« Une nouvelle métamorphose… | Accueil | Un scandale presque inaperçu. »

Le PS en porte-à-faux.

C’est sous la présidence de Léo Collard (1959-1971) que le PS en finit avec le principe de la lutte des classes. Les présidents et vice-présidents suivant : Jos Van Eynde, Leburton et André Cools confirmèrent la transformation en parti social démocrate. Ce qu’il est aujourd’hui.
J’entends bien qu’au moment où le travailleur a pu s’acheter une voiture et devenir propriétaire de son logement, même si c’était à crédit, que le PS aurait eu du mal à garder le cap pur et dur.
L’espoir d’un Etat socialiste s’est effondré avec la tragédie de l’URSS.
Depuis, frileusement, les socialistes se sont détournés ne serait-ce que de l’espoir d’humaniser le système dans lequel nous sommes.
Abandonnant le principe des minorités agissantes, il fallut que le parti naviguât au plus serré avec une opinion dont il épousait les désirs, tout en ayant l’air de la guider…
Exercice difficile qui se termine bien malgré lui dans le crash financier et l’essoufflement de l’économie. Se redresserait-il demain ce système, que l’épuisement des ressources minérales, la pollution et la hausse des températures due à la ruée du profit dans le n’importe quoi industriel, n’en seront pas moins les conséquences de son appauvrissement.
Or, la « combine » capital – travail n’était acceptée que parce que chaque partie s’y retrouvait, même si le capital y gagnait beaucoup plus que le travail.
Les travailleurs, qui sont pour l’essentiel dans l’élévation du niveau de vie, n’en ont pas été récompensés. Maintenant que sonne l’heure des comptes, ils vont payer la facture des banquiers et des financiers. Arena vient d’avancer le mot : austérité.
Comment va-t-elle s’y prendre pour nous dorer la pilule ? Quelle déception supplémentaire sera-ce ?
Comment faire au PS pour coller à nouveau à la grogne qui s’installe et rejoindre ce qui se murmure des insatisfactions qui montent ?
Une partie de la solution passe par la critique de la social-démocratie et l’élaboration d’une riposte populaire.
Quoique cela a toujours été périlleux à un parti de reconnaître ses fautes, surtout qu’en l’occurrence ce furent aussi celles de ses électeurs, c’est peut-être le moment de pofiter d’un capitalisme vacillant.
On pourrait imaginer que les partis de gauche réfléchissent non pas à la manière de sauver le système, mais à celle de s’en débarrasser !
L’opportunité est à saisir.
Les gens du peuple paient déjà un lourd tribut à la mondialisation. Va-t-on sous prétexte qu’ils ont partie liée au veau d’or vacillant, leur demander des sacrifices nouveaux ? Les partis de gauche auront-ils le front d’acquiescer à la demande libérale ?
Devant la violence économique, quand prendront-ils conscience que ce n’est pas aux partis de gauche à gérer la crise, de sorte que la droite libérale s’en sorte et s’en attribue le mérite !
Di Rupo a persévéré dans la manœuvre des présidents précédents qui amenèrent le PS au partage du pouvoir, pour accroître selon eux, grâce à sa participation, le bien-être des populations.
On voit bien que cette politique n’a pas amené la social-démocratie à cogérer l’Etat. La responsabilité économique lui échappe presque complètement, sauf quand il s’agira de renflouer les canards boiteux comme aux Etats-Unis.
Quid des protections sociales, des chômeurs, des malades et des retraités ?

18subprime.jpg

Partout en Europe cette politique collaborationniste a conduit les partis socialistes à une perte d’influence. Ils ne sont plus nécessaires dans les gouvernements. Ils servent juste à compléter l’effectif pour faire nombre dans une démocratie, qui pour les citoyens a de moins en moins de signification.
Rompus, même dupés, à une co-gestion du pouvoir, ce sera un déchirement de quitter une situation confortable pour les aléas d’une radicalité dont Di Rupo n’a pas la stature.
En France, le PS a trop de chefs. En Belgique, le seul qui reste ne convient pas !
C’était bien plus facile de se défaire du principe de la lutte des classes, que d’avouer qu’on s’était trompé !
Pourtant, c’est la seule issue possible. Et même si le PS gagne les élections et que le MR les perd, à terme le dilemme restera le même et on ne fera que transposer le problème sans le résoudre.

Poster un commentaire