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Le dimanche de la pédale.

Non. Ce n’est pas un concert gay.
Dimanche, la Flandre cycliste a l’intention de mettre le bordel à la périphérie bruxelloise dans son Gordel annuel. Les joyeux pédaleurs – qui ne font pas de la politique, mais du plein air ! – arboreront sur des t-shirt « Splits BHV nu ! », ce qui, on le voit n’a rien de provocateur vis-à-vis des francophones.
Le gouvernement flamand a même dépêché la « Task force Vlaamse Rand », ce groupe est dans le genre Marine US une sorte d’unité d’élite, pour cadencer les pédaliers par des chemins champêtres…
Au moment où les Francophones se demandent quelle sera la nature de l’Etat de demain, ils ont la réponse. Elle tient en un mot « buiten » de Bruxelles, des environs de la Place Royale aux confins limitrophes de la Wallonie en forêt de Soignes.
On croyait le Gordel chargé de ceinturer par le sport une capitale endimanchée, en réalité c’est une corde de pendu qu’on lui attache au coup, la Task force étant chargée de serrer le nœud.
D’après une note de nos agréables partenaires, les Flamands ont l’intention de développer la périphérie flamande par des logements exclusivement réservés aux Flamands, ainsi que des réseaux de train, tram, bus aux horaires et aux destinations établis sur les seuls critères des besoins de la population néerlandophone.
Une partie de ces projets porte le nom de « Diabolo », cousin du yoyo. Le premier jette en l’air, le second fait monter et descendre. On s’y voit déjà, les flamands aux baguettes, les Bruxellois à l’objet projeté, autant dire expulsés.

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Si c’est pour répondre par des lâchetés continuelles aux agressions flamingantes que nous nous sommes solidarisés avec les francophones de la capitale, autant valait les laisser tomber et regarder ce que la Wallonie pourra faire sans nos tumultueux voisins. Ce qui ne saurait tarder.
Les flèches qui nous gouvernent ne l’ont pas voulu. D’accord. Mais alors qu’est-ce qu’on fait ?
Nous sommes allés pleurer à l’Europe qui nous a dit comprendre notre douleur, et à la limite, si nous avions insisté, elle aurait condamné nos calamiteux voisins. Et après ?... Il ne se serait rien passé !
BHV n’est pas le Kosovo où la minorité albanaise après deux siècles d’émigration est majoritaire et se débarrasse des Serbes devenus minoritaires.
On voit comme le terrain est miné et où un mot de travers, une intention mal comprise pourrait dégénérer et faire croire à l’injure raciste.
Gordel ou pas, il n’y a pas 36 solutions. On reste un Etat avec le Nord, la majorité fait ce qu’elle veut et nous accorde quelques petites faveurs si nous sommes bien sages au Sud. Il me semble que c’est ce qui va se passer après les élections de 2009.
Ou nous claquons la porte.
Nous laissons se débrouiller les Bruxellois qui ne sont que locataires du sol avec les propriétaires et nous demandons humblement à Sarkozy s’il veut bien de nous.
Pour en revenir aux rois de la pédale et à leurs Marines, ce sont les pionniers du « Rand », cette politique du tout pour moi (entendez le flamand) et rien pour les autres (entendez les Francophones). Ainsi "Vlabinvest" (structure de prêt pour le "Rand") va bénéficier d'un financement de 25 millions d'euros. Une petite pincée sera pour les pionniers du Wooncode (les titulaires d'une habitation sociale doivent se montrer disposés à apprendre le néerlandais).
Certains, parmi les joyeux de la pédale de ce dimanche, viendront pour choisir leur futur terrain à bâtir avec leur petite famille, un peu comme Israël pousse les nouveaux arrivants à monter des colonies en terre palestinienne.
Comment cette expédition va-t-elle se terminer ?
En eau de boudin, comme d’habitude.
Sinon que pour le détail, l’eau et la peau seront pour les fransquillons.
Devenus trop intelligents, trop productifs, trop travailleurs, trop obéissants – mais c’est pour la bonne cause – les Flamands nous montrent le chemin du trop. Nous sommes déjà trop couillons, c’est toujours quelque chose. Ce n’est qu’un début. Pour être trop de tout le reste, il faudra bien que nous nous mettions à apprendre le flamand !
Et pour cela : Er moest hard gewerkt worden, ce dont nous avons perdu l’habitude.
Tiens, une petite pédalée au Gordel, ça ne nous ferait pas de tort.

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