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Tout baigne...

-On était à Utopia, ce dimanche midi sur la Une.
-Le meilleur des mondes est impossible.
-Les « pour » la Belgique ont tort.
-Les « contre » aussi.
-Ils avaient oublié d’inviter Gendebien.
-C’est comme si les Rattachistes n’existaient pas.
-C’est un peu fort…
-Est-ce que c’est la solution ?
-Non. Mais elle méritait d’être au rang des autres utopies.
-C’est comme le communisme. Il n’aurait jamais dû y avoir un pays pour le mettre en pratique.
-Oui. La théorie était formidable à elle seule. Elle n’avais pas besoin de réalisation.
-Le rêve se serait poursuivi indéfiniment. Marx aurait été le philosophe de référence…
-La Flandre n’a pas besoin de passer à l’acte et vouloir un Etat indépendant. Tant qu’ils ne mettront pas leurs idées en pratique, ils auront l’adhésion des Flamands.
-Leur concept part d’une idée fausse. Celle qui consiste à dire que le flamand est une langue.
-Ah bon ! Qu’est-ce que c’est ?
-Un dialecte, comme le wallon. Est-ce qu’on a fait des histoires quand les gens se sont mis à parler le français en Wallonie ?
-Que doivent-ils faire ?
-Se mettre au néerlandais comme nous nous sommes mis au français.
-C’est ce qu’ils font.
-Oui, mais avec un mauvais cœur. Ils changent les règles, l’orthographe. Les Néerlandais ne s’y reconnaissent plus. S’est-on insurgé contre l’Académie française ?
-En les écoutant dimanche, aucun ne parlait correctement le français. Ils peuvent bien se vanter d’être bilingue et nous pas.
-On se demande quelle est la langue qu’il parle ?
-On ne sait pas. Et ils voudraient qu’on fasse comme eux : parler une langue dont on ne sait pas si on la parle ?
-Que parle-t-on alors ?
-Tout le monde l’ignore. Eux les premiers. C’est pour ça qu’elle mérite d’entrer dans le patrimoine de l’humanité, à titre de sauvegarde des mystères de Babylone.
-Un Flamand cohérent devrait vouloir à l’avenir la disparition des frontières linguistique, ainsi on ne saurait plus s’il faut parler français ou flamand, dans tel ou tel endroit. De sorte qu’on se comprendrait partout pareil.
-On ne pourrait plus faire le décompte des subsides qu’un Flamand actif verse à un Wallon chômeur.

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-Moi, qui suis de gauche, je ne suis pas d’accord avec les patrons quand ils déclarent ne pas vouloirs la scission de la Belgique.
-Pourquoi ?
-Parce que c’est louche. Et quand ils disent « oui », moi je dis « non ».
-Comme ça ?
-C’est comme se jeter dans les bras de Sarkozy !
-Tu n’es pas pour la France ?
-Si, monsieur, mais pas pour Sarkozy.
-Alors, que préconises-tu ?
-Rien.
-Tu es pour le statu quo ?
-Van Rompuy me plaît bien.
-C’est un type de droite aussi.
-Et alors ! Voilà trois mois qu’on est sans gouvernement. Ce n’est pas pire qu’avant. Avec lui, on sent qu’il aime le pouvoir et comme il ne sera pas premier ministre, il fait durer son plaisir d’explorateur.
-Ce n’est pas mieux non plus.
-Ce n’est ni l’un, ni l’autre… une sorte de no man’s land. On n’embête plus les gens avec de nouvelles lois, pour une fois les revenus baissent sans que les taxes n’augmentent. C’est un progrès, non ? Avant les revenus baissaient et on devait payer des taxes en plus…
-Et la Belgique dans tout cela.
-José Happart l’a dit : le Circuit de Francorchamps est le plus beau du monde, Justine Hennin est la meilleure tenniswoman à l’ATP, le succès de Bierset est proportionnel au nombre de survols illégaux de Bruxelles par des avions qui transitent par Zaventem. Donc, l’agenda est plein.
-Il est comme ça, Happart. Il part dans un raisonnement, se perd en cours de route et nous avec lui et on est tout content quand il s’arrête !...
-Quel est le rapport avec l’avenir de la Belgique ?
-Aucun. Ce sont des petits morceaux d’un puzzle. Chacun a sa boîte de jeu. De Decker, toujours bien propre sur lui, est pour que continue sa petite vive pépère à d’Uccle. Une cinquantaine d’associations flamandes ont rassemblé leurs forces dans le Centre de Concertation des Associations Flamandes (OVV) pour une 'Flandre, état d'Europe', comme José Happart pour une Wallonie, région d’Europe, mais dans une autre association. Si on demandait l’avis du roi, il serait pour rester au château du Belvédère encore un bon bout de temps. Gendebien se voit déjà à l’Elysée reçu par Sarko. Etc.
-Tout baigne. Chacun reste dans sa petite bulle à se faire son petit cinéma.
-Sauf que s’ils sont les héros de leur grand film, qui est le héros du mien ?
-Tu voudrais bien que ce soit toi ?
-Oui, mais ils s’en foutent.

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