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Le bourgeoisisme feutré…

Depuis les scandales de Charleroi, Reynders a appris la manière de déstabiliser ses adversaires. Il n’a pas à sa disposition un Olivier Chastel dans toutes les grandes communes de Wallonie, qu’importe, il a des inspecteurs Javert un peu partout qui cherchent des poux dans la tonsure du CDh et des faucilles rouillées de l’ancienne lutte des classes dans les paquetages des Camarades du PS.
C’est que Di Rupo s’y est pris comme un manche à Charleroi.
Certes, il y a fait le ménage et il devait le faire. Mais, il ne l’a pas fait personnellement. Il y a délégué son nouveau chouchou, Paul Magnette, ce qui est en soi une petite lâcheté comme ont pu l’apprécier les militants carolos ; mais, plus grave, il a donné l’impression que TOUT le Conseil communal était dans le coup, sacrifiant en même temps que les coupables, l’estime qu’il devrait avoir pour toute l’USC.
C’était une erreur. Il aurait fallu agir avec doigté et couper seulement les parties malades. Avoir donné raison à Olivier Chastel est lamentable. Il a été jusqu'à poursuivire de sa vindicte le fils de Van Cau, après les faits dérisoires qui lui ont été reprochés lors d’une campagne électorale et qui n’ont rien à voir avec la gestion de la ville.
Alors pour quelqu’un qui glose sur le populisme de « tous pourris », c’est culotté.
L’As de pique libéral profite des maladresses de l’Aigle de Mons. Et il tire des plans pour les autres entités communales suspectes.
La recette est simple.
Ses affidés, plus que ses affiliés, introduits dans les conseils ou à la porte des antichambres du pouvoir, recueillent tous les ragots et les coups de gueule qu’ils peuvent et envoient leurs rapports à l’As de pique. Celui-ci par des ramifications diverses s’arrange pour que la presse s’en empare et du même coup place la justice dans l’obligation d’y jouer son rôle.
Parfois, comme un boomerang, des affaires lui pètent au visage, ce sont ses propres libéraux qui se font prendre la main dans le sac. Mais, comme en général, les communes de Wallonie sont plutôt affaire de socialistes et d’humanistes, et d’autre part, avec l’appui des journaux à la dévotion de leurs actionnaires de droite, le Tonton flingueur liégeois a plus de chance de tirer sur ses adversaires que d’en être touché par ricochet.
Et ça paie.

