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La liberté fout le camp !

C’est classique, dans nos démocraties dès qu’une activité nouvelle donne à chaque citoyen un accès à un espace de liberté, au nom des contrôles afin de limiter les excès et les abus, le pouvoir cherche les moyens de surveiller, voire de sanctionner les utilisateurs.
C’est ainsi que peu à peu Internet et surtout dans sa composante des blogs et des chats, verra bientôt les chaussettes à clous de la maréchaussée européenne, envahir son territoire.
Madame Alliot-Marie y réfléchit pour la France. Cependant, la tâche s’avère délicate, les sites délictueux pouvant être hébergés depuis l'étranger.
L’adresse IP (Internet Protocol) peut être violée par des enquêteurs qui localisent l’ordinateur récepteur depuis l’ordinateur émetteur. Les données et correspondances des systèmes n’étant pas considérés comme du courrier papier ordinaire, le secret et l’inviolabilité de la correspondance par ce type de transmission n’est donc pas de mise dans les Lois des pays de l’union européenne. Aussi, comme les abus sont partout, les utilisateurs peuvent s’attendre à des intrusions dans leur vie privée qui aient d’autres buts que de réprimer des infractions aux lois existantes. Je pense à l’utilisation des investigations cybernétiques de policiers, par ailleurs, maris jaloux ou des policiers voisins hargneux.
Reste à savoir quels sont les sites délictueux ?
Tout a commencé par la traque des pédophiles. C’était bien vu, car qui n’est pas contre un commerce infâme des moeurs mettant en cause des enfants ? Rôdés depuis quelques temps, des services de police spécialisés ont épinglé quelques cybernautes pédophiles.
Cependant, bien que traqués et interdits, les sites pédopornographiques n'ont pas disparu. Fermés, ils se reconstituent le lendemain sous un autre nom de domaine.
Evidemment, les divisions cybercriminalités des gendarmeries européennes n’allaient pas s’arrêter là. Les cellules en place pouvaient être utilisées à autres choses et les Etats entendent bien s’en servir afin de limiter le nouvel espace de liberté dans ce qu’ils jugent être le droit de rançonner leurs propres ressortissants, par exemple, dans le domaine des courses et des jeux.
Les Etats s’y arrogent le monopole d’y rafler seuls l’argent des gogos. Les casinos et les centres de jeux n’ont pu s’installer que grâce aux énormes patentes et taxes qu’ils paient. Les pères la morale sont les premiers à crier qu’il ne faut pas jouer son argent aux dés, comme ils se récrient qu’on ne fait pas le commerce de la chair humaine ; mais ils touchent les dividendes du jeu et de la prostitution, comme ils défendent notre santé en nous déconseillant de fumer, tout en percevant un max sur les clopes.
Du côté d’Internet, il y a des réticences. Les fournisseurs d'accès refusent de bloquer les sites, tandis que la police traque toutes les formes de publicité pour tenter de réduire les jeux sur la Toile.
En France comme en Belgique, on va grossir le nombre de "cyberenquêteurs".
En septembre 2008, la répression sera fin prête et signalera à la Justice tout type de malversations sur Internet, y compris l'escroquerie. La décision de fermer un site va s’accélérer...
Dans le cadre d'une procédure judiciaire, la géolocalisation des utilisateurs deviendra possible. On vient de le voir avec maître Hissel. Et de nouvelles formes d'incriminations vont être créées, en France : l'usurpation d'identité sur Internet sera ainsi bientôt un délit passible d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

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Demain, les Etats procéderont à la cyberperquisition, la perquisition à distance informatique, sans qu'il soit nécessaire de "demander au préalable l'autorisation du pays hôte du serveur".
S’il faut établir des règles et purger les nouveaux moyens de diffusion de la criminalité cybernétique, c’est quand même un espace où la liberté d’expression n’était pas contrôlée par les Etats démocratiques et pouvait faire réfléchir les autres sur le phénomène de la censure.
On ne le pourra plus bientôt : comment condamner la Chine, certains pays du golfe, alors que nous serions nous-mêmes des censeurs et des répressifs ?
Nous voilà coincés entre l’exploiteur et l’Etat, dans un no man’s land qui rétrécit à vue d’œil. Si la merde valait de l’argent l’Etat finirait par taxer les latrines. Si de nouveaux moyens de mettre en relation des individus aux antipodes les un des autres par un autre système que la Toile étaient trouvés, nul doute que dans un délai très court les ploucs seraient contrôlés, poinçonnés, réglementés vite fait, avec d’autres matériels et d’autres spécialistes.
Dans nos démocraties, seul le secret bancaire est encore plus ou moins respecté. Pour le reste…
Bousculés par les cyberflics, sucés par la TVA, houspillés par les mille façons d’entuber le citoyen de petite condition, au luna-park de la vie, nos viandes ne valent pas chers. Nos maquereaux nationaux s’y entendent pour nous goupiller un avenir où seuls les délateurs, les flics, les juges, les riches et les politiques auront la partie belle.
C’est presque déjà le cas aujourd’hui.
Presque est le mot. Il ne reste plus à ce tableau édifiant le soupçon que nous ne votions plus un jour comme ils nous disent de le faire.
Alors, si le soupçon se changeait en certitude, on pourrait enlever « presque » et dire que « ça y est », nous serions tous parfaitement enculés et fiers de l’être.

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