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Il court, il court, Sarkozy…

Ailleurs qu'en Belgique, la situation nous a quelque peu échappé, à cause de notre difficulté à trouver un compère qui veuille bien être premier ministre dans l’huile avec laquelle on fait des frites à Laeken.
On ne peut pas se lamenter tous les jours sur notre incapacité notoire de croire encore à la Belgique.
Nos voisins français, tout assottés soient-ils par éblouissement suggéré de leur panthère rose, finiront par s’apercevoir que dans le gibus de l’illusionniste se cachait un furet au lieu du garenne prévu.
Ce n’est pas pour demain, Paris-match a encore de belles falsifications photographique devant lui, avant que le public populaire déchante sur la bonne opinion qu’il a du président de la république. Mais, c’est inéluctable. De Napoléon III à De Gaulle, les gloires s’en vont comme elles sont venues, dans l’indifférence générale.
La preuve, Chirac, et lui, pourtant, c’était hier…. Qui se souvient de lui ? Il va bientôt souhaiter que les séances des tribunaux reprennent afin que l’on reparle de lui à l’occasion des emplois fictifs de la Ville de Paris.
Sarkozy est encore plus facile que l’autre à décrypter, le nouveau président poursuit le même chemin : tous les événements médiatiques, c’est pour lui. Que ses ministres dont on ne parle jamais se rassurent, dès que cela sentira mauvais, ce sera pour eux.
Nicolas Sarkozy a en tête les erreurs de son prédécesseur. Il veut embarquer le maximum de monde à droite comme à gauche dans le gouvernement Fillon. C’est ainsi qu’on noie le mieux le poisson. Il prend Bernard Kouchner par ce qu’il a de plus sensible, la vanité du french doctor ; Dominique Strauss-Kahn par sa frustration de n’avoir pas été à la place de Ségolène, pour le pousser vers un poste à stature internationale du FMI et enfin Jack Lang par l’amour qu’il a de dire en dix mots ce que les autres résument en deux, ce qui le rend apte à briller dans des Commissions où le temps ne compte pas.
Cette ouverture est l’arme sarkozyenne pour aborder les élections municipales de 2008 en douceur et profondeur, comme dirait Adamo..
Il indispose son propre camp, entend-on ?
Sarko s’en fout. Il sait bien que l’UMP est redevenu un parti de parfaits godillots. Où iraient-ils ces petits jeunes gens de la droite, depuis qu’on ignore si Le Pen vit encore !
Le phénomène actuel d’accueil tout azimut se double d’une publicité personnelle d’une ampleur inégalée. Tous les amis du président sont riches et influents. TF1 et Poivre d’Arvor n’en peuvent plus de joie chaque fois qu’ils l’accueillent, ses amis pourvoient à sa cantine et lui prêtent une maison ou un yacht là où il décide de montrer ses bourrelets.
L’opinion saoule de bonheur n’est pas contre. Il serait bien bête de ne pas en profiter, le président, tant que les mesures impopulaires à venir sont pour un avenir indéfini, le déficit français une histoire entre le président et l’Europe et le taux de chômage une fumisterie face à un taux de croissance promis que Fillon croit réaliste, alors que ce sera un des plus mauvais depuis l’après guerre.

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Virevoltant, séducteur, l’œil d’un monarque, Sarkozy a beau essuyer des refus, jamais il ne se décourage. C'est la politique d’en avant toute. Quand ce sera l’heure de Reichshoffen, on mettra en avant l’honneur sauf et on oubliera la bataille perdue. L'état du Parti socialiste aide plutôt à la politique de Nicolas, avec un Hollande qui n’en finit pas de payer d’avoir trompé sa compagne Ségolène, elle enfin, en perte de vitesse et les éléphants en train de saccager le chapiteau.
Combien d'années leur faudra-t-il pour regagner la confiance des électeurs ?
Aujourd'hui c'est le règne du pragmatisme, du show et des paillettes ; C’est ainsi que l’on fait passer tout et son contraire : l'ouverture et la protection, , la rigueur et les largesses fiscales, la flexibilité et la sécurité, le monde et la patrie.
Seule inconnue : madame Sarkozy, imprévisible et capricieuse, une véritable Hortense Schneider devant un Offenbach qui ne peut pas la diriger comme son orchestre : à la baguette.
C’est même hallucinant devant quoi le peuple français brûle l’encens et convoque la Pythie.
Le Pen a été tondu par Sarko qui sortait de chez le coiffeur avec Hollande, la boule à zéro, et voilà le président qui se fait tondre à son tour par Cécilia, tandis que la France croit qu’on va raser gratis pendant une décennie !...
On verra par la suite le retour du bâton et comme la pièce finira, soit en sotie du moyen-âge, soit en apothéose au cas où contrairement à tous les pronostics, César aurait à nouveau gagner la guerre des Gaules.
On ne peut pas dire encore.
D’autant que tout peut arriver. Il suffirait que Cécilia s’enflammât pour un nouveau cameraman et voilà la feuille de route par terre!...
Ah ! que la France soit à la merci du tempérament d’une femme rappelle les amours de Henri IV et Gabrielle d’Estrées. La putain du roi l’aurait convaincu de l’épouser si elle ne fût morte avant que la chose se fît. Le président lui, a franchi le pas. Les destins ne sont pas comparables. Tour à tour dans les bras de Jacques Martin, puis du Président, n’est-elle pas restée dans le registre de la scène des amuseurs publics ?

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