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Une gauche qui rêve de l'Amérique !

« America is back » avait été le slogan du grand retour après l’humiliation du Vietnam, d’une Amérique forte en gueule et volontaire dans le choix de « son » capitalisme. La chute du Mur de Berlin et la fin du communisme avait réglé le sort du monde. Nous serions tous les fils du capitalisme dur à la Reagan et à la Thatcher. L’intransigeance avait aussitôt débuté par les diminutions spectaculaires de l’impôt sur la fortune. L’Europe sociale avait suivi, évidemment, avec les coupes sombres dans les revenus du travail et des allocations sociales à seule fin d’alimenter la liberté d’entreprendre, à savoir l’enrichissement de quelques-uns au détriment du plus grand nombre.
Cette politique est toujours d’actualité et ne soulève apparemment aucune controverse des partis de gauche collaborant avec ceux de droite dans la gestion des affaires publiques.
On a opposé le système rhénan au système texan, pour distinguer les deux voies possibles du capitalisme, le premier étant plus social, le second purement libéral. C’est évidemment ce dernier qui a supplanté son rival. Nous allons vers des dérégulations, des « moments de vérité » pour la justification des continuelles descentes des salaires ; tandis que le Président Gros QI offre les poils du cul du Lumeçon à Leurs Majestés à Mons, entre deux conférences de presse sur sa crème à rénover en essai à Charleroi.
On pourrait se poser la question « Avons-nous bien compris les principes du capitalisme actif, des fois qu’ils créeraient de la prospérité en Amérique et de la misère en Europe, auxquels cas nous serions des incompétents ?
Ce qui frappe dans les grandes villes américaines en 2006, c’est le contraste des îlots de prospérité dans des océans de misère. D’une avenue avec résidences gardées, tapis rouges et grooms qui ouvrent et ferment les portières de voiture, on bifurque à droite ou à gauche pour être confronté à la saleté, les ordures, les tags et les dégradations de toutes sortes. Certains trottoirs du Bronx sont des sortes de tunnels de tôles qui protègent les passants des chutes de pierres des façades… Est-ce cela la vitrine que nous admirons tant ?
La dégradation est visible partout. Le capitalisme triomphant s’y corrompt dès que l’on quitte la protection des gardes spéciaux, milice civile payée et agissant comme une armée. L’aventure la plus dangereuse débute dans les beaux quartiers même, morcelés en zones de droit et de non-droit suivant une géographie capricieuse touchant aux fluctuations de l’immobilier.
Dans ces terres inhospitalières vivent des gens, des Américains touchés par une dégradation sociale et physique.

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On frémit aux discours de nos hommes politiques qui s’avouent incapables de changer le système capitaliste et on est accablé de les entendre nous préparer aux adaptations nécessaires de l’économie mondialisée !
Si c’est pour en arriver à ce vivant modèle de l’échec que sont les villes américaines, ce n’est vraiment pas la peine.
La politique communale des deux grandes villes que sont New York et Washington est quasiment en faillite dans tous les domaines urbanistique, social, humain. Les déficits sont à la hauteur. Ils se chiffrent par centaines de millions de dollars.
La plupart des autres villes américaines sont dans des situations analogues.
Pas que dans le Bronx que des gens dorment sur les trottoirs. South-Dallas n’est pas mal non plus qui s’enfonce dans la crasse et l’odeur des poubelles. San Francisco, la ville de la misère de la middle class, ces nouveaux « homeless » incapables de payer un loyer régulier et qui vivent dans leur voiture, San Francisco ne saurait être plus ravagée qu’elle ne le sera par le prochain séisme !
« Uncities » non-villes suivant Wells, travaillées par la guerre des gangs, les luttes pour le crack, et les ghettos qui redeviennent des « abris » de zone pour les Noirs qui perdent peu à peu les droits qu’ils avaient acquis par les mouvements de droits civiques, oui, tout cela n’est pas du cinéma.
Si nous n’y prenons garde, si nous laissons aller tous nos mandataires à leur penchant naturel, c’est ce qui sera notre lot demain.
On le voit bien par l’augmentation prodigieuse des délinquants en Amérique que cette Société ne va pas bien du tout. L’Europe emboîte le pas. Le crime y augmente et les prisons sont trop étroites au flux croissant de criminels.
Et si rien ne se décide qui ne soit conforme au modèle de l’économie mondiale instiguée par les USA, c’est parce que nos pleutres de gauche se croient toujours en concurrence avec le système communiste qui a vécu. Non, Messieurs, il est mort. Comme mourra demain, le système qui vous plaît tant.
Vous n’avez plus guère de temps pour inventer une autre alternative.
Si vous ne le faites pas, on le fera pour vous, mais sans vous

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