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La police monte aussi !

Si ces dames ne montent plus au 16, le froufrou belge ne renonce pas pour autant aux charmes de la politique au féminin.
Heureusement, on monte encore à la police !
Le VLD ex-ministre de l’Intérieur Patrick Dewael est le nouveau président de la Chambre en vertu des chaises musicales de nos ineffables. Mais il a vu monter Sylvie Ricour et Anja Savonet dans la hiérarchie policière. C’est assez pour que la Justice lui pose quelques questions sur sa position dans le pot aux roses. Etait-ce celle du missionnaire ou bien n’était-il qu’un pigeon, étant entendu que tout le monde connaissait ses difficultés de compréhension dans les deux langues nationales.
Notre Javert quittait l’Intérieur au bon moment, laissant à son successeur quelques dossiers laborieusement abordés et non encore ficelés, pour une sinécure où il aurait pu faire merveille, attendu qu’il n’a qu’à y paraître pour être entouré de toute la pompe et le tralala dont les manipulateurs de cette démocratie sont capables.
Il n’y aurait plus causé trop de dégâts et pour cause, prendre la pose est tout ce qu’il sait faire.
Las ! une enquête sur des faux en écriture en son ancien cabinet va remettre l’artiste sur le grill. Et tout ça pour les malheureuses promotions fulgurantes de deux charmantes !
Triste et pitoyable chose que la Justice de boudoir, ne voilà-t-il pas qu’elle suspecte la date à laquelle les délicieuses secrétaires Sylvie Ricour et Anja Savonet ont été officiellement nommées ! Elle ne coïnciderait pas avec la date légale !
L’autre partie prenante, le chef de la police Fernand Koekelberg, qui sentait l’oignon, a fait une déclaration à ce sujet, selon De Standaard et Het Nieuwsblad.
Les traditions se perdent. On ne monte plus comme avant dans la police.
Jadis tout le monde y était inculte. Le dédain des intellectuels contrevenants décuplait la rage de sévir. La police avait fini par être efficace.
Aujourd’hui, les diplômes gâchent tout. L’imparfait du subjonctif y est toujours fort malmené, mais c’est par humilité de la part des nouveaux flics universitaires.
La Belgique a besoin de choses légères, de menues fautes, de petits faux en écriture qui ne mangent pas de pain, afin d’oublier les drames épouvantables, les massacres d’enfants, les mœurs cannibales d’un capitalisme agressif. Nous adorerions renouer avec les délits mineurs, les histoires lestes qui restent coincées entre les trois points de suspension et que l’on devine dissimulant des scènes « osées » où les gens ne sont seulement coupables que de s’être montré leur derrière sans en avoir le droit.
On adorerait retrouver les brèves de prétoire de nos anciens chroniqueurs judiciaires. Les saillies des Juges… Las ! nos avocats font de la politique et les Présidents se plaignent directement aux Parlementaires.
Est-ce cette nostalgie qui a fait monter Sylvie Ricour et Anja Savonet dans une promotion par la porte de derrière ?
C’est ce que l’enquête déterminera.

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Quant à moi, je le dis tout net, qu’on fiche la paix à ces demoiselles (1). Quelle que soit la position qui était la leur, avec ou sans diplôme, elles ont cent fois démontré qu’elle étaient capables plus que d’autres d’occuper ces postes, davantage même que ces vampires des universités qui détestent les porte-jarretelles et se réfèrent à la culture politique d’un Pascal Delwit qui inciterait à la prière dominicale de par la seule manière larmoyante dont il décrit nos malheurs.
Et puis cette manière de parler de ces demoiselles de la part de la Justice que n’égalent les rapports de police tapés à un doigt sur d’anciennes Remington, « les dames Ricour et Savonet », c’est d’un tact !...
Deux noms charmants dignes d’une comédie des boulevards :
- Ces dames Ricour et Savonet sont au salon, monsieur le baron…
- Très bien, qu’elles montent ! (rires dans la salle)
Le respect se perd. Il est vrai que si les dames sont tout à fait affriolantes, les rôles masculins confinent au théâtre bruxellois : Dewael et Koekelberg, mais c’est Bossemans et Coppenolle !
-Aweï, monsieur Koekelberg, vous habitez la basilique ?
-Non, une fois, je suis-t-aménagé juste derrière…
On chicane Dewael qui a signé des nominations à un moment où il ne pouvait légalement plus le faire, puisque Verhofstadt avait la courante à partir du 2 mai.
Patrick estime qu’il n’est pas exact qu’un gouvernement en affaires courantes ne puisse plus poser de tels actes.
Dewael se montre meilleur à la défense du sexe faible, que dans la défense des droits des étrangers en séjour irrégulier sur le territoire !
S’il avait été aussi pugnace pour sauver les enfants des lieux de détention et qui attendent avec leurs parents qu’une Commission bidon statue sur leur sort, ce n’est pas une couronne de barbelés qu’on tresserait aujourd’hui à ce front olympien, mais une couronne de roses !
Alors, pour ce que le citoyen en a à cirer de lui et de son compère…
S’il n’y avait pas Sylvie et Anja, que nous adorons tous, comme on ricanerait !...
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1. Bien que mariées, on appelle demoiselle toute personne qui monte sur les planches pour entreprendre une carrière de comédienne. On dit par exemple Mademoiselle, Jeanne Moreau, si vous voyez ce que je veux dire.

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