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Taïaut... les proprios !

Etrange débat ce dimanche sur la 5, Serge Moatti s’essayait au périlleux emploi de calmer les esprits lors du premier « Ripostes » de la rentrée des vacances de Noël.
En France : tout le personnel politique est convaincu qu’il faut trouver une solution au problème du logement. Et cette conviction partagée est aussi celle qui, en Belgique, devrait animer nos responsables de parti, ce qui n’est pas le cas, hélas !
Dans le brouhaha et la plus grande confusion, la droite classique et la gauche centriste se sont accordés sur un point, il faut une initiative immédiate. Les interventions d’après les intentions et les textes proposés laissent présumer que ce sera l’échec.
C’est ce vieux renard de Chirac qui avait soulevé la chose avec son opportunisme habituel, lors des vœux présidentiels. On sait qu’il cultive un double don, celui de parler des vrais problèmes et celui de ne jamais les résoudre.
Le projet français sur le droit au logement opposable sur lequel travaille le gouvernement, ne crée pas un droit supposé opposable au logement, il crée un droit de recours qui est soumis à des conditions telles qu'il est impraticable. On aura compris qu’établir un recours quand on est SDF et vivant sous les ponts, c’est trop tard. On est bel et bien à la rue et l’on y reste.
C’est un bluff de plus de Jacques Chirac, assez près des élections de mai pour que son « audace » reste lettre morte. En France, cela s’appelle un « effet cosmétique ».
Il faut d'abord faire une demande auprès d'une commission, qui décide (sans qu'aucun délai ne lui soit imposé) de classer la demande comme 'prioritaire' ou non. Si elle décide que la demande n'est pas prioritaire, alors le juge ne peut pas être saisi. Autre reproche : Le droit ouvert n'est pas celui d'obtenir un logement, mais « un logement ou un placement en structure adaptée », terme qui n'est pas défini mais qui vise clairement les foyers ou les hôtels meublés. Autrement dit, on ne va rien donner d'autres aux mal logés que ce dont ils bénéficient déjà actuellement.
Bien entendu les invités de Serge Moatti ne l’entendaient pas de cette oreille. Les trublions ne furent pas Christine Boutin, ni les représentants du PCF et du PS, mais les factotums de Gérard de Villiers, qui, c’était à prévoir, mirent l’accent sur l’immigration clandestine, pour se scandaliser par avance du droit au logement des sans papiers.
Cependant, parmi leurs arguments, indépendamment des couplets racistes habituels, ils soulevèrent un fameux lièvre qui est celui du droit à la propriété, si l’on veut loger tout le monde et que l’on fait appel aux réquisitions ou qu’une contrainte exercée on ne sait comment, pousse les propriétaires à diminuer les loyers, où est leur droit à gérer leurs biens comme ils l’entendent ?
Et là, évidemment, resurgit le vieux slogan du capitalisme sur l’inviolabilité du droit de propriété.
Personne ne s’est exprimé sur cette grave question, mais elle est primordiale. Jusqu’à quelle folie locative va-t-on augmenter les loyers en France, mais aussi à Bruxelles et ailleurs ?
J’entends bien qu’en Belgique, il y a blocage, c’est-à-dire frein sur la hausse ; mais, on a laissé monter les baux locatifs à tel point que les propriétaires vont pouvoir déguster la plus-value, avant de repartir de plus belle, quand on arrivera après l’hiver à la fin du blocage.
Les Enfants de don Quichotte citent les cas de plusieurs SDF, travailleurs réguliers avec des salaires pas trop mauvais (2000 euros) et qui dorment sous les ponts à Paris, leurs salaires étant insuffisant pour payer un logis décent.
L’Etat en construisant des HLM à tout va ne pourra combler le déficit logement. Les mesures radicales qu’il devrait prendre consistent bel et bien dans la réquisition des maisons vides et la pression – c’est-à-dire le viol du droit de propriété – sur les marchands de sommeil qui tirent des fortunes d’une pénurie de logements, sans aucun scrupule. (Le capitalisme, en a-t-il jamais eu ?)

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C’est donc bien le système capitaliste qui est en cause, par son manque d’efficacité, sa propension à exploiter les situations d’infortune et son extrême brutalité pour y parvenir (les expulsions et le vol des cautions locatives souvent disproportionnées par rapport aux taudis proposés).
Si le débat n’a pas été ouvert de la sorte sur la 5, c’est que Moatti est assez frileux sur la question, mais aussi ses invités, y compris le maire communiste.
On aura pu regretter l’absence d’un représentant d’Olivier Besancenot, empêché pour raisons électorales.
Mais le débat est lancé en France. Les vieilles chaisières du parti socialiste en Belgique n’en sont pas encore là, mais il faudra bien qu’un jour, ils y réfléchissent, en observant la manière dont les amis de Ségolène vont s’en sortir.

Commentaires

Bonjour
juste pour vous dire que j'apprecie beaucoup.... vous lire, cela fait du bien , d'avoir des nouvelles du pays , du perron, des gens que l'on connait , vu , aime ou appercu .
comme une derniere de Fauste ..
je vous dis bonsoir avec un sourire ensoleille d'Andalousie .
sylvie

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