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Les succès du jour.

Rien que du malheur aux infos.
Oyons le vieux libéral, glouton à la découpe des coupons, incrustés à un bureau, la pipe au râtelier porcelaine, bonhomme d’interview des informations libérales d’isotélies, susurrer dans sa béatitude : « Qu’une société étrangère rachète une entreprise belge, c’est une bonne chose. Cela prouve que nous avons du savoir-faire et que nous savons ajouter une plus-value au produit, par l’excellence de notre main d’œuvre ».
-C’est bon pour moi. C’est bon pour toi ?
-C’est bon pour moi.
Les voitures, le car qui ressemble au car dentaire de la Province, embarquent fils, spots, tronches d’activistes et chauffeurs rondouillards vers la maison mère où le sous-chef passe la bande au chef qui en réfère au secrétaire du secrétaire de rédaction, et ainsi de suite jusqu’au directeur de l’information.
-Fini chez le vieux. ?
-T’as tout ? Il était comment ?
-Toujours pareil. Professionnel…
Peut-être ce soir que deux informations ne seront pas traitées par les mêmes buralistes et ne seront pas illustrées par le Dieudonné des Bourses, et qu’on ne tournera pas en rond comme on dansait, sur le pont des symboles.
Bien emmerdant pour les théories, même Di Rupo aux crevettes-champagne d’une ambassade n’aura pas « le mot » au flash du journal…
Que dire des économistes débottés du Thalys, rapatriés Wall Street, en prévision de la nouvelle et accourus renforcer l’équipe du bateau ivre de la Place Reyers.
Sous la pression des syndicats allemands, avec l’accord des Lands et la bénédiction de la chancelière, en toute solidarité européenne, la production de la Golf va quitter l'usine du constructeur automobile allemand Volkswagen à Forest au profit de deux sites allemands, ce qui entraînera la suppression de deux tiers des emplois. Les syndicats et le gouvernement sont sous le choc. La Commission européenne envisage des aides.
L’ex-PDG de Vilvoorde-Renault, Pierre Dreyfus, se marre.
Les voilà bien les grandes phrases du vicomte, l’envolée des économistes et la bonne foi des crétins qui se mondialisent, se compétitisent et se challengérisent pour plus de pognon, pour plus de progrès, comme ne dit pas Etienne : « Se trousser les manches et montrer ce que l’on sait faire dans la mousse de caca socialo-libérale ».

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Deuxième pataquès, celui-là réduit à rien, parce que régional… liégeois, minuscule cité vivant très bien de rien, à la mousse et à la frite : la direction de Kraft Foods Belgium, filiale belge du groupe chocolatier américain du même nom, a annoncé son intention de fermer son unité de production de café de Jupille, à Liège, ce qui risque d'entraîner la suppression de 93 emplois.
Nous, on avait quelques types, des femmes aussi, courageuses, qui fabriquaient à la torréfaction liégeoise un bon café Chat Noir. On y pensait en passant devant sur l’autoroute… because l’odeur… Qu’il y ait eu les cons d’anciens propriétaires qui sont partis en bradant les tôles et les gens en-dessous à un chocolatier amerloque, parce qu’ils étaient incompétents ou en proie aux démons de se faire sucer à Monaco par de la starlette, on n’en avait rien à foutre et on ne le saura jamais..
Peut-être même que ces flèches ont fait le détour par le château pour y être transformés en barons, félicités, applaudis par les merlans qui vivent des grandes transformations mondiales.
Aujourd’hui le chocolatier – entre parenthèse quelle dégueulasserie le chocolat américain, pire que le russe, pourtant comme abjection, c’est déjà pas mal – met les voiles sous des cieux plus beau avec la marque Chat Noir où le torréfacteur est payé trois bananes et un pied au cul par jour.
Donc, bande d’esclaves, vous en aurez encore du kawa Chat Noir, mais vous plaignez pas s’il devient aussi dégueulasse que le chocolat américain.
Nos 93 torréfacteurs seront sur le carreau, tout le monde s’en fout et vive le libéralisme.
Et dire qu’on demande encore aujourd’hui un café liégeois à New York et qu’on nous le sert avec cette façon de faire du bistrotier de Manhattan, grand sourire, grande gueule et claquant du bec…
Mais pas que des malheurs.
L’énergie se libéralise ! On attend les commentaires. Pourvu que les coupures de courant futures n’interrompent pas trop souvent les interviews enthousiastes de nos économistes !

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