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La charité aux banques US

Les voilà dans une merde rare, nos brillantissimes libéraux avec la crise sans précédent sur les bras !
Dans sa dernière allocution, le président Bush a l’air d’un banquier aux abois qui ne sait plus où se fourrer devant les créanciers.
Elle est belle l’Amérique pure et dure, celle qui ne transige pas avec la liberté de vivre à crédit en faisant payer les autres.
Afin de mouiller tout le monde, Dobeliou a invité McCain et Obama à la Maison Blanche pour la grande collecte de fonds qui doit être approuvée par le Congrès.
Ainsi, s’il y a unanimité, pendant la courte période au cours de laquelle on mettra entre parenthèse le libéralisme avancé, on oubliera d’autant plus vite la soviétisation nécessaire.
C’est beau, c’est grand, c’est généreux le flou que bush préconise ; mais, cela suffira-t-il ?
Ne vaudrait-il pas mieux déclencher un conflit majeur afin de galvaniser l’industrie mourante et relancer la banque asphyxiée par ses propres errances ?
Dans les deux cas, c’est le peuple qui trinque. Le premier cas de figure fait appel à la générosité du pauvre, dans le second, on lui demande son sang. C’est au choix.
Heureusement qu’on est à un mois des élections. Ça fait réfléchir Bush et les deux candidats, entre compères. Démocrates et Républicains sont ses complices potentiels. On verra peut-être ça chez nous entre socialistes et libéraux si la crise nous retombe dessus.
A part Paulson au Trésor, la Maison Blanche fait ses paquets, s’inquiète de la situation dans le privé pour un emploi.
Mais, le président sur le départ n’a pas pu s’empêcher de gloser sur son enthousiasme intact de la libre entreprise. Il en veut presque au peuple Américain qu’il va ponctionner !
Ses états d’âme de ranchers texan peuplent ses nuits sans sommeil. Il croit toujours « qu’on devrait laisser les entreprises qui prennent de mauvaises décisions s’éteindre. »
On peut remarquer la terminologie : « mauvaises » veut dire « maladroites » dans son esprit. Il ne lui viendrait nullement à l’esprit que « mauvaises » signifiât « malhonnêtes ». Encore moins, que la cause principale est le système lui-même, fondé sur l’instinct d’appropriation des biens d’autrui.
Evidemment Bush et ses conseillers n’ont pas cette sensibilité là.
Alors, puisque les Etats-Unis naviguent par gros temps dans des circonstances anormales, la soviétisation momentanée de l’économie est nécessaire.
Le collectif aura donc la première place, le temps de signer l’article de Loi proposée par le secrétaire au Trésor Henry Paulson. Mais les drapeaux seront en berne et les textes historiques expliquant aux petits écoliers américains les raisons de la guerre froide ne seront pas modifiés.
Reste que les économistes qui seront chargés d’expliquer ça en fonction de l’économie libérale, indépendamment du couplet de la patrie en danger, avec des trémolos dans la voix et sur la tête, le calot des anciens combattants de la Corée au Vietnam et bientôt de l’Irak à l’Afghanistan, vont passablement suer de grosses gouttes dans l’effort de convaincre.
En effet, comment peut-on justifier que les plus grosses banques recevront de l’oxygène et que les petites imploseront ?

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Or, ce sont les banquiers importants qui ont entraîné les petits dans la spirale diabolique. Ce sont eux les voyous de la finance qu’on ne cesse de dénoncer depuis le début de la crise, avec leurs salaires, les parachutes dorés et les notes de frais.
Et ils vont tout garder ! Emploi, honneur, salaire grâce aux subventions !
Vu sous cet angle, en effet, le système libéral est unique en son genre. Leonid Brejnev n’y avait pas pensé… Déjà que ce régime libéral avait repris à son compte l’idée des goulags avec celui ouvert à Guantanamo et qu’on a si difficile à fermer.
On comprend pourquoi Reynders perd des clients et son compère Di Rupo fait bouffe !
Bush s’empêtre dans les raisonnements du genre que d’autres catastrophes plus graves encore pourraient en cascade mettre par terre l’économie américaine.
Mais s’il dit préférer qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre, en socialisant les pertes et en privatisant les bénéfices, il n’est ni dans un régime libéral, ni dans un régime socialiste. Il est tout simplement dans un régime arbitraire qui prend des décisions en fonction des événements et au profit des notables.

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