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Bali…verne !

La conférence de Bali sur le réchauffement de la planète confirme celui de Kyoto : les Etats-Unis d’Amérique sont hostiles à toute modification de leur comportement en matière écologique.
Ils s’inscrivent dans le droit fil de la liberté d’entreprendre et de consommer du plus pur système capitaliste qui soit et qui ira jusqu’au bout du raisonnement, c’est-à-dire jusqu’à la fin d’une civilisation : la nôtre, préférant enterrer l’économie libérale sous les désastres naturels qui nous attendent fin de ce siècle, que de l’amender et d’en faire une quête humaniste.
L’Europe qui s’inscrit à Bali en opposition à ce credo orthodoxe du commerce de libre échange, est paradoxalement reliée à ce concept par ses accords commerciaux mondiaux et sa forte population libérale.
Autrement dit, les Libéraux européens sont à la fois pour le laisser faire et la pollution qui en découle et pour les nouveaux objectifs qu’avec ou sans les Etats-Unis, les participants à la conférence de Bali se sont félicités d’avoir.
Cette position qui pour certains pourraient paraître inconfortable, n’est pas un obstacle à la politique du MR.
Depuis juin, ce parti cumule les paradoxes.
Tout en dénonçant l’extrême droite du Vlaams Belang, il est en passe de l’imiter en réussissant à gagner les élections tout en se faisant exclure ou en s’excluant des centres du pouvoir politique.
Il est contre le réchauffement et pour l’écologie, mais il croit dur comme fer au commerce mondial, au FMI et au cartel de libre échange anglo-américain qui se fichent du réchauffement.
Il assure avec les socialistes wallons qu’il y a urgence de mettre sur pied une politique sociale de revalorisation des salaires et des pensions et des règlementations adaptées aux utilisateurs des produits pétroliers en matière de chauffage en forte augmentation, et il s’insurge contre la déclaration d’Yves Leterme qui est favorable à l’exigence des SP (socialistes flamands) en matière sociale pour faire partie d’un nouveau gouvernement.
En gros, Didier Reynders et les siens se conduisent à peu près comme les Etats-Unis d’Amérique qui voudraient bien à la fois passer pour les champions de l’économie libérale et pour les modérateurs de la dite politique eu égard au drame d’une terre malade.
On est au sommet des incohérences au point que Reynders pourrait à la fois soutenir le discours d’Al Gore et la politique de Bush, sans que les libéraux y voient l’ombre d’une contradiction !
L'objectif principal de la réunion de Bali est de tracer les grandes lignes de négociations, que les ONG veulent ambitieuses, afin de prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto, seul outil international pour freiner les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement.
On n’y arrivera pas de la faute des Américains, des Chinois et des Indiens et au système économique qui a fait un outil de propagande de la progression de la consommation dans le monde.

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Le système capitaliste actuel, adversaire de la répartition équitable des biens issus du travail des hommes, ne peut durer qu’en produisant à foison pour un marcher sans loi. Ce faisant, il détruit aussi sans mesure, épuisant les sols et polluant le ciel.
C’est bien la première fois dans le monde qu’un petit nombre d’hommes à la tête des multinationales dominantes parvient à imposer son point de vue à des milliards de gens.
Il ne s’agira plus demain d’évaluer les chances d’équilibre d’une écologie mise à mal, mais comment les pays qui sont directement menacés vont faire pour s’en sortir.
Des projections tout à fait sérieuses montrent sur la carte le progrès de la montée des océans.
Fin de ce siècle, la Hollande selon ce schéma aurait tout à fait disparu. Nos partenaires Flamands retrouveraient le littoral à Bruges, ou même aux alentours de Gand, au pire.
Si les Wallons étaient près de leurs sous et fort peu ouverts comme les Flamands à la solidarité nationale, ils pourraient trouver autant, sinon plus d’intérêt qu’eux à la fin de la Belgique.
Ce serait là l’histoire de l’arroseur arrosé et la gifle flamande retournée fort à propos !
Finalement, c’est au terme d’un psychodrame planétaire que la conférence des Nations unies sur les changements climatiques s’est accordée, ce samedi après-midi. Après une nuit intense de négociations et deux suspensions en séance plénière, la lumière est venue subitement lorsque les Etats-Unis ont laissé entendre qu’ils rejoignaient les autres pays sur le contenu de la feuille de route qui doit conduire la communauté internationale dans la lutte contre le réchauffement. Après avoir hué la secrétaire d’État américaine Paula Dobriansky, la salle plénière s’est alors levée comme un seul homme pour saluer ce pas en avant des Etats-Unis dans la volonté de combattre les changements climatiques.
Mais qu’on ne s’y trompe pas. L’actuel accord ne résorbera pas la pollution de l’air. Tout au plus en freinera-t-il l’accélération.
Le problème reste entier. Les accords de Bali sont bons à prendre… mais, c’était une mauvaise journée pour l’avenir de la terre. Quant à la Chine et l’Inde… d’avoir gagné les Etats-Unis à la juste cause par un mini-accord, c’était assez pour ce jour-là.

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