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Israël, une puissance occulte ?

- Ah ! ils sont forts… Dans le Figaro de ce soir une page sur l’agression dont est victime Israël. Pas un mot sur la casse que ce pays fait autour de lui avec le matériel américain.

C’est l’histoire d’un pays qui répond à une piqûre de moustique par la mise en branle d’un marteau pilon qui détruit tout sans distinction. Le Figaro s’en félicite.

D’accord, chers sympathisants du Grand Israël, le Hezbollah est un mouvement terroriste. Mais répondre à des crimes par bien plus de crimes encore est le résultat d’un dévoiement de la démocratie et le passage à l’Etat terroriste.

Quant aux victimes collatérales, le Figaro bien d’accord avec Tsahal s’en fout complètement.

Pourtant parmi les gens qui fuient les bombes et les exactions, les assassinats ciblés des Israéliens et les « fusées » de la résistance palestinienne, il y a des Français, des belges, des Allemands. Le Figaro se moquerait-il aussi de la Communauté tout entière ? Pour un peu, on le croirait partisan du « non » à l’Europe et fier de l’être.

Mais qu’est-ce qui fait que ce petit Etat ait encore la cote parmi les journalistes, au point d’avoir confondu ceux à qui s’adressait le mot de Chirac de retenue et de croire qu’il s’agissait d’une admonestation aux Arabes palestiniens ?

L’opinion européenne est prisonnière des règles qui suspectent tout qui parle franchement de son dégoût des entreprises guerrières de ce pays, comme étant de l’antisémitisme déguisé.

Au pire, plus modérée que les Juifs adversaires de la guerre que mène Israël aux Palestiniens et aux Libanais, cette opinion européenne n’oserait pas dire ce qu’elle pense sans encourir un blâme, voire des sanctions, tant le dérapage par rapport au temps ancien est facile..

Alors, on se demande si tapé un coup à gauche, puis un coup à droite et mettre les adversaires dos à dos, n’est pas ce que peuvent faire au maximum ceux qui sont chargés de nous informer.

A gauche, voyez les ponts détruits, les civils tués, les gens qui fuient des villages où jamais ne se vit l’ombre d’un partisan du Hezbollah, à droite, les trois morts innocents de Haïfa, et quelques blessés à Hébron. Là-dessus un couplet sur un cessez-le-feu et la messe est dite.

C’est trop facile de jouer les conciliants, pour conclure « embrassons-nous, Folleville ».

Il n’y a pas de comparaison entre les milliers de gens qui fuient, les centaines de blessés et bientôt les centaines de morts et les quelques crimes du Hezbollah.

Sur les plateaux de la balance, ce sont les tanks américains, l’aviation made in USA et les fusils lasers des Marines maniés par l’armée israélienne qui pèsent le plus, détruisent le plus, mutilent le plus des innocents.

La pénurie d’images fortes ramenées de Tel-Aviv fait contraste avec les centaines d’autres à la suite des raids aériens et des obus des chars au Sud Liban. C’est même par ce décalage que la Télévision, sans doute sans le vouloir, nous fait davantage percevoir que le drame ne se joue que d’un côté, du côté des faibles, du côté des populations libanaises et palestiniennes, victimes désignées. Et il y en a tellement de ces images, qu’on oublie celles en provenance de Gaza que les Israéliens continuent de pilonner et où la situation est pire d’heure en heure.

Alors, on se demande quel est le pouvoir fantastique qu’Israël possède sur les grandes puissances au point de braver depuis trente ans les recommandations de l’ONU et les appels à la modération de certains Etats ?

Les Etats-Unis, certes, alliés inconditionnels, voilà le pourvoyeur et le bailleur de fonds ; mais à lui tout seul, il ne pourrait pas résister à la pression internationale si celle-ci se manifestait. Or, cette opinion ne le fait pas. Et c’est là qu’intervient le délicat de la chose. Car, si les autres Etats restent à peu près passifs, si les journaux à quelques exceptions près ne reflètent pas la réalité, si l’opinion est fort mélangée, c’est donc bien que l’entregent d’Israël est partout par la dispersion de sa diaspora et par l’influence qu’elle exerce dans le monde.

Ici, il faut dire « stop » ; car ce qui est énoncé plus haut est ce qui a fait le drame de l’entre-deux guerres et nous a valu la montée du racisme en Europe avec l’Holocauste et l’horreur finale.

La difficulté est bien là. On voudrait pouvoir dire que tous les hommes sont égaux en droit et en devoir, que les hommes se valent et que le racisme est le fruit d’une pure bêtise, d’une pseudo-science et d’un délire criminel, et que ce constat n’a rien à voir avec l’opinion d’une situation politique déterminée conduisant à des faits de guerre que l’on réprouve. Et malgré ces précautions, on hésite, on a peur comme devaient avoir peur les résistants au Régime de Saddam Hussein. Mais pas seulement, on a peur aussi que l’opinion ainsi manifestée ne soit exploitée par des racistes et des néo nazis.

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Curieusement, Israël est le seul Etat au monde envers lequel on doit user de précautions infinies pour en condamner la politique. N’est-ce pas un paradoxe qu’un Etat encore considéré comme démocratique diffuse une telle crainte, jusqu’en-dehors de ses frontières ?

Il y a là une puissance diffuse, incertaine, mais redoutable que je voudrais bien qu’on m’explique ?

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