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Le FOREm recrute.

-Le FOREm propose quelques nouveaux emplois adaptés à la modernisation d’un modernisme moderne de revalorisation du travail. En conséquence, il ouvre sa section « Revalorisation moderne du travail » avec des professeurs qualifiés dans le récent du futur.
-C’est quoi le récent du futur ?
-C’est tout ce qui se fera demain grâce à ce qu’on fait déjà aujourd’hui.
-Vous avez un exemple ?
-Vous avez 20 heures à votre montre ? Quelle heure aurez-vous demain à la même heure ?
-20 heures.
-Si vous précédez demain 20 heures d’un quart d’heures, vous n’aurez que 19 heures quarante-cinq ! Vous aurez donc gagné quinze minutes. Mais si vous avancez votre montre de quinze minutes aujourd’hui vous aurez gagné une demie heure demain !
-Oui, mais lorsqu’on vous demandera à vingt heures aujourd’hui l’heure qu’il est alors que vous aurez avancé votre montre d’un quart d’heure, vous serez obligé de répondre 19 heures 45.
-Non. Puisqu’on vous demandera l’heure à vingt heures !
-Je ne comprends plus rien.
-Pas la peine de chercher. Nos enseignants vous expliqueront pourquoi vous aurez gagné une demie heure. C’est une nouvelle loi universelle, celle de la relativité moderne. Les patrons recherchent des ouvriers modernes qualifiés et ils n’en trouvent pas, pour travailler dans un univers élégant et futur.
-Il fait quoi de plus qu’un autre, l’ouvrier moderne ?
-Il est polyvalent, avec un salaire adapté à la demie heure qu’il fait tout en n’étant pas crédité.
-Il n’est donc pas payé pour…
-Non. Mais il est persuadé qu’il l’est et c’est là l’essentiel.
-C’est tout ce que vous avez comme nouvel emploi ?
-Nous recrutons des piocheurs pour creuser l’écart entre les allocations de chômage et les revenus.
-C’est dur ?
-Non. Mais c’est dangereux.
-Quand même !
-Oui. Quand vous creusez l’écart, vous risquez des éboulements. En principe vous creusez en profondeur, or ici vous creusez en largeur.
-C’est difficile ?
-Tout est dans la manière de tenir la pioche.
-Je ne suis pas très manuel.
-Alors, nous vous conseillons de porter des charges supprimées sur les heures supplémentaires. Puisqu’elle sont supprimées vous pourrez transporter ces charges très facilement.
-Pour les transporter où ?

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-Les charges devraient être transportées dans la décharge à Charleroi. Mais, il y a un problème.
-Lequel ?
-La décharge de Charleroi est encombrée d’affaires, donc saturée. Monsieur Nicolas Reynders…
-Ce n’est plus Didier Reynders ?
-Non. Il préfère qu’on l’appelle Nicolas.
-Bien.
-Donc Nicolas Reynders suggère que les charges des heures supplémentaires servent à revaloriser les pensions.
-On ferait un trou pour en boucher un autre ?
-Oui, mais ce serait un bon trou dont les décombres résoudraient la revalorisation.
-C’est bien payé ?
-Très mal. Mais vous avez un avantage.
-Lequel ?
-Vous finissez votre travail au son de la Brabançonne. Puis vous avez droit au mot du président, chaque fois différent.
-C’est quoi celui du jour ?
- « Quand on n'arrive pas, dans une région, à changer le parti, il est probablement temps de changer de parti. »
-Voilà qui rejoint le quart d’heure changé en demie heure de tout à l’heure. Je comprends tout.
-Vous pouvez vous inscrire à nos cours. Ils sont gratuits jusqu’au 10 juin.
-Après ?
-On ne sait pas. Si au lieu de changer d’heure, on change de jour, peut-être que la modernité aura été tellement vite qu’on aura dépassé le 10 juin sans s’en apercevoir.
-Et alors ?
-Alors, on n’aura pas voté. Si ça se trouve on aura dépassé l’Etat beaucoup trop vite, au point qu’on ne saura pas à qui il faudra payer l’amende pour excès de vitesse.
-C’est pour les Belges une bien lourde responsabilité.
-La plus lourde.

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