« Le PS en porte-à-faux. | Accueil | Les Frères Karamazov étaient belges ! »

Un scandale presque inaperçu.

Les industriels ne sont pas des citoyens comme les autres.
Certains au nom de la réalité économique peuvent pratiquement tout se permettre.
Justement ces temps-ci Arcelor-Mittal va réorganiser ses entreprises qui emploient plus de 320.000 personnes.
Vous pensez si on croise les doigts pour que le vent de la rentabilité ne souffle pas trop sur l’ex-Cockerill.
On se souvient du passage de l’Indien langoureux et comme on a déployé les tapis, la façon d’Arcelor de se donner à lui et l’enthousiasme des actionnaires à céder leurs actions avec au passage une jolie plus-value.
Le maître est donc venu présenter son sacra. Il a regardé de son œil d’aigle les tas de ferrailles que la patience des hommes ont accumulés depuis près de 150 ans. Rassurer les foules lui fut facile. Il avait jaugé la masse et converti en sterling l’un dans l’autre la sueur humaine et le lingot de fonte. Cela lui faisait un joli matelas. Aussi fut-il tendre et chaleureux. On ne toucherait pas à l’industrie du fer en Belgique.
Quelques mois plus tard, la direction établissait un programme de fermeture, heureusement neutralisé par un brusque besoin mondial, si bien qu’on rouvrait un haut-fourneau et qu’on gelait certaines autres fermetures.
Les travailleurs dans tout cela ne pesaient pas lourds. Engagés, désengagés, c’est un jeu d’écriture pour l’empereur de l’acier, un désastre pour les familles.
Les gouvernements disent toujours amen en ces temps de basse conjoncture.
Avec le nouveau scandale qu’on tente d’étouffer, ce sont les populations qui écopent aussi de par l’infinie gratitude de leurs représentants à la société Arcelor-Mittal.
Le journal La Voix du nord explique à ses lecteurs français que « la société Arcelor-Dunkerque pourrait être impliquée dans un vaste réseau de trafic de déchets toxiques. Selon le quotidien, la justice pense avoir repéré un circuit d’écoulement de millions de tonnes de déchets toxiques impliquant l'usine sidérurgique, trois autres sociétés et un douanier. »
Et pour où ces choses délicates partaient-elles ?
Pour la Belgique, pardi !
« Arcelor serait suspectée d'avoir dissimulé aux autorités une partie de ses résidus industriels classés dangereux pendant plus de dix ans et s'être enrichi au détriment de l'État. Une information judiciaire a été ouverte pour corruption, concussion, faux et usages de faux documents administratifs, exportation non déclarée pour élimination dans l'Union européenne de déchets nuisibles. » (L’Union européenne, c’est nous !)
« Les douaniers auraient avoué au procureur de la République qu'une enquête sur un trafic de déchets toxiques dormait dans un tiroir depuis trois ans, Ils auraient également annoncé que ce circuit de « blanchiment » - des dizaines de millions de tonnes - a coulé des jours heureux pendant près de dix ans. L'affaire suscite aussi des interrogations légitimes sur l'opacité des circuits du recyclage des déchets industriels. »

p1p2.JPG

On se souvient de la difficulté de retirer une livre sterling du porte-monnaie de l’Indien langoureux quand il fallut acheter de la pollution supplémentaire du ciel belge pour la réouverture du haut-fourneau n° 9.
Et dire que pendant dix ans, Arcelor écoula en douce ces pollutions du territoire français vers une destination inconnue en Belgique !
C’est ça la notoriété. Un quidam ordinaire pour une affaire pareille serait d’abord enchaîné un jour au radiateur d’un commissariat de police, envoyé sans lacet ni cravate à un juge d’instruction qui l’aurait expédié en préventive dans une prison sordide et en sortant du bureau du magistrat, il se serait fait prendre en photo avec une barbe de trois jours pour illustrer un article indigné.
Au lieu de quoi, le tapis rouge est toujours prévu pour une prochaine visite d’un manitou d’Arcelor-Mittal au cas où il déciderait de voir de près la distraction de ses éboueurs.
Et si la vindicte publique venait à percer le mur protecteur des médias et des politiques, il y a toujours mille et une façons dilatoires d’échapper à la prison et aux fortes amendes par la procédure et de bons avocats.
Ce que le quidam au trou, avec le pro deo et l’aide d’un stagiaire ne peut pas faire. Ce qui se traduit en langage du barreau par « prendre le maximum. »


Commentaires

Faudrait quand même donner l'information correctement.Même s'il y a eu magouille
"Selon une enquête des douanes, Sollac-Dunkerque est soupçonnée, depuis un nombre d'années qui reste à déterminer, d'avoir fourni du fioul dit "naphtaliné", un produit toxique soumis à une réglementation stricte, à une société de traitement, la Sonolub, a-t-on souligné.
Au lieu d'être retraités, ces produits toxiques auraient été d'abord stockés à Dunkerque puis transportés en Belgique pour être utilisés comme carburant pour des super tankers, a-t-on ajouté de même source".
Personne n'a été pollué à ce que je sache ?

Non, en effet, personne "n'a été pollué"... puisque tout le monde l'a été !...

D'après ce que j'ai entendu, à Liège, à La Cockerie, ce fioul "naphtaliné" serait réintégré au coke. Donc brulé dans nos hauts fourneaux.
Est-ce mieux que de le brûler dans les gros moteurs des gros bâteaux pétroliers ?
J'en doute. La naphtaline que nos grands-mères utilisaient pour tuer les mites nous polluent comme toutes nos voitures qui pullulent de plus en plus.
Quand à la cokerie de Liège, il y a longtemps qu'on aurait dû fermer cette crasse. N'en déplaise aux nostalgiques des feux rougeoyants et des "mains d'or".
Il y a longtemps que les allemands, dans le cadre de Ruhrkohle on conçu des cokeries modernes, usines chimiques où les sous-produits sont utlisés sous contrôle.
La carbochimie, c'est possible comme la pétrochimie. Le tout est de voir clair et de vouloir s'y investir.
Pas en se voilant la face pour se réveiller de temps en temps sur un boom médiatique.

Poster un commentaire