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Charleroi connexion.

La démission des échevins libéraux à Charleroi à 12 jours des législatives peut s’interpréter comme faisant partie de la campagne du MR, c’est une réaction que l’on peut comprendre. C’est celle de Joëlle Milquet et d’Elio Di Rupo. Mais, il y avait bien eu, auparavant, la promesse d’Olivier Chastel de quitter la majorité à Charleroi au cas où de nouvelles affaires non assorties de la démission des intéressés surviendraient.
Ce qui a perturbé cette logique, c’est la solidarité des trois formations dans une volonté commune de poursuivre le redressement de la ville, à la suite de l’inculpation de Jean-Pol Demacq et Jacques Van Gompel par la juge de Charleroi, France Baekeland, puis, de la part des libéraux de revenir sur leur décision.
Il était évident qu’il aurait fallu pour créer une association durable avec le MR et le CDh que le PS s’inspire du courant rénovateur et fasse place nette pour d’autres responsables au sein de la section locale du parti et désigne des mandataires tout à fait nouveaux. Avec Van Cauwenberghe président de l’USC, cela s’avérait impossible, à moins d’un grand courage politique de la part d’Elio Di Rupo. On sait qu’il n’en a rien été, avec les conséquences que l’on sait. Ce qui est plus désastreux est encore à venir, la juge Baekeland au fil des affaires pourrait encore inculper d’autres échevins ou responsables d’activités communales. Ce qui fait en réalité que le laisser-faire de Di Rupo à Charleroi n’aura servi à rien.
Dans les grandes villes wallonnes à majorité socialiste, existe encore, ou a existé, une drôle de manière de gérer les fonds publics.
A Liège, maintenant il y a prescription, mais que n’aurait-on déterré autour des événements qui ont concerné les travaux de la Place Saint-lambert !
Par exemple, l’expropriation miraculeuse des grands magasins de l’Union Coopérative, place Saint-lambert évitant une faillite et la mise en liquidation de ce membre important du socialisme liégeois de l’époque ?
Quelles auraient été les affaires ?
Comparables sans doute à celles qui ont été concomitantes à l’assassinat d’André Cools !
Et à l’époque du « trou », il n’y avait pas que le PS en première ligne. Le système libéral à la Destenay et sa folie bétonnière a été, probablement d’une manière identique à Charleroi, de gérer des situations à la limite de la légalité, parce qu’on n’avait pas « le temps », parce qu’on passait sur des procédures trop lourdes, parce qu’enfin on considérait la Loi comme peu adaptée à la localité, et parce que le système a toujours eu beaucoup d’amis à pourvoir.
Est-ce pour autant imaginer qu’en 2007, une nouvelle éthique balaie l’ancienne et que la morale serait enfin redevenue la partenaire principale dans les programmes des partis ?
Je ne le pense pas.

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D’une part, parce que la morale n’a jamais eu de place dans les partis en Belgique, et que, d’autre part, l’homme n’a pas une perception du bien et du mal suivant qu’il milite dans un parti, qu’il travaille ou qu’il vive de ses rentes.
Il y a très peu de caractères trempés.
L’homme résiste mal à la corruption et au désir d’enrichissement. La plupart de ceux qui crient au scandale en désignant des corrompus, sont-ils intègres ou souffrent-ils de ne pouvoir en faire autant ?
Pas mal de citoyens sont à l’affût d’une situation où se remplir les poches, d’autres se servent du marchepied d’un pouvoir de redistribution pour progresser dans une hiérarchie politique, d’autres honnêtes se font avoir par trop de naïveté ; mais, s’il y a bien une situation qui ne permet pas de montrer que l’on appartienne à l’une ou l’autre de ces catégories, c’est bien celle de président de parti.
Rester au-dessus de la mêlée suppose avoir pris ses distances des hommes et des événements. Le malheur est que pour être désigné par ses pairs, il faut au contraire s’être mouillé dans les cercles, avoir participé aux événements, noué des amitiés solides.
C’est un paradoxe.
C’est peut-être celui dont souffre tous les présidents de parti et, ces temps derniers à un bien mauvais moment, le président Di Rupo.
On se demande, puisque Reynders aime mettre en avant Sarkozy, quand surviendra la fragilité et la popularité déclinante de celui-ci, restera-t-il stoïque et digne ou bien abandonnera-t-il son image de « l’ami fidèle » ?
Quant à son rival socialiste, s’il faut comparer sa carrière avec celle de François Hollande, on ne devrait plus entendre parler de lui dès le mois de septembre.

Commentaires

Je suis tout a fait d'accord avec votre analyse. J'ai déjà eu l'occasion d'être sur des listes d'élections communales et la première chose que les gens vous disent c'est " Ah on pourra aller te trouver pour avoir ceci ou cela". Quand va-t-on enqueter sur Van Cau ? Un socialiste milliardaire comme lui doit surement avoir des choses pas nettes a se reprocher.

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