absence de solution ne contribue à résoudre ».
On s’encommissionnera avec ardeur, quitte à commencer par discutailler sur la forme de la table, le confortable des fauteuils et la marque de l’eau minérale. Verhofstadt est un maître HORECA hors pair en matière d’hôtellerie. Puis viendront les desiderata des différentes sensibilités représentées. Di Rupo est un aussi bon architecte d’intérieur que celui d’Arena.
On se demande même si, à ce petit jeu, les « pousse aux crimes » flandriens ne sont pas autant soulagés de la palabre, que leurs collègues « sous-développés » francophones ?
Il y a donc du côté flamand, dans le rituel d’exaltation du nationalisme, une large part de théâtre. Ce qui devrait rassurer nos francophones dans leur rôle traditionnel du gnou mangé par le lion.
Quand on considère la situation, le peu d’intérêt que ces francophones apportent à la souffrance des petites gens, à la publicité que leur politique donne à moudre au moulin du capitalisme mondial, aux mesures qu’ils ne cessent de prendre et qui tendent à séparer ceux qui n’ont rien de ceux qui ont tout, on se demande bien pourquoi on se ferait du mouron pour leur problème, alors qu’ils s’en font si peu pour les autres ?
Bien sûr, l’Haut-lieu compte sur notre attachement à la dynastie, à l’Etat belge, mais la clientèle de culs bénis de la culture officielle sur laquelle ils s’appuient depuis 1830 a beaucoup évolué. Dans ces milieux, on n’adore plus les trois couleurs comme au sortir de la dernière guerre. Ils ont cru malin de poser les fondements d’un Etat fédéral. Les culs bénis ne les ont pas compris, même s’ils les ont suivis. Leurs rangs s’appauvrissent des défections. Encore heureux pour eux que les nationalistes francophones ne soient pas plutôt derrière un Gendebien, qu’un Minguin.
L’Haut-lieu est terrorisé que ce fédéralisme aille jusqu’au bout de sa logique.
Que les citoyens soient excédés de ce débat communautaire ne fait pas de doute, qu’ils conservent encore l’adamesque (vous avez bien lu, mot tiré du nom du chanteur Adamo) perspective de l’Etat belge, c’est moins certain. Personne ne saurait contraindre à parler le flamand à des milliers de personnes qui n’en ont pas envie. C’est ici un droit universellement reconnu, sauf en Flandre. L’opinion francophone n’admettrait pas qu’une fois de plus, on voie nos parlementaires en liquette et la corde au cou, supplier les « craqueurs d’R » de les garder encore un peu, en lâchant du lest sur B-H-V !
En attendant, le ministre flamand Geert Bourgeois (NVA) en remet. Il a donné comme instruction au délégué flamand du tourisme en Allemagne de ne pas utiliser le mot «Belgique», ni les couleurs nationales dans les manifestations relatives au 175ème anniversaire du pays. On voit le genre !
Tous les historiens vous le diront, les politiques dans les Royaumes anciens et modernes qui ne se sont pas intéressés au sort des petites gens sont tous passés à la trappe ou sont en passe de l’être.
La responsabilité de nos partis politiques est telle que si la Belgique disparaissait, ce serait aussi bien de la faute des partis « démocratiques » que celui du Vlaams Belang.

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