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Ah ! ce qu’on est drôle !

Cette génération de Wallons est tombée dans le piège Belgique. Elle est devenue, encouragée par ses dirigeants, un ramassis d’incorrigibles trouillards.
L’avenir de la Belgique sera flamand ou ne sera pas.
Sur le temps qu’Adamo chante « qu’elles étaient chouettes les filles du bord de mer », les maris et les pères multiplient les bras d’honneur. Ils affichent un souverain mépris pour les francophones qui vivent dans un pays fixant la langue par décret, leur décret !…
Pendant ce temps, le bourgmestre de Liège se réjouit à la perspective d’appeler la gare des Guillemins : Liège-Limbourg ! On pourrait jumeler Jupille avec Zandhoven, près d’Anvers, le bourgmestre De Bie s’appelle Willy aussi…
Tandis que les écoliers flamands suivent des cours d’anglais en deuxième langue, Di Rupo et ses palotins promeuvent les classes mixtes et les immersions en flamand de nos enfants de primaire et de maternelle.
Cette démission des pleutres, loin de satisfaire leurs ambitions, pousse au contraire les Flamands à inventer de nouvelles contraintes.
Tout a commencé à l’affaire des Fourons. C’est le modeste début de l’habitude flamande de nous mettre la botte sur la gorge. Après quelques années d’une majorité francophones de ces petites communes des environs de Visé, échangées contre une paix « éternelle » entre les communautés, les brimades limbourgeoises commencèrent. Le journal La Meuse par la plume d’un de ses sycophantes s’était félicité que les Hollandais bâtissent dans les Fourons, de sorte que ces nouveaux habitants « francophiles » renforcent la majorité francophone ! On a vu ce qu’il en a coûté aux habitants d’expression française, à présent minoritaires, les Hollandais ayant voté comme un seul homme pour cette ganache flamingante de Hub Boers.
La commune de Warsage est maintenant en première ligne. Bientôt les Flamands revendiqueront un élargissement de leur zone d’influence.
Et pendant ces petits étranglements, les Wallons assistent écoeurés à ce ridicule de nos responsables s’aplatissant, peur de perdre une Belgique qui n’existe déjà plus.

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Version 2007 des Fourons : BHV.
Les négociateurs de Val Duchesse s’apprêtent sous l’avalanche des revendications flamandes à descendre leur froc pour que Leterme leur botte encore mieux les fesses !
Tout le monde n’éructe pas flamand à Tongres ou à Hasselt quand on ose demander son chemin en français ; mais, bien des Wallons sentent une sourde hostilité lorsqu’ils passent cette frontière linguistique. Alors, qu’à Liège ou ailleurs, j’ai vu plus d’un autochtone baragouiner dans cette langue si contraire à la finesse latine, de la meilleure façon qu’ils pouvaient afin d’indiquer le chemin à un Hollandais ou à un Flamand égaré.
On nous dit incultes parce que nous n’apprenons pas tous cette langue.
Mais, quand on a la chance de posséder le français ou l’allemand, il ne faut pas demander à des habitants d’ici de patauger dans une langue sans grâce et sans intérêt.
Les Flamands sont en train de perdre une culture qu’ils avaient avant et qui les rapprochait de nous, en supprimant systématiquement chez eux l’usage de notre langue, contrairement à notre hospitalité vis-à-vis d’eux dans nos musées et les endroits publics.
Ils ont choisi une voie qui n’est pas la nôtre : un enseignement, des habitudes de travail et de respect des autorités, débouchant sur une pensée nationaliste de droite qui n’a aucun rapport avec le caractère wallon et la façon de vivre chez nous.
Nos politiciens s’en étaient rendu compte bien avant que les attitudes serviles vis-à-vis du capitalisme triomphant n’entrent dans nos mœurs.
L’Affaire royale en 50,51, les grandes grèves de 60-61, la Loi unique, le mouvement de 68, ce passé de combat nous différencie.
Et voilà que nos dirigeants, en majorité socialistes, nos syndicalistes au lieu de s’insurger contre les respectueux du système se mettent à trembler de l’audace de leurs membres, pour se coucher devant les ukases flamands !
Val Duchesse est le dernier acte d’une démission générale de nos mandants. Ceux qui négocient sont d’accord avec l’opposition qui ne négocie pas : il faut préserver l’unité du pays.
N’importe quelle formule, pourvu que le radeau de la Méduse ne coule pas, que le capitaine arrive à bon port, même s’il doit dévorer la moitié de ses enfants.

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