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Pouvoir et influence.

-Comment tu définis le pouvoir ? Tu me diras, c’est te promener dans la vie à ta manière et à ton rythme, sans maître exigeant au cul. Ça c’est le pouvoir que les petites gens se représentent. Au rayon du dessus, après avoir hésité longtemps entre « je fais ce qu’il me plaît » et « exercer le pouvoir que me donne mon pognon », le vicomte et Paul de Knock-le-Zout, avec les sociologues les plus distingués, sont tombés d’accord : le pouvoir, c’est la capacité d’influencer autrui.
Plus le pouvoir est grand, plus il est éloigné de l’endroit où il s’exerce. Le vicomte et Paul de Knock-le-Zoute n’ont pas de rapport direct avec les gens qu’ils dirigent. Ce sont les intermédiaires qui reçoivent les doléances et eux les profits.
La sociologie voit le problème en équation algébrique.
En gros, c’est la mainmise de A sur B. Soit la capacité de A d’obtenir que B se magne le cul, ce qu’il n’aurait pas fait sans la décision de A.
Suite à l’intervention de A, si B s’abstient de faire quelque chose qu’il avait projeté de faire, cela entre aussi dans le cadre du pouvoir de A sur B, bien entendu, mais comme au billard par la bande.
C’est simple et d’une compréhension limpide. Cependant, ce n’est qu’une apparence, tant le pouvoir de A sur B décrit de la sorte ne permet pas de distinguer si B accomplit ce que A lui demande de bon cœur ou en traînant les pieds ? Il y a donc finalité intentionnelle dans le concept de pouvoir.
« Si tu ne fais pas ce que je te dis, je te saque ! ». Le pouvoir est avant tout une épée de Damoclès.
Weber décrit le pouvoir comme l’élément indispensable à toute possibilité de faire triompher à l’intérieur d’une relation sociale sa propre volonté, en dépit des résistances.
Comment parler du pouvoir de A sur B si le changement d’attitude et de comportement de B par suite de l’action de A n’est pas conforme au but que poursuit A (Chazel).
C’est l’histoire du référendum sur la Constitution européenne avec le non des Français et des Hollandais. Le pouvoir (Chirac) recommande de voter OUI. Il est persuadé qu’une majorité votera en ce sens. Le résultat est inverse. Le pouvoir s’est donc trompé et ce pouvoir apparaît sur la faculté qu’il avait de faire voter OUI et qui entérine le non, comme son échec.
C’est un cadre ou un patron qui veut se séparer d’un subalterne ; mais, le syndicat mobilise le personnel sur ce qu’il considère comme une injustice, une pression s’exerce sur le décideur qui revient sur sa décision.

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Que dire du pouvoir qui existe malgré l’avis contraire de l’électeur pendant une durée de 4 ou 5 ans, quant à la suite d’une « affaire » qui tourne mal, il persiste à rester en place comme lui en donne la légitimité de la loi, malgré une réprobation majoritaire ? Par contre, l’industriel qui recule devant un licenciement de par la volonté exprimée d’un personnel ne verra pas pour autant son autorité contestée dans la poursuite de ses relations avec lui, puisque sa légitimité est le fait de sa propriété des moyens de production !
Pour en revenir à la définition du pouvoir de A sur B - le plus simple puisqu’il ne met en présence que deux positions, celle de la force et celle de la faiblesse - des éléments extérieurs à ce pouvoir peuvent en perturber le cours. Imaginons un troisième larron, mettons C. Si A obtient de B une action x et que B puisse obtenir à son tour de C une action y, il n’est pas pour autant certain que A puisse exiger de C la même action y, en raison du pouvoir qu’il a sur B. C’est donc que le pouvoir n’est pas transitif par rapport à une logique formelle.
Autrement dit, un acteur social n’a pas nécessairement un pouvoir sur l’acteur que contrôle son homme lige.
Et ainsi de suite dans les combinaisons des parties entre A, B et C.
On peut donc à la fois être maître et serviteur, selon une structure hiérarchique et de nos appartenances socio-professionnelles.

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Il existe bel et bien des pouvoirs qui finissent par se diluer en influence.
Mais pouvoir et influence, est-ce finalement la même chose ?
Si le pouvoir repose sur des obligations contraignantes, l’influence emprunte des voies différentes, que le sens commun appelle manipulation. Influencer, c’est conduire « en douce » à voir les choses à peu près ou sinon comme l’influenceur.
Quelles sont les limites du pouvoir et celles de l’influence ? C’est d’autant plus difficile à situer que parfois pouvoir et influence s’interpénètrent, voire, se complètent.
Peut-être bien, en définitive que le pouvoir pourrait n’être qu’un des aspects du phénomène d’influence et non le contraire, comme le soutiennent nos économistes distingués.
Il est bien difficile, par ce qui précède que celui qui n’a aucun pouvoir et partant aucune influence, puisse se défendre de l’arbitraire de l’un ou l’autre.

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