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Athéisme atypique.

Qu’Il ait eu des frères et des sœurs ? Les familles en ce temps-là avaient l’obligation pour survivre d’être nombreuses. Que sa Mère ait été une femme active, tirant l’eau du puits, cousant et ravaudant, préparant les repas avec le mil et les légumes et puis, une fois la maisonnée couchée à même les nattes, rejoignant son mari, ne s’efforçait-Elle pas de le satisfaire malgré sa fatigue et mieux encore ne cherchait-elle pas aussi un plaisir bien mérité ? Mais qu’y a-t-il là de répréhensible, voire de honteux ?
On atteint à l’orgasme comme on peut. Sainte-Thérèse d’Avila n’avait-elle pas des spasmes de plaisir en s’offrant à la langue de feu qui la pénétrait ? Ne touchait-elle pas au sublime par caresse mystique ?
Que l’Enfant grandissant en sagesse se soit abandonné parfois à la fougue de son tempérament, au point d’éprouver les passions humaines et d’en avoir l’exacte et pleine satisfaction, c’est ce que l’ensemble de l’humanité fait depuis toujours !
Que n’en eussé-je usé moi-même avec Myriam !
Qu’ensuite Il réunît dans des lieux publics les gens de son village vers qui allait sa sympathie et que cette sympathie fût payée de retour, n’est-ce pas ce que Socrate, Platon, Epicure et tant d’autres firent quelques siècles auparavant et, de telle façon et avec une telle renommée que même si le grec n’était pas enseigné là où Il vécut, en a-t-il eu l’écho !
Que son fond d’homme juste et bon l’ait fait réfléchir au joug des militaires et des occupants, qu’Il se soit, par raisonnement et analyse, intéressé plus aux pauvres qu’aux riches, n’est-ce pas encore au temps présent si exclusivement attaché aux valeurs de l’argent, une leçon pour nous tous ?
Que Ses discours aient gêné les gens en place, plus que sa vie itinérante de prêcheur sans doute désinvolte et amoureux des femmes, voilà malgré les théodicées emphases, l’occasion pour les pharisiens de réagir contre l’intrus, ce discoureur, ergoteur et philosophe dangereux !
Mais sa valeur n’était-elle pas dans ce que Sartre appelle « un Homme parmi les Hommes et que vaut n’importe qui »?
Pourquoi, bon sang, avoir exclu de l’Image qu’on en a en 2005 tout ce qui vient d’être écrit ? Pourquoi en avoir fait cette présence glacée, lointaine, entourée de gens sans contour depuis qu’ils sont sans humanité, parce que leurs thuriféraires les ont rendus exceptionnels et hors atteinte ?
Quelle erreur des clercs d’avoir forcé le peuple à adorer la projection qu’ils en donnaient ? Et, comble de l’horreur, d’avoir poursuivi et massacré tout qui avait l’impudence de penser qu’au contraire, Il ne pouvait être plus haut qu’en étant Homme ?
Et durant des siècles, ils se sont acharnés à consolider l’image qu’ils s’en faisaient !

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Les textes fantaisistes s’ajoutant aux erreurs historiques grossières, ils tissèrent autour d’une histoire exemplaire par sa lumineuse candeur, une sorte d’hybride fabrique à décerveler pour un simulacre de doctrine et de foi, juste bonne à grossir les rangs des hérésies et des pantalonnades des autres monothéistes, engagés par similitude sur les chemins des à-peu-près et de l’amalgame.
D’une belle image, limpide, d’un homme révolutionnaire par les principes énoncés, ils ont fait une caricature au service d’un pouvoir, le leur, fort bien intégré aux pouvoirs temporels révérés depuis Constantin.
Et voilà l’Homme sacré du début servant de faire valoir à une racaille en soutane, montré aux foules comme Yvette Horner sur un camion du Tour de France !
On Le voit assister aux mômeries d’un personnel ceint d’écarlate, habillé de dentelles, comme les Auguste de la Rome antique, virevoltant autour d’œuvres d’art, élevant des ciboires, magnant des burettes, psalmodiant dans trente-six langues, les cent mille mots des étiquettes de leur naufrage moral.
Faut-il qu’Il soit vraiment mort ou vraiment bon de tolérer cela, si comme certains l’espèrent ils ne Le voient que bon, quand tant d’autres Le croient bien mort !
Et s’il s’agissait d’un meurtre ?
S’il s’avérait que les voyous qui l’enclouèrent n’étaient qu’une infime partie de la bande d’assassins qui, aujourd’hui encore, Le pourfende de sa bêtise et de sa cupidité ?
Et si seul le crime poursuivait depuis la nuit des temps jusqu’à la fin du monde sa trajectoire sanglante ?
Et si, les temps tragiques que nous traversons étaient prévus sur nos montagnes de Meguiddo et que notre folie ait enfanté cinq milliards d’Harmaguédon ?

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