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On shoot ou on se shoot ?

Les deux, mon général… Sale temps pour le foot.
Les guignolos qui se castagnent pour une mauvaise passe de leur idole, les casseurs qui profitent des excitations de fin de match pour la baston et les flics venus en car qui glandent depuis deux heures devant le stade, feraient bien de se poser la question : et si le football était un spectacle truqué ?
Truqués ou pas, les matchs sont de véritables épreuves pour les habitants de proximité.
A Sclessin les riverains n’en peuvent plus le soir des rencontres. Routes barrées, vacarmes et difficultés pour rentrer chez soi, ne sont rien à côté de la possibilité de tomber dans une échauffourée et finir au poste.
Pour voir quoi aux informations ? Deux débiles, dont un interroge l’autre :
-L’entraîneur a fait jouer Bongo Dia-Ouf à l’arrière ; pourtant c’est un attaquant gauche !
-Ouais. J’avais pas vu le changement. On m’avait rien dit.
Qu’est ce que le téléspectateur en a foutre de ces deux imbéciles ?
« Le Monde » a révélé les liens existant entre de grands clubs comme le Real Madrid et le FC Barcelone et le docteur Eufemiano Fuentes, organisateur présumé d'un réseau de dopage sanguin en Espagne. On sait qu’en Belgique on adore les « techniques » capables de galvaniser les « athlètes » du ballon. Et si c’est bon pour le Real, c’est bon pour nous.
Alors si le cirque des week-ends est en plus truqué par le dopage systématique, on en arrive à la conclusion que les places arrachées à des prix excessifs, les joueurs et les dirigeants qu’on paie mieux que des premiers ministres, ne sont que les produits d’une escroquerie qui en dit long sur les engouements collectifs et sur la valeur qu’a aujourd’hui tout sport dont les pratiquants sont rémunérés.
Si le monde menant grand tapage, battant de la casserole vide et de l’ampli géant, arborant des drapeaux et gueulant des slogans sans intérêt se cantonnait au championnat du monde, comme ce fut le cas cette année de nos Italo-belges !
Non. Le moindre petit « choc » attire des foules et suscite plus de passion que tous nos problèmes socio-économiques et nos démêlés avec les Flamands réunis. Ce phénoménal brouhaha pour trois fois rien mobilise les radios et les télévisions, nourrit les premières pages des journaux, occupe finalement tout le terrain du sport et noie la culture et l’actualité sous des torrents d’inepties.
Enfin, les frais de ces débauches d’inspecteurs, de ces incidents, les blessés, les carreaux cassés et les bris des véhicules, quand ils ne sont pas supportés par l’Etat, le sont par les assureurs (traduisez par nous des deux manières) et même d’une troisième quand ils ne sont pas couverts par les deux précédents.
Et pour voir quoi ?
De tous les spectacles sportifs, le football est assurément un des plus navrants. Que des jeunes gens courent dans des prairies après un ballon, cela pourrait être un exercice sain pour leur bonne forme. Que cela passionne les foules restera toujours pour moi un mystère. Quel intérêt peut-on trouver à ces brutalités, arrachages de maillot, coups tordus et mauvaise foi ? On se croirait à un constat d’accident entre deux automobilistes prêts à en venir aux mains, s’accusant l’un, l’autre, sans vergogne et en mentant effrontément ?

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Et pourtant à voir ce qui tombe sur les stades en folie, pétards, papiers hygiéniques, chaises ou morceau de clôture, on se doute que dans les tribunes, ça bouillonne sous les écharpes de supporter, beaucoup moins sous les crânes où les neurones se font rares.
Le comble de l’absurde avait été atteint au Heysel avec tous ces morts et cette multitude de spectateurs étouffés par la masse des cons du dessus fondant sur les cons du dessous.
Et voilà qu’en plus, pour nous présenter leurs bouffonneries, les sportifs déclencheurs de ces hystéries collectives seraient drogués ?
Sur le dossier du dopage, la volonté de la fermer tourne à la caricature. Elle pourrait se résumer à la formule "pas pris, pas dopé". Cette stratégie chère au septuple vainqueur du Tour de France, Lance Armstrong, a fait école sur les stades espagnols.
Qu’on rassure nos brillantissimes du championnat de Belgique de foot, il y a toujours autant de spectateurs pour les admirer depuis qu’on sait qu’ils sont peut-être dopés, qu’avant, quand on ne savait pas.
Il y a trop de frics en jeu, pour que les contrôles deviennent vraiment efficaces. On ne touche pas au grisbi des clubs. Poutine emploie le polonium 230. On ne sait pas de quoi la maffia du foot serait capable si des imprudents confisquaient la caisse ?

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