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Le principe d’Helmut…

Hou ! Comme c’est technique… Des milliers d’économistes s’y sont délectés. C’est presque aussi fort qu’un article constitutionnel expliqué par Francis Delpérée !
Il s’agit – je suis sûr que vous l’aviez sur le bout de la langue - du financement d'acquisition par emprunt, également désigné par le sigle LBO (leveraged buy-out).
Avant d’y aller d’une voix sourde pour la prolepse des géniaux inventeurs, il y a tout lieu de penser que LBO est à la base de la crise bancaire et la mèche de la bombe de la récession.
Alors, qu’est-ce que ce machin ?
Il consiste à racheter une société en s'appuyant sur un effet de levier financier, c'est-à-dire en faisant appel à des organismes de financement spécialisés qui financent cette reprise par de l'endettement. On parle aussi de rachat par effet de levier.
Autrement dit, quand on est sans le fric nécessaire, mais qu’on a envie de faire la transaction, on couvre le premier engagement de rachat avec l’argent des autres et parfois même avec l’actif du vendeur qui n’en sait rien !
On a tort de laisser le Monopoly dans les mains des enfants quand on pense qu’ils pourraient devenir trader, manager, ou banquier, à acheter et vendre des rues, des aéroports, des hôtels, rien qu’à jeter les dés sur la table de cuisine avant d’aller dormir, on en frémit.
On voit venir les carrières de loin de nos jours.
-Mon fils, tu seras escroc !...
Et pour certains qui ont mal tourné, on ne croit pas si bien dire !
Donc le LBO recouvre diverses configurations de financement, tant dans leur architecture intrinsèque que dans le degré de risque qu'elles recèlent.
Parmi les principaux types d'opérations, voici cinq belles pièces carnassières :
$ MBO (management buy-out): reprise par un fonds d'investissement avec les managers de l'entreprise ;
$ MBI (management buy-in): reprise par un fonds d'investissement avec des managers externes ;
$ LBU: Leveraged Build-Up ; opération consistant à construire un groupe en fusionnant ou en intégrant les « process » et structures de plusieurs sociétés en vue d'en constituer une autre, sensée dégager une valeur plus importante ou se négocier sur le marché (gré à gré) plus aisément.
$ BIMBO (buy-in management buy-out): opération mixant le management existant et des cadres de direction externes à l'entreprise.
$ OBO: Owner buy-out ou rachat à soi-même; opération consistant à générer un flux de cash au profit des actionnaires de la société, sans modifier significativement la répartition du capital.
- A force de jongler avec l’argent des autres, on finit par ne plus pouvoir emprunter pour rembourser à la place d’un plus malin qui a fait la même chose, à vos dépens ;
- Il arrive aussi qu’une multitude de petits emprunteurs sont à la toile de leur revenu (notez que par la titrisation certains on refilé la patate chaude au voisin) :
-Enfin, pour réussir dans ce genre d’exercice, il faut trouver sans cesse de nouvelles astuces.
En cas de retournement de tendance l'effet de levier marche à l'envers, et la perte s'affecte en priorité sur les fonds des investisseurs. Tablant sur une progression constante, c’est une obligation de résultat à court terme que les financiers font peser sur l'entreprise rachetée, délaissant parfois l'investissement structurel industriel pour une rentabilité immédiate.
La récession venant, tout le château de carte est par terre !
Qu’à cela ne tienne, les Etats récompensent les banquiers malhonnêtes en les renflouant !
C’est comme si on offrait une gérance de bijouterie à un braqueur de bijouterie !
Ces acquisitions pour le moins hasardeuses ont représenté en 2006 plus de 50% des opérations menées par des fonds d'investissement.
Sarkozy qui veut de nouvelles règles, comme les autres chefs d’Etat les plus riches de la planète, n’est pas sans savoir combien il est difficile de changer les pratiques.
En effet, plus les règles changent plus les banquiers s’activent pour en trouver les failles et découvrir une nouvelle martingale !
Quand on est devenu une machine à faire de l’argent que peut valoir le reste ?
Le comble, c’est que le particulier ne peut plus se passer de Fricotin le banquier.
En effet, toute dépense excédent une certaine somme doit être bancaire. Si vous achetez une maison de 200.000 euros et que vous arrivez chez le notaire des billets dans un sac, vous devrez lui prouver que c’est le résultat d’une longue et patiente épargne. Ce qui n’est pas simple, surtout si vous n’avez pas la comptabilité de votre épargne.

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Par contre, si vous avez un gros compte en banque, vous pouvez par un système de va-et-vient blanchir de d’argent noir et sortir de votre chapeau des fortunes, sans crainte d’ennuis.
Moralité, l’argent public est aux mains des escrocs. La Général Motor et Chrysler vont mettre sur la paille deux millions de personnes au moins. Et en attendant que ce tsunami américain fonde sur l’Europe, Sarko s’entiche d’Alain Minc qui lui a soufflé à l’oreille le « principe d’Helmut Schmidt ». Vous connaissez la rengaine : « Les profits d’aujourd’hui, font les investissements de demain et les emplois d’après-demain. »
Vous n’avez pas remarqué ? Les travailleurs passent toujours quand les autres se sont servis ! Sauf que cette fois-ci, ce qu’on avait oublié, c’est que les managers se sont servis en partant avec la caisse..

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