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Tous des cons !

Pour en savoir avec une certaine compétence des faits et des hommes bien au-dessus de nous et qui gèrent nos destinées, il convient de ne pas avoir la bosse de l’admiration. Je sais bien que cette admiration souvent inconditionnelle sert à beaucoup de passeport pour la condition supérieure de domestique de la famille, mais n’aimant pas servir sous la contrainte, j’ai examiné d’abord ceux que je servais, avant de faire acte de citoyen.
Je suis au regret de dire que ceux qui gèrent nos destinées ne méritent pas cet honneur. Mieux, ils nous trahissent régulièrement. Oh ! pas de cette basse trahison qui consiste à dire le contraire de ce qu’on fait afin de mieux abuser le monde, non, mais de cette trahison sincère de ceux qui sont dans l’erreur, ce qui a pour conséquence qu’ils se conduisent comme des imbéciles, tandis qu’à nous revient l’honneur de l’être.
J’en veux pour preuve l’unanimité avec laquelle cette troupe de niais supérieurs clament les bienfaits du système dans lequel bientôt un homme vaudra bientôt cent autres, si ce n’est déjà fait.
Puisqu’il faut bien employer des termes appropriés pour se faire comprendre, notre civilisation occidentale marque un changement radical de la place occupée par l’homme dans la société.
Les réalisations de ce qu’induisent nos facultés créatrices, cherchent moins la construction d’un système humain, appelons-le métaphysique, qu’une prise en compte rationnelle, mais spéculative, de l’économie de marché.
Si bien que nos augures se trompent, non pas par excès de confiance, mais par excès de bêtise.
Ils n’ont pas compris et ils ne comprendront jamais que l’objectif majeur est d’atteindre au bonheur et qu’entre le bonheur et nous, il y a tout cet espace que l’on appelle liberté. Si cette notion de liberté est ce qu’ils comprennent le mieux pour eux, ils sont franchement en-dessous de tout quant à l’interprétation qu’ils en donnent pour nous.
La confiance sans limite en la valeur de la science qui résoudrait à la longue tous nos problèmes, les rend comme infirme de la pensée dès qu’il s’agit des problèmes métaphysiques. Les dédales du vaste labyrinthe dont le but est le bonheur les égarent. Ils ont la frousse du Minotaure. Ils ne savent pas qu’il s’est glissé dans leur peau et que ce sont eux qui font peur !
L’idée selon laquelle le progrès de la civilisation passe par le libre échange et la liberté d’entreprendre n’importe comment pour faire n’importe quoi est probablement une des plus grandes stupidités à l’ère de la mondialisation du commerce, c’est-à-dire l’acceptation généralisée de ce concept profondément ignare et criminel.
A juste titre, il faut placer parmi les plus grands imbéciles du royaume tous ces chefs de parti qui se disputent sur des parcelles d’autorité et de pouvoir sur des parcelles de terre et qui ne sont d’accord sur rien, sauf sur le système économique et la manière de forcer les masses à l’adopter, ce qu’elles font sans réfléchir par l’admiration qu’elles portent à ces imbéciles.
Il ne faut pas nier que leur erreur a été nourrie par le progrès sensible de sorte que la vie devint moins rude dès l’aube du XXme siècle à nos jours. Ce qu’ils n’ont pas vu et qu’ils auraient dû voir, c’est qu’au sommet de ce progrès que l’on peut situer à la fin des Trente glorieuses, le système ne pouvait que descendre plus bas d’où il était parti. Nous devons nous attendre à recevoir bientôt ce qu’il a de pire.
Que fait-on dans une société où des imbéciles s’expriment comme ils en ont le droit de la même manière, sinon plus, que chacun d’entre nous ?
On rit avec eux quand ils sont drôles. On les ignorent quand ils échafaudent des hypothèses d’où s’échappe malgré eux la débilité de leur esprit. Enfin, on les méprise pour leur incomparable fatuité et la sotte vanité qui s’est emparée d’eux parce qu’on s’empresse à leur conférence de presse et qu’on se suspend à leurs lèvres dès qu’ils ouvrent la bouche pour émettre le moindre son !
Or, ces personnages sont les plus importants du royaume. Ils sont diplômés, brillants par certains côtés de leur raisonnement.
Je comprends que cela soit bouleversant pour ceux qui sont accoutumés à s’aider des paramètres de l’école, des statuts, de la position sociale pour juger les niveaux d’intelligence et de compétence, de savoir que malgré tous les critères favorables, ceux qu’ils révèrent sont des imbéciles ! L’homme de la rue peine à comprendre qu’avec tous ces atouts l’homme public soit finalement plus bête que lui !

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C’est difficile d’admettre au plus petit niveau que ces docteurs, ces juristes, ces économistes sont des cons de la plus belle espèce. Cela signifie qu’il peut en rencontrer partout, dans les hôpitaux où il se déculotte, à la barre des tribunaux avec devant lui une belle collection de « Je sais tout », et plus bas dans la hiérarchie, des officiers de police rédhibitoirement analphabètes quoique sachant lire et écrire, mais de cette façon bêtement technique qui fait douter de l’intelligence ; des psychologues dépêchés par les dites autorités afin de comprendre et soulager l’humanité souffrante et faisant le contraire de leur mission en toute bonne foi d’incompétence ; partout enfin, quand un gramme d’autorité conduit l’officiel à la suffisance et à la décision arbitraire, jusqu’au bonimenteur de la bonne nouvelle dans les églises et à la télé pendant le concert des perroquets savants de la distribution des nouvelles du jour, pour un public pathétiquement convaincu qu’on lui sert la vérité.
Tous des cons finalement, y compris votre serviteur. Mon seul mérite, c’est que pour ce qui me concerne, JE LE SAIS !

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