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La réplique de Di Rupo n’est pas comprise de l’opinion. Il s’aigrit et lorsqu’il s’aigrit sa voix de rage contenue s’élève dans les aigus et prête à rire. L’opinion imagine que c’est une affaire de personne entre lui et l’As de pique. Il s’agit plus d’un concept différent de politique, que d’une antinomie d’homme à homme.
Di Rupo est victime de son bourgeoisisme et de sa politique centriste, et le parti avec lui !...
Il ne peut pas gérer sainement une situation dans laquelle, plus que tout autre, il cherche à se faire respecter, à dire la morale !... Il déploie des efforts trop grands pour coller à un centrisme que son originalité abhorre et pourtant, c’est sa politique. Cet homme a besoin de reconnaissance bourgeoise, parce qu’il ne l’est pas. On le voit bien dans la réplique molle qu’il donne à un capitalisme malade. Dans sa quête du consensus bourgeois, il a vidé le parti socialiste de ce qui faisait sa force : représenter les revendications légitimes des petites gens, dans leur désir de vivre mieux quand on travaille et de ne pas vivre dans la misère quand on ne le peut pas.
A cause de son entourage bling-bling et les bobos bruxellois du parti qui approuvent évidemment sa ligne de conduite, il n’a plus autour de lui de vrais représentants de la classe auprès de laquelle il recueille un maximum de voix.
Le parti s’est intellectualisé dans le plus mauvais sens du mot. C’est-à-dire qu’il est devenu inaccessible à ceux qui se sont faits sur le tas ; les Fils de… et les avocats le rongent de l’intérieur ; leur langage est au diapason de leur action : insipide. La direction du PS ne comprend plus les gens !...
La dernière affaire des feuilletonistes des journaux, c’est l’affaire Lizin, maïeure de Huy.
L’As de pique y verrait bien un Collège écolo-libéral. Javaux ne dit pas non.
J’ai souvent ironisé de la manière dont la première dame de Huy gère la ville. Sa suffisance, son manque de mesure, qu’on appelle impulsivité, frappent les esprits.
L’As de pique a trouvé le moyen de la détruire. Une collègue socialiste de la dame a dénoncé la « méthode » d’Anne-marie.
Les médias se sont lancés sur le bout de gras avec l’affaire des panneaux et des tracts transportés par du personnel communal à la dévotion de la bourgmestre.
Le MR fait des ajouts tous les jours aux affaires : la saga du parc du bord de Meuse convoité par l’immobilier ; l’insulte raciste à l’encontre d’une femme politique des pays rédimés. Enfin, cerise sur le gâteau :
« La bourgmestre de Huy a enfreint la loi sur la vie privée en utilisant un listing du centre hospitalier régional hutois (CHRH) pour souhaiter un prompt rétablissement aux patients, a jugé la Commission de protection de la vie privée du Parlement wallon. Le ministre Courard attend une plainte pour prendre des mesures. »
L’après Micheline Toussaint, échevine PS, en lutte ouverte avec madame Lizin, est trouvé.
L’As de pique a son valet d’atout : un conseiller communal MR, Philippe Charpentier, qui dénonce l’utilisation par la bourgmestre d’un listing du CHRH pour envoyer des vœux de prompt rétablissement ou des félicitations aux jeunes mamans !
On demande la révocation d’Anne-Marie Lizin !
Le comble, c’est que l’Aigle de Mons serait capable de donner son feu vert !
Comme on le voit, c’est dur de prétendre au bourgeoisisme feutré…

Commentaires

La facon dont vous décrivez la saga hutoise est un peu erronée. Vous voudriez nous faire croire que cette histoire est dérisoire et banale mais moi qui est de cette ville je crois que vous n'avez pas bien décripté le truc.

Madame Lizin est la caricature vivante des vieilles pratiques qu'on souhaite voir disparaitre.

Le clientelisme par exemple. Madame Lizin se vante partout de diriger la ville où il y a le plus de personnel communal. 1000 employés communaux pour une commune de 20000 habitants c'est déjà dire combien de personnes lui sont dévouées. Si à la rigueur ces personnes étaient au service du citoyen passerait encore mais adressez vous à l'administration et vous verrez comme on vous considère, promenez vous dans la ville et vous constaterez aisément qu'il n'en est rien. La ville est sale, la voirie en mauvais état, les espaces verts mal entretenus et les plaines de jeux quazi inexistantes. Et les seules que l'on trouve servent de caninette. Si on ajoute à ces 1000 employés de la communes les 800 personnes qui travaillent pour l'hopital et les 150-200 personnes qui sont dans les diverses asbl qui gravitent autour de la ville ...
Pour la fine bouche, une petite anecdote encore, en 2001, juste avant les élections communales, la ville de Huy a engagé 200 ouvriers communaux dont elle s'est débarrassée immédiatement après les élections. En matière de sinisme, on ne fait pas beaucoup mieux. En passant, vous mentionnez les voeux de rétablissement que les patients recevaient de madame Lizin. J'ai personnellement toujours été assez choqué de recevoir lors de mes hospitalisations hutoises ce mot signé de ma bourgmestre venant de la commune petite pub déguisée comme les pubs de la ville bien rouges qui ont innocemment garni les panneaux Decaux pendant la campagne électorale, comme les pannneaux de son parti que le personnel communal devait accepter dit on dans son jardin et installés par les ouvriers communaux.

