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Willy Demeyer : la fermeture !

62 ans après la fermeture en France des maisons closes par la très contestée et sulfureuse Marthe Richard, le PS local qui s’était borné jusque là à satisfaire son vice des ronds-points, frappe les malheureuses en maison, ou plutôt en rez-de-chaussée sous prétexte que cette activité hautement humanitaire gêne les commerçants !
Le chef de la brigade rose soulèvera la question lundi au Conseil communal. Il proposera de cacher ce sein qu’il ne saurait plus voir, mais pour le mettre où ?
Repoussées sans ménagement sur le trottoir, alors que les prostituées paient des taxes et aident à financer les ronds-points comme les autres citoyens, où voulez-vous qu’elles aillent sinon dans les bras des julots infâmes au rendez-vous des hôtels à la plomberie douteuse ?
Comme s’il n’y avait pas autre chose à faire dans une ville qui se dégrade non pas à cause des dames, mais de la misère qui y règne ?
Il suffit de monter Sainte-Marguerite – Pardonne-moi mon Dieu ! - pour se demander où sont passés les commerces ? Alors que ce quartier, avec la disparition de la rue de Bruxelles (un autre haut lieu rayé de la carte), est depuis 50 ans sans galanterie de proximité ! On est atterré des ravages de la paupérisation accélérée de ce qui fut une des artères les plus prospères de Liège.
La bande des Ronds-points et l’opposition se réconcilieront sur le dos de ces malheureuses, comme il se doit.
Cette alliance permettra-t-elle un renouveau des mœurs ?
On en doute.
On n’ira plus en maisons, certes. Les socialistes doivent savoir que lorsqu’il y a une demande, il y a une offre, eux qui font commerce depuis longtemps. De semi-clandestin, le biseness deviendra clandestin. Les Pères-la-pudeur y auront gagné quoi ?
Les bordels fermés, le quartier de la Batte ressemblera au quartier Sainte-Marguerite. Le dimanche après-midi l’agriculteur du Limbourg ira dépenser ses bénéfices à Maëstricht. C’est tout.
Si on demandait aux commerçants bressoutois d’accueillir les prostituées et leur concéder un nouveau nid d’amour, rue Foidart ou rue Churchill, l’association en faillite se frotterait les mains et accepterait d’enthousiasme.
La proximité du cimetière de Robermont, autre haut lieu du délabrement de la périphérie, serait propice à redonner du tonus à une population déprimée.

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Le veuf pourrait entrer directement en contact avec une « cellule de crise » originale. Ce qui fait tendance à une époque qui compense le soutien financier de plus en plus rare aux populations dans le besoin, par un soutien moral largement dispensé. Les parents et amis retrouveraient des couleurs et la joie de vivre. Le psychologue, verrait entre la mort et l’amour, comme un pont sur le Styx pour les joyeux retours, contredisant l’adage que c’est plus dur pour ceux qui restent.
Et enfin, nos élus passeraient pour moins cons qu’en votant le chômage technique de 150 gagneuses.
Une fois votée, la loi communale nouvelle mettra nos chaussettes à clous sur les dents. Ces dames, délogées, squatteront les trottoirs comme les démarcheurs des compagnies de téléphone et les mancheux.
Les flics, outre les occasionnelles, auront à traquer les délogées. Il y aura des règlements de compte pour le contrôle des territoires. Les agents des foires et marchés devront millimètrer les trottoirs… Peut-être faudra-t-il doubler les effectifs ?
Est-ce que nos flics n’ont pas autre chose à faire ?
A propos de ces socialistes dévoués aux commerces liégeois en difficulté, on pourrait appliquer cette réflexion de Cioran : « J’ai toujours pensé que Diogène avait subi dans sa jeunesse quelques déconvenues amoureuses : on ne s’engage pas dans la voie du ricanement sans le concours d’une maladie vénérienne ou d’une boniche intraitable ».
Mon cher Willy, mes chers échevins et conseillers communaux, ce n’est pas votre cas, j’espère ?
Ah ! il aurait mieux valu réfréner les ardeurs locatives des propriétaires de ces maisons que l’on va clore, en limitant les loyers sous menace d’une plainte pour proxénétisme !
Et pourquoi pas une reprise en main de la Ville afin d’étudier la rénovation des rues de l’amour, pour qu’elles retrouvent les chalands qu’elles méritent ?
Alphonse (Boudard) si tu m’entends où tu es, tu peux revenir pour leur dire que lundi ils vont faire une connerie ! Par la même occasion, tu leur offriras ton livre « La fermeture », des fois qu’ils ne l’aient pas lu ? C’est fort possible, après tout, quand on voit l’état de la culture à Liège !

Commentaires

Afin de résoudre une bonne fois pour toute les problèmes que rencontrent ces personnes qui ont pour métier pas toujours facile de...vider et vidanger les bourses masculines (pour le plus grand nombre en tout cas), Ce sont les paroles d'une chanson de Jacques Brel qui m'ont donné une piste à explorer...Au suivant! Vous vous rappelez..."au bordel ambulant d'une armée en campagne"...
Et si ces femmes publiques exerçaient effectivement leur métier en toute liberté en toute sécurité sous contrôle et sous la tutelle des Administrations Communales. Fini les esclaves des pays de L'EST, fini la passe à "l'abattage" qui rapporte gros aux maffieux tout azimut,ou aux petites ordures camées jusqu'à la moelle. Fini les "salons" infâmes et répugnants des proprio-proxénètes,etc etc etc. Avec infiniment moins d'hypocrisie et infiniment plus d'imagination au pouvoir, on peu en faire des choses.Non?

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