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Le Royal Parti Socialiste belge

…après plus de 50 années d’activité, le PS belge pourrait obtenir le titre de « royal », s’il en faisait la demande. Faisons la démarche pour lui, il le mérite bien !

Le recul du socialisme de collaboration au système libéral est visible partout en Europe.
La situation en France, malgré la progression du PS aux législatives, en est une belle illustration.
Le candidat Sarkozy mathématiquement ne pouvait pas gagner. Son parti était divisé entre les chiraquiens et lui. Chirac, en mettant Villepin sur orbite après avoir renoncé lui-même il y a un an à sa candidature, espérait encore. Le Centre se méfiait de ce trublion de Ministre de l’Intérieur et il semblait acquis que l’éloignement de l’UMP de Bayrou allait conforter ce dernier au détriment de l’Union pour la majorité présidentielle. Enfin, Jean-Marie Le Pen, dans son for intérieur, ne pouvait pas croire qu’un « étranger » français de deuxième génération, deviendrait grande croix de la Légion d’honneur par le suffrage universel ! Les Socialistes enfin, après 12 ans de chiraquisme et la leçon à la suite du ratage de Jospin, devant le programme agressif du candidat de la droite, postulaient avec raison la magistrature suprême.
On a vu ce qu’il en a été.
Il a suffi que Sarkozy se révèle un homme de grand talent politique, connaissant ses dossiers et les défendant avec chaleur, pour que les rêves du centre et de la gauche soient balayés au deuxième tour, malgré le charisme de Ségolène Royal.
Eh bien ! la gauche française est l’image aujourd’hui des différentes gauches socialistes d’Europe. Elle a perdu et perdra encore tant qu’elle n’aura pas trouvé le moyen de se faire entendre sur un autre discours que le credo libéral de la réussite économique.
Pour être crédible des patrons de l‘économie de marché avec lesquels elle collabore dans le système, la gauche devrait défendre un programme économique encore plus favorable au libéralisme que celui des libéraux ! Elle se condamne ainsi à une politique antisociale, que fera toujours mieux la droite !
Dès lors, l’électeur s’interroge.
Cela se voit actuellement dans les déplacements de voix de la gauche vers la droite et même vers l’extrême droite, aussi bien que l’inverse l’élection suivante.
L’urgence est donc dans la construction d’un programme socialiste d’alternative au capitalisme triomphant.
Et on verra bien quel sera l’accueil réservé à cette socialisation du socialisme.
Cependant, devant le spectacle des partis socialistes européens et notamment belge et français, on est sceptique.
En France, les éléphants viennent de vivre un week-end où ils se sont défoulés sur Ségolène Royal.
En Belgique, Di Rupo patauge avec son ami de trente ans Van Cauwenberghe dans les « je t’aime, moi non plus » à la remise en ordre d’une fédération carolorégienne dont ils sont incapables tous les deux d’arrêter le train fou, au point que Di Rupo a envoyé Paul Magnette faire le ménage à sa place.
En pleine discussion pour la constitution d’un gouvernement, l’affaire de Charleroi tombe plutôt mal. Didier Reynders profite du discrédit du PS pour le faire sentir à Di Rupo.
A écouter l’encore ministre président de la Région wallonne, dans son bras de fer avec Didier Reynders sur des questions communautaires, on est fort éloigné d’une nouvelle définition du parti. Il nous offre au contraire l’image d’un responsable de gauche qui se veut meilleur en gestion économique, plus unitariste que jamais d’une Belgique dont il critique sans arrêt le cadre fédéral. Le président du PS est plus royaliste que le roi ! Il est un personnage aux antipodes de ce que les petites gens seraient en droit d’exiger dans le cadre d’un vrai mouvement socialiste.
Les hommes sont ainsi faits. Rien ne saurait changer ces gens de la gauche qui ont goûté le confort et l’ivresse du pouvoir au point de ne pouvoir s’en détacher qu’avec le désir d’aussitôt recoller au peloton.
C’est ce qui va arriver malgré les déclarations de Laurette Onkelinx qui n’a pas peur d’entrer dans l’opposition. Ce qui serait légitime… si elle et les autres avaient une autre politique à mettre sur pied et que la cure d’opposition ferait mûrir. Si c’est pour faire la même chose, on ne voit pas comment le parti se redresserait.

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La chance du P.S. n’est-elle pas d’abandonner l’exercice du pouvoir pour l’opposition, afin de rechercher une alternative au système capitaliste ?
Jusqu’à présent, on n’entend guère les socialistes critiquer le libéralisme !... C’est là qu’est le drame.

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