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Le prix de la pomme de terre.

A propos de l’engagement par Joëlle Milquet de la journaliste de la RTBf Anne Delvaux, et de Pol Van Den Driessche, chef politique à VTM approché par le CDNV, on a pu lire tout et n’importe quoi : opportunisme, prime à la notoriété publique, manque d’éléments valables dans les quartiers généraux des partis, bref, tout, sauf la question essentielle.
Dans une société régie par le suffrage universel, comment donner la même chance à tout candidat briguant le suffrage des électeurs ?
Personne n’a réussi à apporter le moindre correctif à une des inégalités les plus criantes entre les citoyens, réduisant la démocratie à un simulacre.
Le népotisme singulier des chefs de parti appelant à eux des « locomotives » extérieures (cas Happart), modifiant des listes suivant des courants internes, sévit depuis toujours.
De véritables dynasties de père en fils/fille, toutes aux affaires, affiliées au même parti, y prélèvent par des mandats souvent cumulés, l’essentiel de leur subsistance. Trois générations vivent parfois des rentes de la pensée unique d’un grand’père.
Ce singulier conformisme des convictions serait étonnant, s’il n’était davantage suspect. Si le fils pense comme le père, n’est-ce pas plutôt en raison d’un confort intellectuel duquel il y a lieu de s’inquiéter ?
Les dynasties célèbres, on les connaît : Michel, Onkelinx, Mathot, Wathelet, même Happart dans l’amour à son jumeau … etc..
Comme l’a dit Louis Michel à la promotion du fiston Charles « être le fils de… ne peut pas être un handicap. » On rassure tout de suite la famille Michel, cela n’a jamais été un handicap pour personne, plutôt une aubaine.
Alisson Declercq à Charleroi et tant de deuxième génération rassurent les socialistes et les libéraux, sur « l’handicap » d’un père aux affaires.
C’est sur la facilité de l’ascension des louveteaux qu’il faudrait parler.
Pour les héritiers, le coup de pouce décisif est évident. Dans le cas des « forces vives » pêchées à l’extérieur, voir Anne Delvaux, Simonet, Ries et quelques autres, les deux premières n’étaient même pas inscrites au CDh. Elles avaient la reconnaissance du public pour des raisons indépendantes de la politique. Est-ce que ces personnes avaient des convictions, un programme, un idéal avant, d’être approchées ?
Il existe donc, il faut que l’électeur le sache, des privilégiés qui, quand ils le veulent, peuvent se présenter et être élus.
Les quelques interviews d’Anne Delvaux aux médias qu’elle quitte, sont éclairants sur sa personne. On imagine mal un futur mandataire n’ayant pas une vision claire de la société qu’il veut réformer. Pourtant, c’est le cas. En gros, Anne Delvaux s’insurge de la misère dans le monde, a les yeux qui se brouillent quand elle évoque la Belgique unie, et veut déposer des lois afin de protéger la jeunesse contre la liberté d’expression sur Internet. Vous me direz, d’autres ont débuté plus modestement encore. C’est le cas de Robert Collignon, fils d’un député permanent et qui avait l’ambition au départ de doter le parc d’enfants d’Amay … de balançoires ! Ce qui ne l’a pas empêché d’être Président du Parlement wallon, par la suite.

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A-t-elle jamais réfléchi, M’ame Delvaux et ses pareilles à la crise sociale et au besoin de réforme de ce pays ? Que pense-t-elle de l’organisation industrielle actuelle ? Est-elle pour ou contre la maintenance en l’état de la société de consommation et de l’omniprésence du système économique prépondérant ?
Voilà des questions essentielles que se posent sans doute des milliers de Belges, des électeurs condamnés au silence par les partis politiques, qui n’auront jamais l’occasion de s’exprimer.
L’élection devrait être l’occasion d’un grand débat où chacun à sa manière et selon ses convictions aurait une tribune.
C’est d’une grande naïveté de croire que les « fils de » ainsi que les personnalités attirées par les partis sont les meilleurs, qu’ils ont par conséquent, comme au tennis, le droit d’être bye au premier tour, que leurs paroles sont les plus intelligentes que nous puissions entendre.
Chacun déposera son petit bulletin dans l’urne, sans grande conviction et sans la moindre illusion sur la capacité des ténors choisis par les présidents, les papas et les mamans.
Qu’est-ce que vous voulez, quand on est incapable à trouver des formules pour l’égalité réelle des citoyens, comment voulez-vous que cela fonctionne ?
Le principe étant celui de durer, les « privilégiés » auront à cœur de rester passifs, normatifs et centristes. Ils nous représenteront au début dans l’enthousiasme des premières paies, après par intérêt personnel, ils deviendront mous et contents d’eux-mêmes. Ils auront des bilans favorables plein les tiroirs.
Cela n’empêchera pas le prix des pommes de terre d’augmenter, la vie sociale de se dégrader, les Flamands d’être plus nombreux que les Wallons et Anne Delvaux de s’intégrer parfaitement dans un parti, à faire de beaux discours et aller bronzer ensuite lors des vacances parlementaires, en s’imaginant parfaitement dans son rôle, en un mot : la conscience nette.

Commentaires

AUSSI STUPIDE QUE CELA PUISSE PARAITRE, LES PAUVRES (IL Y EN A DE PLUS EN PLUS)NE PEUVENT MEME PLUS REMPLACER LE PAIN PAR DES POMMES DE TERRE, PARCE QU'ELLES SONT DEVENUES IMPAYABLES !(et mauvaises!)
Personne, au gouvernement, ne s'en préoccupe. On mange des Charlotes ou des Nicolas au prix du caviar,servies avec des Toasts ou des Brioches, comme une certaine Antoinette de France. A remarquer qu'on a fini par la guillotinée !
A quand les coupes chez nous !?

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