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Les présidentielles : un mini événement.

L’élection prochaine en France, le tapage qui en est fait, la mobilisation des partisans des candidats face à une certaine apathie des électeurs, le battage médiatique, tout enfin, laisserait penser que, quelle que soit la personnalité élue, le destin du pays s’en trouvera modifié par une nouvelle et radicale transformation.
Les politiques confrontées sont-elles à ce point antagonistes, si l’on excepte celles pratiquées par les extrêmes et qui n’ont aucune chance de pouvoir les appliquer par l’élection de leurs leaders ?
A y regarder de près, on se persuade vite qu’il n’y a pas trente six manières de disposer des budgets, qu’ils ne sont pas extensibles et qu’ils ne peuvent croître que par la croissance ou de nouvelles taxes.
Mais ce qui rendent les observateurs sceptiques, empêchent les transformistes et les euphoriques de voir sur le terrain des réformes en profondeur, ce sont bien évidemment les règles incontournables du système économique mondial !
C’est un carcan dont plus personne aujourd’hui parmi les chefs d’État des grandes puissances n’envisage le moindre changement. Mieux, la Chine communiste s’y est ralliée. On verra comme Hugo Chavez s’en tirera dans sa rébellion ouverte.
Omni puissant le système économique mondial fait évidemment de l’ombre à la politique, puisque c’est lui qui détermine les moyens dont chacun dispose pour promouvoir ses concepts.
Bâti sur le profit, émancipé de toute morale, énonçant avec mépris pour l’ensemble de l’humanité un système de prîmes aux plus « intégrés », c’est-à-dire aux plus roublards et de pénalités aux moins adaptés, c’est devant cette chose que le nouveau président de la République devra s’expliquer avec les Français.
Comme il ne pourra pas grand-chose, beaucoup de promesses ne seront pas tenues, comme à la fin du règne d’un Chirac, l’opinion en arrivera à désespérer un peu plus « de la fracture sociale ».
Les Français ont grand tort d’avoir rehaussé la fonction présidentielle à la façon d’un adoubement d’un roi à Saint-denis. Ainsi se sont-ils jetés un peu plus dans la pompe des apparences du pouvoir et ses conséquences funestes sur le moral des populations.
Le président Coty qui n’inaugurait que les Chrysanthèmes était dans une situation représentative plus adéquate que ne le sera jamais le tonitruant Sarkozy, successeur probable, du « très écouté » Chirac dans le concert des Nations et dont la politique à tous égards, intérieure, comme extérieure, a été égale à zéro !
C’est que depuis plus de dix ans le système économique mondial a resserrer ses réseaux, a pris plus d’importance et impose à présent la logique capitaliste sans état d’âme.
Pour bien saisir les progrès réalisés par la machination mondiale, il suffit de réaliser qu’elle s’est appropriée les notions de liberté et de démocratie au point de les avoir intégrées et assimilées à la fabrication des produits dans la liberté d’entreprendre.
Aujourd’hui, les chefs d’Etat « en pointe » le savent bien, puisqu’ils parlent de « moraliser » le marché mondial, tout en intégrant avant même toute discussion, la morale au système économique universel. Si bien que l’on comprend qu’il s’agit en réalité de dédouaner le système en lui prêtant des vertus qu’il n’a pas.

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C’est là toute l’ambiguïté de l’exercice du pouvoir, comment expliquer aux masses que le seul « avantage » du système, c’est son efficacité et que ce seul avantage prime sur toutes les autres manières de vivre ensemble dans le respect d’autrui et du bien public ?
Car les désavantages sont énormes et iront croissant avec les nouvelles inquiétudes écologiques. Comment, en effet, concilier la recherche du profit avec l’épuisement des ressources naturelles et la montée des dangers en partie directement liés au système économique mondial ?
Quand des hommes vivant en société regroupant des millions, voire des milliards d’humains, laissent aux puissances d’argent le soin de distribuer les dividendes de leur travail à une poignée de prédateurs économiques, on peut s’attendre au pire de la part des assujettis à une telle puissance privée.
Comment le nouveau président va-t-il concilier ces antagonismes ?
On aura compris que ni la gauche traditionnelle, ni la droite classique n’ont les moyens de renverser le pouvoir de l’argent.
Il s’agira bien de compter « avec ». C’est-à-dire que les compromis de compromis deviendront vite incompréhensibles aux Français. Et cela davantage avec Sarkozy, qu’avec Ségolène Royal; car, malgré tout, il reste à la gauche collaborationniste un fond de teint aux couleurs populaires que le PS conserve encore dans sa trousse à maquillage de ses sentiments à notre égard.

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