Vous citez ensuite la saga du Parc des Recollets comme une simple histoire d'immobilier. Je pense qu'elle révèle très clairement pourtant le mépris de madame Lizin pour les gens en général et pour sa ville. Forcée d'organiser un référendum, elle a estimé que 27,4% des hutois (une participation record pour un referendum) s'etant prononcés contre son projet de construction à 95%, il y avait par conséquent 73% des hutois qui le soutenaient !!! Devant le tolé que cela a soulevé elle a bien du se rétracter mais, la bonne blague, voilà que récemment, par vengeance, elle décide d'exproprier les propriétés voisines des opposants à son projet pour aggrandir le parc. Ces pratiques font tout bonnement vomir et il faut croire qu'elles font vomir jusqu'au boulevard de l'Empereur, les plus fortes critiques à son égard viennent de son propre parti. On ne sait quel chantage (?) retient encore le PS pour sévir. Il parait qu'on attend les resultats de la commission d'enquete, celle ci n'est pas arrivée à un accord sur le texte et les membres socialistes de celle ci on essayé de faire signer aux autres un texte modifié à la dernière minute. Ils l'ont admis en trouvant cela tout a fait normal par ailleurs, cela donne assez bien une idée de ce que les mauvaises pratiques sont tellement entrée dans les moeurs du PS de Huy que ce n'est même plus consciemment qu'elles se font.

Vous parler encore de mauvais language. Pour avoir assisté à un conseil communal, les insultes et les jurons volent bas, j'avoue d'ailleurs m'y être rendu parce que l'on m'avait promis ce spectacle et je n'en ai pas été décu. Si madame Toussaint est une pute et madame Dethier une nazie, on ne compte plus à Huy les cocus, les connards et les enculés !!! Madame Lizin n'a aucun respect pour les gens, si ils votent pour elle c'est pas crainte et par obligation rarement par admiration ou par conviction.

Pour en finir avec le registre, et m'étant un peu éloigné de ma très chère ville faut il vous rappeler que madame Lizin, pour uniquement faire sa pub, est capable de faire des faux passeports pour aller enlever des enfants en Algérie (je précise bien enlever car aux yeux de la justice de ce pays ils y étaient légalement et même si on peut douter, on n a pas le droit de mepriser la justice d'un pays en y debarquant comme Colomb avec des breloques et des colifichets et en les prenant pour des cons). Vous feriez de faux passeports pour la plus humanitaire des causes que vous, simple citoyen, finiriez en prison. Faut il vous rappeler encore que madame Lizin, payée grassement par l'OSCE pour visiter Guatanamo, en était revenue enchantée contrairement à tous ses collègues, sans doute s'était elle ruée sur les petits fours en arrivant et avait suivi le guide distraitement en pensant au profit qu'elle pourrait tirer de cette petite promenade. Faut il vous rappeler comme elle s'est précipitée à Paris, fustigée par la gauche francaise au passage, lors de la visite de Kadhafi pour aller lui parler d'égalité homme-femme, lui qui a écrit le petit livre vert dont elle n'a sans doute jamais entendu parlé et qui dirige le pays musulman ou la femme est probablement la mieux lotie, et puis surtout pour être sur la photo parce que c'est bien sur cela qui compte, toujours, avec madame Lizin, être sur la photo.

Que dire enfin de ces lettres à magistrat, deux dévoilées pour combien qui ont abouti. Moi qui suis divorcé, me mettant à la place des pères puisque dans les deux cas ils s'agit de jugement dans des affaires de divorce, je me demande comment j'aurais accepté cette justice qui varie selon qu'un élu vous supporte ou pas. Et pour deux affaires dévoilées, combien y en a t'il qui ont été biaisées par l'intervention de cette femme dont le sort des personnes l'indiffère complètement et qui ne s'intéresse qu'à leur vote.

Cher lecteur,
Vos arguments m'amènent à résipiscence. Evidemment, cette femme est détestable et c'est, sans doute, un mauvais exemple que j'ai trouvé là.
Il n'en demeure pas moins que Didier Reynders a découvert dans la chasse aux élus locaux du PS un bon filon à exploiter afin d'élargir sa détestable politique.
Reste à élire des gens honnêtes et qui ne sont pas vite saisis par le goût du pouvoir et l'amour de l'argent facile.
La démocratie est bien malade...
Avec mes amitiés.

"Il n'en demeure pas moins que Didier Reynders a découvert dans la chasse aux élus locaux du PS un bon filon à exploiter "

Absolument d'accord avec vous !

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