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Sur une idée de Braudel.

Le modèle égalitaire n’est pas pour demain. Lakshmi Narayan Mittal n’est pas Saint-Vincent de Paul. La redistribution, même Daerden connaît pas, pourtant, plus socialiste que lui, tu meurs !... La remise à plat du capitalisme qui foire, pensez-vous qu’on y songe, même parmi les intellectuels de la social-démocratie ? Ces gens n’en ont cure. Ils ont trop le nez sur le capot. L’élection est trop proche. C’est demain. Alors vous pensez, le système…
Voyons l’idée de Braudel.
Les mutations du capitalisme ont souvent déplacé le nombril du monde économique. Le Bassin méditerranéen a passé le relais à la côte Atlantique de l’Europe, puis à celle des Etats-Unis. Il n’est pas dit que cette crise ne fasse le ménage au profit de la Chine.
Obama avec la disparition pour bientôt peut-être d’un million d’emplois de l’industrie automobile va avoir bien du mal à maintenir l’hégémonie américaine.
Cette perte en puissance va multiplier les centres de pouvoir. Les Etats-Unis garderont-ils la plus forte armée du monde après avoir perdu la puissance industrielle ?
Une théorie assez séduisante, montre que les déplacements des centres de pouvoir ne modifie pas grand chose des situations que le système génère des riches et des pauvres par zone d’influence. C’est ce que pense Braudel.
Braudel défend l'idée que le capitalisme n'est pas une idéologie, mais un système économique issu empiriquement du jeu progressif des stratégies de pouvoir. N’en déplaisent aux libéraux, le libéralisme ne serait qu’un décor ne cachant que des intérêts de boutiquier. Les Etats-Unis lâchant le tiroir-caisse, une bataille de chiffonniers pourrait mettre cinquante ans avant de désigner le nouveau prédateur en chef !
Les conséquences politiques des débuts de la crise actuelle ne sont pas encore inventoriées. Jeter une bouée à la mer pour sauver quelques financiers, alors que le bateau coule, n’est pas à proprement parlé adapté. Les maîtres du système vont essayer de faire tomber les petits escrocs afin de ralentir l’échéance, en plaçant des boucs émissaires entre eux et les Etats en délicatesse des opinions publiques.
Que vont faire les Américains dès que Obama sera en place et qu’ils ne verront aucun changement positif après les cent jours, au contraire, plutôt un effondrement sans précédent de l’industrie ? Les conflits internes s’amplifieront aux USA.
Dès 2009, l’intérêt du monde se portera à plein sur ce grand pays dont tous les citoyens sont armés.

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C’est sur une idée de Braudel que Wallerstein inventa le « système-monde », le sous-développement des pays du Sud est le résultat de leur situation géographique qui les place loin du cercle de concentration de la structure de l'ordre économique international. Les pays globalisés, s’inscrivent au centre, à la semi-périphérie et à la périphérie. Les grandes puissances de l'OCDE constituent le centre de l'économie-monde, les autres se situent dans la périphérie à une plus ou moins grande distance. .
Le « système-monde » capitaliste n’est homogène dans aucun mode d’activité, culturellement, politiquement ou économiquement. Des disparités fondamentales dans le développement culturel et social donnent, par voie de conséquence, une distribution inégale du pouvoir capitaliste et politique.
Wallerstein n’admire guère les théories de la mondialisation du capitalisme. Il ne conçoit pas les différences comme de simples péripéties qui seront gommées au fur et à mesure de la croissance évoluant de façon plus ou moins uniforme. La division actuelle du monde en pays développés riches et en pays sous-développés pauvres est bien plus l’image type du système-mondial. Les régions à l’écart du « système-monde » sont nos grandes banlieues poubelles. La séparation du centre et de sa périphérie reste institutionnelle et inamendable.
Le cœur est à un haut niveau de développement et la périphérie apporte les matières brutes, extraites ou produites avec du personnel à bas salaires.
Dans de telles conditions, l’échange économique entre l’interne et l’externe est déséquilibré : la périphérie vend ses produits à bas prix et achète les produits du centre au plus haut prix.
Cette inégalité, quand elle est établie, reste rigide et peu malléable en raison des modes d’exploitation.
Voilà bien le monde figé dans lequel nous barbotons. Avec la chance que la périphérie n’a pas, nous voilà à profiter des miettes du grand gaspillage du centre ! Gros chançards que nous sommes !

Commentaires

Je viens quand même de lire dans la presse que le parti "Groen" se présentera aux élections avec un programme rompant avec le capitalisme. Certes, ce n'est qu'une annonce dont je ne connais pas les détails et je sais bien qu'une hirondelle ne fait pas le printemps mais ça fait quand même du bien de revoir ce sympathique petit oiseau qui avait déserté nos contrées...:)

Pour Michel, si vous souhaitiez que l'on vienne placer un nid d'hirondelles chez vous dans la vallée du Geer, il vous suffirait de demander à Ali qui se ferait un plaisir de vous le placer pour 17 euros ( une heure de travail compris), en croisant les doigts pour que nos villages soient dorénavant
un énorme nid d'hirondelles...

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