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La cérémonie !

Quelle mascarade cette entrée en fonction de Sarkozy !
Tous les poncifs réunis en une seule heure d’émission par les télévisions françaises.
Il faut dire qu’il y avait de quoi.
Rien que la vue des courtisans sur le passage du nouveau roi valait de déplacement. La gueule de d’Ormesson aux anges, alors que Sarko donnait de la main et de la voix derrière l’académicien, vraiment le chien à sa mémère qui guette le maître dans l’espoir d’une caresse !... Et l’accompagnement de ce regard d’épagneul qu’il jeta sur le roi comme il passait à l’étreinte suivante ! Pour en arriver là, il fallait bien être le dernier d’une lignée de menins du pouvoir, de tous les pouvoirs, pourvu que ces gens fussent au premier rang.
Cécilia, la bougresse, entourée des progénitures diverses des hasards du coup de rein, était la seule qui avait l’air de s’en ficher, tournant le dos à la valetaille, parlant aux enfants des lits différents de ce couple « moderne », alors que nous avions le commentaire délirant de la télé, célébrant la « jeunesse » et le non conformisme d’une femme « qui allait redonner de la vie et de la vitalité dans une institution jusqu’alors tenue par des rombières légitimes d’une autre génération ».

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Comme quoi, que l’on baise en catimini ou que l’on s’envoie quasi publiquement en l’air à New-York, la fonction « sacralise ». On va finir par dire qu’elle poursuivait un secret dessein au service de la France.
Enfin, tous ces gens ordinaires allaient franchir un pas de plus vers la simplicité en ne s’affichant plus en jaquette et faux col, comme du temps du président Coty, parce que Sarko contempla un instant le grand collier de l’Ordre de la légion d’honneur, sans se le passer au cou, voilà qui nous rassure et témoigne que de Napoléon, ce n’est pas celui du sacre que Sarko a retenu, mais le petit caporal pinçant les oreilles de ses maréchaux, et faisant des scènes de ménage à Joséphine à cause de sa cuisse trop hospitalière.
Auparavant, le roi descendit les marches avec Chirac dont on ne retiendra que la grimace sur le perron marquant l’effort d’une fraction de seconde pour retrouver le sourire qu’on apprend dans toutes les écoles du cirque après le saut périlleux.
Lors des quelques pas sur le tapis rouge, comme à Cannes, mais sans l’extravagance de la star, les deux hommes durent se dire des banalités dont ce genre de cérémonie s’est fait une spécialité. Le type de conversation qu’ont deux locataires dont l’un cède le bail à l’autre après avoir discuté du pas de porte, puis, le premier occupant s’en va serein et les poches pleines, en se disant en guise de consolation : « Je l’ai bien eu !», tandis que celui qui reste fait un petit signe d’au revoir en pensant : « quel con ! ».
Merde !... Voir que les aficionados de Chirac s’extasient encore sur la « classe » de l’ex, alors qu’il n’a dû qu’à son mandat de président arrangé pour lui par ce con de Jospin, de ne pas finir comme Jupé dans les filets de la Justice… Que ce type couche dans un appart de la famille Hariri, avant de se refaire une santé au Maroc, puis qu’à son retour, il aura ses 300 mètres carrés sur Seine et qu’il n’aura pas eu une seule fois le désagrément de se trousser les manches pour repeindre une porte, tout ça avec l’argent du contribuable français, on se demande de quelle niaiserie infinie les gens sont faits!
Pendant que le « lion déchu » s’en retournait à ses quartiers privés, tandis que ses bagages et ses archives entassés dans des camions fonçaient vers son château de Lozère, la cérémonie se poursuivait à l’Elysée où le nouvel hercule de foire, faisait quelques pas dans la cour histoire de vérifier le bon état des uniformes des Armées, avant de soulever ses poids devant le peuple assemblé.
Et on dit que ça bouge et que ce quinquennat ne ressemblera à rien de connu !
Depuis le sacre des rois à Reims, il n’y a rien de changé. Les traditions ne se perdent pas. Il y avait à la fois à cette célébration le public acclamant le général de gaulle et celui chantant « Maréchal nous voilà » du maréchal Pétain, réunis dans le cœur de la plupart des co-célébrants.
Comme il y avait jadis, à chaque sacre, le peuple grondant de colère, souffrant de tous les maux et dont on ne parle jamais ou si peu et de manière si honteuse, que l’information ne dépasse guère les CRS et les commissariats de police. Pourtant, ils étaient en ce jour « inoubliable », environ 1.500 étudiants qui manifestaient à Paris contre les projets politiques de M. Sarkozy.
A Lyon, plusieurs centaines de jeunes défilaient derrière une banderole "Pas touche à nos acquis, pas touche à nos libertés". 300 personnes défilaient mercredi en début de soirée à Toulouse. Les manifestants scandaient notamment "Sarko facho" ou "partage des richesses, partage du temps de travail". A Rennes, 200 personnes scandaient "Police partout, justice nulle part". 500 à Nantes, criaient "Sarko facho".
Vous me direz, cela n’est rien comparé à la multitude des gnous se rendant à l’abreuvoir ; mais, Nicolas 1er ne s’est-il pas autoproclamé président de tous les Français ?
Ne serait-il pas temps qu’il s’occupe enfin de ceux-là autrement qu’avec des autopompes et des gaz lacrymogènes ?

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