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Bush perd, Blair part.

La politique interventionniste de Bush en Irak n’a pas fini de se révéler une pure catastrophe pour le monde occidental.
Les élections aux USA confirment cette opinion, puisque le bon résultat de la politique économique de Dobeliou n’a pas suffit à faire gagner les élections à mi-mandat au parti républicain.
C’est donc sur la question de la guerre d’Irak non résolue que Bush a perdu ses deux majorités.
Pourquoi la défaite annoncée de l’Irak est-elle dix fois plus grave que celle tant cuisamment vécue au Vietnam ?
Parce que la situation n’est plus la même qu’il y a trente ans.
Alors, le bloc communiste et le bloc occidental se faisaient face et des événements frictionnels se passaient à leur périphérie. C’est presque l’histoire géologique du monde avec ses plaques tectoniques, en quelque sorte, reproduite par la réalité géopolitique.
Il n’y avait guère de danger que cet antagonisme dépasse la périphérie des Etats. Seule l’affaire de Cuba avait vu Kroutchev s’engager bien imprudemment dans le pré carré de son adversaire. On a vu comment cette crise s’est résolue : par la décision sage de ne pas entrer dans la phase aigue d’un affrontement total entre les deux grands et le retrait des fusées soviétiques d’un territoire si proche des USA. De même, jusque tard dans la lente décrépitude du régime soviétique, il n’a jamais été question d’une intervention du « monde libre », à l’exemple du printemps de Prague et malgré l’appel de ses habitants, période dramatique durant laquelle le monde occidental assista impassible à la reprise en main du Régime avec l’appui des chars de l’Armée Rouge..
Aujourd’hui que ce face à face n’existe plus, les ennemis se sont dilués et peuvent aussi bien tuer cinquante personnes à Bagdad que 3000 à New York, sans pour autant que l’on ne puisse se confronter avec un adversaire capable d’aligner une armée.
En Irak, l’armée américaine perd des hommes tous les jours, sans pourtant savoir contre quoi elle se bat.
Mais, plus grave encore, à moins de laisser pourrir davantage la situation sans trouver une issue raisonnable, le retrait presque inévitable de l’Armée américaine en Irak laisserait un pays où trois factions s’affronteraient. L’intervention des Etats arabes voisins dans cette occurrence paraît inévitable, l’Iran ne pouvant supporter le sort réservé aux Chiites et les Sunnites se voyant protégés par le reste de la Nation arabe. Quant aux Kurdes, la Turquie toute proche et qui avait déjà voulu intervenir préventivement lors de l’invasion américaine, ne pourra pas rester l’arme au pied.

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Le Moyen-Orient s’embrasant, il est bien hasardeux de savoir jusqu’où un tel conflit pourrait dégénérer. C’est d’autant plus incertain que les USA à force de protéger et soutenir Israël dans ses projections colonialistes et ses exactions parmi les populations arabes, sont presque obligés d’intervenir à chaque fois que ce pays se dit menacé. Que feraient les USA grand inconditionnel de l’Etat juif, si les Arabes dans l’élan de leur guerre fratricide venaient à trouver en Israël le bouc émissaire idéal ?
Quel serait le bilan de Bush dans 2 ans si l’armée quittait l’Irak en y ayant perdu des milliers de soldats, sans adversaires déclarés, sans aucune chance d’aboutir à la démocratie rêvée selon les Evangélistes américains et son zélé propagandiste, dans une anarchie la plus complète et une guerre civile épouvantable !
Franchement, il n’y a pas pire scénario que Bush va laisser à son successeur à la Maison Blanche.
Si encore cette politique désastreuse s’arrêtait à la seule Amérique du Nord ! Mais non, elle a franchi l’Atlantique et nous empêche de dormir, nous aussi, en Europe.
Car non seulement la démocratie s’éloigne à grands pas de l’Irak, mais en plus, ce fourneau en ébullition fourni à l’intégrisme des milliers de combattants, qui sans l’intervention américaine, ne se seraient jamais senti une âme de martyr !
Bush dans sa grande maladresse a donc rendu un mauvais service à la cause de la liberté.
Le second responsable, c’est le suiveur anglais Tony Blair, qui va bientôt quitter la vie politique et qui partira avec une aussi mauvaise réputation que celle qu’avait eue avant lui Margaret Thatcher.
Tous les criminels de guerre ne sont pas pendus comme à Nuremberg. Ceux-ci partiront dans les honneurs pour une retraite bien méritée.
Les démocraties ont parfois de ces curieux jugements…

Commentaires

président Bush a fini par admettre qu’il était pris au milieu des violences confessionnelles irakiennes.
La reconnaissance est tardive mais elle traduit l’inquiétude de l’administration américaine face à une situation chaotique et au tollé soulevé par sa vision unipolaire des affaires du monde.

La guerre contre l'Irak est en effet une catastrophe pour le monde entier et nous n'avons pas fini d'en subir les effets désastreux. Nous Français, avons eu de la chance d'avoir un président assez lucide et courageux pour ne pas être impliqué dans cette guerre. Je suis inquiet de la situation vis à vis de l'Iran et ne suis pas sûr que le président Sarkozy sera aussi intelligent que le président Chirac.
Non à la guerre contre l'Iran !

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