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L’erreur de Di Rupo.

Les Libéraux ont trouvé l'astuce pour déstabiliser le PS dans ses bastions.
En cela relayés par les médias toujours en mal de copie, ils repèrent un opposant aux rosés qui en veut. Il y a bien toujours dans la soupe socialiste des Communes où les rosés sont implantés depuis belle lurette, quelques légumes mal délayés, du graillon qui tache…
Ils ont éprouvé la recette à Charleroi. Il faut dire qu’il y avait matière.
Olivier Chastel n’avait qu’à l’ouvrir devant les médias, en général plus sensibles aux scandales de la gauche, qu’aux malversations des gens de droite. Forcément, ces derniers sont aussi propriétaires des journaux !
Vous avez vu comme Reynders a récompensé Chastel ? Histoire de provoquer d’autres vocations !
Ce fut un tel succès que le fils de Van Cauwenberghe qui n’avait commis aucune faute dans ses attributions communales, s’est fait sanctionner par Elio Di Rupo en personne, pour un accrochage lors d’une soirée électorale à cause duquel la partie adverse a déposer plainte. Vaut mieux prévenir que guérir s’est dit gros QI !
Il n’y a guère, un tel fait aurait été cité à l’ordre du jour du Bureau et le militant félicité.
Donc Reynders qui hait tout qui lui fait de l’ombre a compris la manoeuvre.
Olivier Chastel est devenu son chouchou. Avis aux jeunes loups de la libérale aventure…
A Huy, il y a une nouveauté dans la guerre des civismes confrontés. Le Président du MR a vu que le torchon brûlait dans les rangs des rosés hutois. Anne-Marie Lizin, la reine du Rondia est une vieille gamine impulsive. Elle suit son intuition. Cela conduit parfois à des clashs internes.
La gazette de la « gauche » n’a pas de meilleure animatrice que la pétulante féministe.
Il a suffi de souffler sur les braises. Une échevine socialiste s'est rebellée. Si le PS liquide un jour Micheline Toussaint, sur les conseils de la maïeure, l’échevine sait ce qu’il lui restera à faire. Olivier Chastel l’attend dans son nouveau bureau jouxtant celui de son bienfaiteur.
Pourtant l’Affaire de Huy est du genre mineur. Quel est le bourgmestre qui n’a pas eu un jour la tentation de dire à un de ses pistonnés travaillant à la Commune : « Mi fi, tu saurais pas mettre un paquet de photos « Votez pour moi » du côté où tu vas déboucher les égouts ? ».
Reynders est pur, certes, quand on n’est pas bourgmestre, c’est facile. Mais n’a-t-il jamais troqué un poste au ministère des finances contre un dévouement et paiement en prestation discrète ? Sinon, lui, tout au moins un de ses séides ?
Les réactions à la plainte de la dorénavant bien aimée Micheline dans les couloirs des œuvres libérales ne se sont pas faites attendre.
L'opposition hutoise s’est pendue à la veste de Philippe Courard, pour une demande d'intervention "urgente" au chevet d'une démocratie communale "malade".
Le Soir et la Libre s’emparent du « scoop » voilà qui succède à la romance Sarkozy Carla !
Didier exulte. Il ne voit que du positif pour les futures élections communales à Huy.
Au niveau de la presse les « scandales », c’est tout profit. Les scandales dans les mairies tenues par des Libéraux, quoique aussi fréquents que chez les rosés, n’ont pas le résonnement de grosse caisse. C’est que l’affaire de Charleroi, tout à fait gratinée incontestablement, a concentré l’attention des lecteurs sur les maffias socialistes. Une aubaine pour les patrons de presse ! Enfin, si le terme de maffia est un peu fort, il est dû à la mollesse incroyable de Di Rupo face au danger libéral.
L’erreur de Di Rupo crève les yeux. Il ne fallait pas envoyer un réviseur politique à Charleroi choisi en dehors du parti, avec un grand sabre et des allures de garde-champêtre.
Paul Magnette intellectuel neutre par excellence, ignoré des petites gens, alourdi de diplômes lui conférant une posture qu’on devine à l’avance d’arriviste à la langue de bois, a été récompensé pour sa mission carolorégienne. Du reste, les médias ne s’y sont pas trompés. Ce type bien sous tous les rapports est suivi « favorablement » par les intellectuels mondains du parti, au grand dam des vrais socialistes restés sur le carreau.
L’erreur de Di Rupo dans le dossier de Charleroi, c’est d’en avoir cédé la responsabilité à un tiers qui n’avait aucun titre à sanctionner de vieux militants, même fautifs. Il devait faire cela lui même.

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Alors, s’il reproduit à Huy, sa façon d’épurer Charleroi, oui, le parti socialiste est en danger.
Et madame Sans-gêne pourrait bien se faire vider par un autre tâcheron que Di Rupo recrute partout sauf dans son parti.
C’est à la sortie des usines que le PS doit se ressourcer et pas à Berkeley ou Standford. C’est en payant de sa personne que Di Rupo doit montrer qu’il est sévèrement burné. Ce dont on peut douter, quand voit le PS dégringoler dans les sondages.

Commentaires

En contrepoint de la gestion "douteuse" du PS, singulièrement à Charleroi et à Huy (Ville où le PS est majoritaire, notons le...) on oppose la "probable" gestion équivalente de la part du MR sans jamais en citer un seul cas.
N'est-ce pas là quelque chose d'étrange ?
Notez bien que le MR m'indispose à un point presque équivalent que pour le PS.

D'autre part, si le PS retourne dans les usines (lesquelles mon Dieu ?) pour récupérer sa base, n'est-il pas à craindre qu'il perde une partie sa classe moyenne supérieure ?

Les fantaisies à la mode hutoise se retrouvent surtout chez les socialistes car les porte-dépliants électoraux sont souvent des petites gens : ouvriers communaux, petits employés, etc … avec lesquels les mandataires socialistes ont encore, quoi qu’on en dise, le contact le plus facile et ce n’est pas à leur déshonneur, même si je n’approuve pas le procédé.
De la même façon, il est plus facile de séduire un petit mandataire socialiste qu’un autre, par un poste de représentant rémunéré au conseil d’administration d’une intercommunale par exemple. Car le jeton de présence est l’os à moëlle dans une soupe qui n’est pas toujours une bisque de homard.
Il est par contre souvent moins facile à Monsieur le notaire ou à M. le Directeur de l’entreprise du cru (pour caricaturer), une fois chargés d’une fonction de mandataire politique, d’aller demander à de petits employés communaux d’aller « coller aux affiches ». D’autre part, ces messieurs n’ont généralement pas besoin d’os à moëlle dans leur soupe déjà bien grasse. C’est dans le silence feutré des conseils d’administration que ceux-là se font leur petite pelote (enfin, petite, façon de parler). Si les libéraux se font moins épingler, ce n’est certainement pas à cause de leur vertu !
Ceci dit, comme homme de gauche, j’aimerais bien aussi avoir des mandataires socialistes compétents et aux mains propres qui se battent vraiment et sincèrement pour un monde solidaire et qui osent quelquefois dire à certains gueulards de la base : « fermez-là, bande de cons ! ». Et moi non plus, je n’aime pas les parvenus socialistes qui se font sur du beurre en utilisant les petites gens comme fond de commerce.

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