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BIT en pleine tumescence.

Nos flèches auraient le résultat encore plus pourri, qu’on risque pas de changer de crémerie.
C’est le Bureau International du Travail (BIT) qui le dit : la croissance ne suffit pas à faire baisser le chômage.
On est parti pour longtemps dans le paradoxe du capitalisme bourgeois. La productivité et la technique sont des facteurs aggravants qui foutent la merde dans le système libéral.
Jusqu’à présent, tout le monde s’en foutait. Maintenant, nuance, on s’en contrefout.
Les salaires diminuent mais les arrhes des professions libérales augmentent, comme les rémunérations des fonctionnaires de l’Europe et les émoluments de nos distingués hommes politiques.
C’est normal, disent les économistes. Rémunérer un ministre à 50 fois le salaire d’un trouduc, ce n’est pas ça qui va faire capoter le budget. Mais augmenter de dix cents un salaire de trois euros, on ne se rend pas compte de l’incidence ! Par contre mettre le même trouduc à deux euros nonante, c’est toute l’économie belge qui respire et la dette qui débande.
Le nombre, voilà le malheur. Il y a deux volets dans la démocratie. Ceux qui votent et qui généralement poussent des brouettes et perdent des doigts aux scies sauteuses et l’élite qui dit ce qu’il faut faire pour se mettre à l’abri du besoin.
Si c’est trop difficile à comprendre, Reynders et Di Rupo se font fort de publier une brochurette explicative, avec des dessins criants de vérité pour ceux qui ne savent pas lire.
On peut décrypter davantage le rapport du BIT.
Sur le temps que la production mondiale s’élevait à 4,3 % de plus que l’année précédente les demandeurs d’emplois augmentaient de 2,2 millions pour s’établir à 191,8 millions. On a calculé que plus le taux de croissance est fort, plus les demandeurs d’emplois sont nombreux.
Bien entendu, dans les populations qui cherchent du travail, il y a beaucoup de chômeurs qui ne sont pas répertoriés. Vous voyez des formulaires distribués à Kinshasa ? Le papier y est tellement rare, que les fonctionnaires les revendraient sur le marché.
Il y a même des gens qui travaillent pour un employeur sans être payé. Certains pensent qu’ils rendent service et que ce n’est pas un travail. On a vu des enfants travailler dans des plantations de bananes et qui croient que ce qu’ils font, c’est aller à l’école !
Juan Somavia, directeur du BIT, s’inquiète. Certes, pas pour lui, il fait partie de l’élite.
Mais, sait-on jamais ?
On peut se demander s’il s’inquiète des chômeurs qui menaceraient son poste de directeur ou de la lubie d’une cadre supérieur qui lui ferait comprendre qu’au point où on en est, les statistiques ne servent plus à grand-chose.
D’autant que Juan dit avoir besoin d’une politique nouvelle pour faire face à ces problèmes.
Or, qui dit politique nouvelle, dit qu’il faut se tirer le cul des fauteuils pour constater qu’une pompe à eau par village ou la réparation d’une barque vermoulue n’a jamais empêché l’accroissement des demandeurs d’emploi. Ici, nos industriels en savent quelque chose, tous plus ou moins en symbiose avec PS et PRL sur la qualité excellente de l’hôtellerie bruxelloise lors de leurs colloques sur la question essentielle des menus à la carte.
Que le chômage touche particulièrement les jeunes, ce ne sont pas les vieux qui contrediront, d’autant qu’ils ont été jeunes et donc chômeurs avant les jeunes d’aujourd’hui.
Le BIT voudraient qu’il y ait plus d’emplois dans les services.
Le monde manque de domestiques.

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Les patrons ont beau multiplier les amours ancillaires, les enfants qu’ils font à leurs boniches ne compensent pas les mises à la retraite. Il est vrai qu’une femme de chambre à quarante ans a la ménopause geignarde. Le licenciement devient indispensable. Monsieur René Mené pourrait établir pour ses affiliés une réglette d’âge compensatoire. Par exemple un patron de 67 ans pour obtenir des résultats devrait coucher avec une servante de 25 ans. Et cela irait crescendo jusqu’aux industriels de plus de 90 ans qui frôleraient le détournement de mineur. Ainsi, on augmenterait les naissances et donc dégagerait l’avenir de la profession. Voilà tout un aperçu qui servira à reformuler les stratégies de développement et de croissance. En attendant, sur les 2,8 milliards de travailleurs dans le monde, la moitié ne gagnait pas assez pour se situer au-dessus du seuil de pauvreté qui est de 2 dollars par jour. Les ministres occidentaux l’ont juré, ils vont faire tout ce qu’ils peuvent pour ramener de 4 dollars à 2, le seuil de pauvreté européen. Ainsi, ils auront contribué à l’égalité parfaite dont nous rêvons tous. Qu’ils soient remerciés ici de leurs efforts. On le savait depuis longtemps, le débat n’est plus entre les riches et les pauvres, mais entre les pauvres et les pauvres.

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