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L’Homme qui valait 3 milliards.

Léon Lewalle, l’homme qui valait trois milliards, et ex-patron de la SMAP vit en Suisse avec 890 euros de pension par mois – dit-il. A ce propos, on peut lui faire confiance, il a bien quelque part un compte numéroté, puisque c’est là qu’il planquait l’argent qu’il mettait illégalement de côté de l’entreprise qui l’employait.
Il n’y a pas plus ardent qu’un bourgeois pris la main dans le sac à proclamer son innocence. Léon y met tant d’acharnement qu’il a économisé sou par sou sur sa maigre pension pour faire éditer aux Editions de l’arbre, le récit de ses souffrances morales.
Evidemment, Lewalle ne déroge pas à la règle : plus ils ont atteint une position sociale élevée, plus ils sont innocents. Les erreurs judiciaires à ce niveau ne se comptent plus. La sienne lui a valu 4 ans de prison avec sursis. Par rapport à un pauvre type qui a volé beaucoup moins et qui lui, va les faire ses 4 ans, on peut dire qu’il a bénéficié d’un ticket qu’on pourrait croire de faveur. Qu’importe, à 72 ans Lewalle veut qu’on lui rende son honneur. Oui, mais lequel ? Celui qui confère à l’impunité d’une société, le seul titre d’en être le parrain, ou celui de lui rendre les 11 millions 6 que l’Etat lui a confisqué avant qu’il n’ait eu le bon réflexe de les mettre à l’abri à Zurich ou à Bâle ?
Evidemment, comme tout « homme du monde » qui se respecte, Dewalle en même temps que son honneur, nous dit dans son livre qu’à son niveau, tous ou à peu près tous, faisaient comme lui. Ce qui est implicitement reconnaître que déjà au moment où il l’avait encore, il ne valait plus grand chose, son honneur, comme tous les marchands de bonheur qu’ils citent et qui faisaient commerce de leurs partis et de leurs politiques.
Les souvenirs personnels sur les bourgeois arrosés par la SMAP, cités par « Le Soir » constituent la partie la plus intéressante de l’ouvrage. Evidemment ces quidams 5 étoiles ne se pressaient pas aux guichets de l’entreprise managée par le nouveau résident suisse. Ils collectaient les enveloppes sous les tables des meilleurs hôtels, dans des bars à filles et éventuellement dans des bordels où ils avaient leurs entrées au même titre que les proxénètes.
Ils comptaient les biftons devant Lewalle qui se disait outragé que l’on pût douter de son « honnêteté » !
Les plus assidus Guy Spitaels, André Cools, Edouard Close, tous du PS, mais les autres partis en ont croqué aussi, avaient le doigté du caissier qui sait à l’épaisseur de l’enveloppe à un billet près, si la récolte est bonne. Pendant ce temps, les gogos assurés par la SMAP voyaient leurs primes d’assurance majorées pour cause de vie chère.
Lewalle se souvient des soirées du « Gotha » un bar à putes des hauteurs de Liège, où tout le monde était à poil (mais où mettait-il ses enveloppes, Lewalle ?). Guy Mathot y était l’enfant de la maison. Il était, paraît-il, irrésistible, vêtu d’un seul mirliton en bouche, pourchassant la faunesse. Entre deux galops, on parlait affaires, on discutait des marchés, des commissions, etc. dans la joie et la bonne humeur. De temps à autre, un notable quittait l’honorable assemblée pour une urgence. Il allait s’injecter à l’étage sur les sofas entre les bras d’une inoubliable qui redescendait après une séance de bidet avec son petit pourboire (Mais, elle aussi, où était son porte-monnaie ? On n’ose y penser !)

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L’homme qui valait trois milliards met également en scène un « secrétaire général de la Communauté française » et Anne-Marie Lizin. Lewalle reste discret sur la tenue de cette dernière. On ne saura pas dans quelle présentation, elle exposait sa forte personnalité pour parler gros sous. Car, tout ne se passait pas dans les bars, bien entendu. On aurait pu difficilement parler affaire au café du commerce, dans la tenue des soirées du « Gotha ».
Il y a des « innocents » qui font moins de bruit que Léon.
Il a tort de remuer les vieilles combines et les vieilles affaires. Il n’a pas compris que le temps réhabilite le bourgeois bien plus vite que l’homme de la rue. La Justice et la Société ont toujours eu en haute estime ceux qui suscitent et commandent aux événements. Par contre, elles détestent ceux qui contestent la manière de les contrarier.
S’il n’avait pas eu la manie de l’écriture, Dewalle redevenait honorable.
En ce moment, par des prises de corps promptes pour des faits insignifiants et qui restent à prouver, l’extrême gauche en sait quelque chose.
Léon Lewalle n’est pas un terroriste. Ce n’est qu’un homme qui a presque réussi. Dans le fond, il pourrait revendiquer pour son honneur, d’être presque un honnête homme, comme ils le sont tous. C’est ce qu’ils appellent au MR les aléas de la libre entreprise.

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