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Les restos du cœur de Jeholet.

Serge Kubla, aura tout lieu d’être bientôt satisfait. Il va pouvoir détacher sa ceinture discrètement sous la table trois fourchettes d’un restaurant de son choix, péter à l’aise sur la moleskine dans le bruit des serveurs et du brouhaha des tables, roter de plaisir en dépliant la carte des vins et jeter un œil satisfait sur le miroir du bar qui reflète sa joie de vivre écarlate.
Pierre-Yves Jeholet, député fédéral inconnu, babillard officiel du MR, vient de déposer une proposition de Loi concernant la déductibilité des frais de restaurant.
Nos futurs obèses pouvaient déduire 69 % des graisses poly insaturées ingérées pour la bonne cause, avec la proposition des réformateurs, elle sera de 100 % !
On sait comme sont friands de gratuité nos industriels, nos Mirabeau de l’économie et surtout la nouvelle classe moyenne composée essentiellement de nos politiciens.
Tout à la note de frais, c’est justement ce que reprochait Reynders à Anne-Marie Lizin, désormais ce sera légal.
L’ORECA respire. Grâce aux gros mangeurs gratuits, c’est une crise en moins !
D’autant que les indigestions, les ulcères, et les gastro-entérites vont faire revivre le secteur hospitalier.
C’est toute la chaîne du travail que ces dévoués de la bonne table vont remettre en route.
Allant dans le bon sens, afin de faire revivre les secteur touchés par la crise, ils pourront étendre leur bienveillante attention à l’ensemble de nos industries en péril.
Celui de l’automobile, par exemple, pourquoi ne pas reprendre le slogan d’un concessionnaire « à l’achat d’une voiture, une deuxième gratuite » pour nos élus ? Comme la première l’est déjà, puisque c’est nous qui l’offrons, la deuxième pourrait servir aux courses de bobonne, sans que cela ne coûte rien ?
On s’étonne que Pierre-Yves Jeholet n’y ait pas pensé aussi.
C’est comme le logement. Pour relancer le secteur, pourquoi ne pas exiger une maison sur les lieux de travail pour chacun de nos dignitaires ? Ainsi, ils pourraient donner à louer la leur et amélioreraient d’autant leur maison de campagne des loyers perçus. Quand on pense aux frais de Verhofstadt en Toscane où il a quelques hectares et une maison ancienne à rénover, cela serait bienvenu qu’il arrondisse ses fins de mois par la location de son modeste bungalow de Mariakerke.
Le secteur du bâtiment en serait requinqué.
Comme ils le disent tous, il faut sauver les emplois et comment faire mieux que d’en créer ?
On connaît la vie difficile de ces grands travailleurs et bientôt grands malades à cause de leur envie de créer des emplois dans l’ORECA, les longues heures passées au restaurant devraient leur valoir quelques moments de détente, quoi de mieux qu’une maîtresse pour nos dévoués et un amant, pour nos dévouées ?

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Sous le sceau du plus grand secret, évidemment, ils et elles percevront des allocations spéciales pour un deuxième ménage. Cela éviterait des scandales, comme par exemple, un ministre surpris dans un bar new-yorkais… ou un autre réputé pour ses franches accolades, soupçonné de coucher avec de la militante fraîche, sans attendre le Premier mai.
Les nids d’amour emménagés sous les toits sont quand même plus sûrs que les couloirs du Métropole ! Ce serait du bonus pour les femmes et les hommes mariés à ces défenseurs du citoyen en partie fine. La discrétion leur donnerait tout apaisement.
La SNCB vient d’augmenter le tarif senior, il passe de 4 euros à 5 euros, alors que le député et le sénateur ont l’abonnement de première classe gratuit. Ce n’est pas assez. La Nation devrait comprendre qu’en voyageant en train, ces Messieurs perdent une partie de leur prestige. Il conviendrait donc de leur verser une compensation financière à chaque voyage. On pourrait imaginer de porter le billet senior à dix euros afin de constituer un fonds spécial pour les Hauts dignitaires.
C’est toute une philosophie à apprendre. On me pardonnera, mais les emplois dans les chemins de fer sont aussi menacés. Reynders qui, très jeune, avait été pistonné par Jean Gol pour débuter sa carrière d’avocat… dans les chemins de fer, devrait s’en souvenir.
Voilà quelques pistes qui aideront nos économistes à ne pas trop désespérer afin de liquider au plus vite cette fichue année 2009, pour retrouver le rêve et le merveilleux en 2010.
Et qu’est-ce qui les empêche, nos héros nationaux, de produire de nouvelles lois, de nouveaux arrêtés, puisqu’ils peuvent le faire sans rien demander à personne ?
Enfin, il n’est pas trop tard de réfléchir au renflouement des caisses de l’Etat que ces Messieurs Dames contribuent grandement à vider. L’Ancien Régime avait la gabelle. On taxait le sel qu’on produisait ou qu’on importait. Que voilà une bonne idée ! On taxe déjà l’eau. Reste plus qu’à taxer l’air. On a bien sûr des capacités pulmonaires différentes. Les gros poumons paieraient plus cher. Enfin, le MR trouvera bien un appareil de mesure individuel. Cette production de manomètre fera revivre les ateliers de fine mécanique que la crise a gravement touchés. Ainsi des milliers d’emplois seraient sauvés.
Je le dis comme je le pense, avec de la bonne volonté et des idées, d’ici le mois de mai, la crise, on n’en parlera plus !

Commentaires

Bien plus important que cela est le cynisme des actionnaires Fortis (c'est hors sujet; je sais). Non content de n'avoir jamais critiqué la politique du "holding" lorsque de juteuses plus-values tombaient du ciel. Après avoir été sauvé par la collectivité de la faillite "absolue" (Fortis était en faillite et les actionnaires ruinés). Ils se permettent maintenant de re-réclamer des plus-values sur le dos du contribuable. Notre très libéral ministre des finances vient d'ailleurs de trouver un accord avec BNP pour que nos amis "capitalisateurs" s'y retrouvent dans leurs comptes (traduction de propos entendus sur la Première lors de l'émission matinale de la semaine passée avec Mr Didier Reynders comme invité). Je n'ai encore entendu personne relever cette aberration. Non seulement ces personnes n'ont jamais fait preuve de la moindre responsabilité avant la crise, mais elle se permettent en plus de se victimiser maintenant que la situation devient scabreuse. Nous sommes devant un bel exemple de la morgue qui anime les possédants. Ont-ils jamais pleuré, ces fumiers, quand pour les enrichir le groupe Fortis faisait l'acquisition de part dans certains trusts, et que pour faire des bénéfices exorbitants il licenciait les petites gens? Non! Il est maintenant temps de réfléchir...Non?

Bien vu, cher lecteur assidu.

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