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Les Belges ? Tous des confédérés !

Depuis que l’Etat français est pourvu d’un président, il faut bien se résigner et replonger dans la politique belge.
Pas facile. Nous sommes, à quelques semaines des élections, dans la période des mamours.
Tous les grands chefs nous sourient. On dirait qu’ils s’adressent à chacun d’entre nous ; qu’ils nous connaissent personnellement et que leur famille était proche de la nôtre du temps déjà de notre grand-père.
Les beaux messieurs du MR ont la victoire inscrite dans le chic du costume. Ils sont endimanchés comme le jour de leur consécration, lorsqu’ils prêteront serment et s’en iront pour la première fois d’un pas gaillard bavasser à la tribune, juste en dessous du président de la Chambre.
Avec eux, ça ne fait pas un pli, personne ne voudra interrompre les brillantes carrières de nos avocats, au propre comme au figuré.
Louis Michel a l’ambition de faire l’appoint des voix dont le parti a besoin pour se hisser à la hauteur du PS. Ils n’ont pas la moindre idée pour faire en sorte qu’il y ait progrès partout. Par contre, ils ont les recettes pour que « les forces vives », entendez les patrons et les rentiers, ne broient plus du noir dans une Wallonie libérale.
Malgré tout, l’exposition de l’état d’âme du MR rallie des gens qui se croient bourgeois parce qu’ils ne tirent plus le diable par la queue depuis qu’ils ne sont plus chômeurs.
Ce pays fait un complexe : il se croit emblématique du Centre. Les Socialistes mettent la barre à droite, le MR la met à gauche, finalement tout le monde se retrouve au Centre, y compris le CDh qui se croit investi d’une mission : sauver en Belgique la politique de Bayrou en France !
Que vont-ils bien pouvoir dire de passionnant d’ici au 10 juin ?
C’est ce qui est de plus terrifiant pour les journalistes qui doivent fournir de la copie.
La politique sociale, n’en parlons pas !
Les pensionnés qui viennent de recevoir leur modeste pécule de vacances, sont bien placés pour comprendre que l’Etat leur alloue une somme dérisoire et qui se trouve tout de suite amputée de quasiment la moitié à cause du précompte ! Ce qui fait que le geste devient insignifiant. D’autant que dans quelques mois, les impôts leur prendront le reste.
Alors, lorsque Di Rupo propose 10 % d’augmentation des petites pensions, cela ne fait pas sérieux.
Quant au MR, on ne sait pas ce que les beaux messieurs pensent des pensionnés. Pourtant, c’est un réservoir de voix et on sait comme les vieux sont frileux et conservateur. En rebondissant sur la France à titre d’exemple, c’est parmi les plus de soixante ans que Sarkozy a fait la différence avec Ségolène. Quand on pense qu’il se dit progressiste, s’il veut conserver son électorat, qu’il se calfeutre bien dans le conservatisme. Le MR est perplexe, il ne veut pas donner un sou aux pensionnés, mais il a bien garde de le faire paraître. Il compte sur l’esprit passéiste de la vieillesse pour la convaincre que l’esprit conservateur tient aussi pour une bonne part de conserver les rentes et les pensions au taux actuel. Logique, non ?
Joëlle Milquet promet à tour de bras. Comme les Gilles de Binche, elle jette ses oranges à tout va ! Coincée entre les promesses du PS et les réticences des beaux costumes du MR, cela ne lui coûte rien. De toute manière, elle se le permet en sachant que son parti, s’il vient au pouvoir, ne sera qu’une force d’appoint et qu’il ne sera pas rendu responsable des promesses non tenues. Un peu à la Bayrou, c’est couru d’avance, ce n’est pas elle qui est responsable, mais les autres qui ne sont pas vraiment des centristes de la pointe sèche du compas politique.
Admirons le seul point commun des trois partis de pouvoir : le non-dit des relations avec la Flandre. Bien sûr, on a entendu les déclarations à ce sujet qui vont dans le sens que tout baigne et que personne n’est demandeur d’une nouvelle mouture du fédéralisme qui irait plutôt vers le confédéralisme à écouter Yves Leterme, notre futur premier ministre, quoique Messieurs Michel et Di Rupo font devant cette hypothèse des protestations qui semblent être plus des gesticulations que poser un geste fort.

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La révision de la Constitution de 1999 s’est soldée par un accroissement de la tension sans résultat, sinon que les demandes flamandes étaient reportées à 2007. Nous y sommes. Le système fédéral de révision en révision, n’a offert que le spectacle d’un machin non stabilisé, comme un terril fragilisé par les pluies et qui finit par écraser les maisons en contrebas.
Qu’est-ce qu’on fera quand il ne sera possible de former un gouvernement qu’avec des Flamands résolument confédéraux ?
Nos beaux centristes ont-ils examiné l’hypothèse selon laquelle il ne sera plus possible de céder aux exigences flamandes sans voir la fin de leur Belgique ?
Diriger, n’est-ce pas prévoir ? Et dans ce cas, y a-t-il des plans de replis et sur quoi ?
C’est ce qu’on aimerait bien de savoir avant que Verhofstadt ne cède son fauteuil à Yves Leterme.

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