« A l’école des cons. | Accueil | Ils seront 800.000 en 2011 ! »

Dialogue de sourds.

L’Europe, c’est quand même un drôle de machin.
Les citoyens n’y comprennent plus rien. La crise, le chômage, la concurrence avec les Asiatiques sur les productions de ceux-ci à des prix défiant toute concurrence, les banques qui déraillent, le busines mondial qui est devenu fou, rien de cela n’intéresse l’Europe. Par contre la dimension des élastiques entourant les pots de yaourts voilà qui passionne la Commission.
Barroso, le président des Commissions européennes, dont les parlementaires et le public ne veulent plus, sera réélu à défaut de la ratification par l’Irlande du Traité de Lisbonne qui prévoit l’élection à ce poste important par les députés européens. Il sera adoubé par les Etats estimant qu’avec Monsieur Caméléon, on peut être tranquille, il ne se passera rien de dérangeant.
Expliquer cela aux enfants des écoles, c’est difficile. On comprend pourquoi depuis des années on ne parle plus de l’Europe dans les écoles avec l’enthousiasme des débuts.
Décidément, l’hyper patrie a du mal à intégrer le lot traditionnel de lieux communs lié au culte du sol qui « nous vit naître ».
Pour les Belges qui sont en passe de perdre leur Etat, l’Europe qui aurait pu leur être substituée par le biais des Régions, n’est pas encore au point.
La démocratie se fait attendre parce qu’il n’y a pas de règles établies entre les citoyens européens et les mêmes, parce qu’ils sont aussi les citoyens des 27 pays qui la composent. Dans ce dernier cas, ce sont les Etats souverains qui servent de filtres aux desideratas des populations.
Alors, un citoyen polonais est-il Européen avant d’être Polonais ou Polonais avant d’être Européen ? Même question pour les 26 autres électeurs des 26 pays restant.
Mais, il y a mieux.
Dans les Républiques bananières du temps « heureux » des colonies, il n’y avait pas d’élection. Quand il y en avait, on bourrait les urnes, comme dans l’Iran d’Ahmadinejad, selon les directives des ex colonialistes ou de la société holding dominante. Comme l’Europe ne veut pas être en reste, on a trouvé une autre technique qui n’est pas mal non plus.
On fait voter les citoyens autant de fois qu’il le faudra jusqu’à ce que le vote corresponde à ce qui avait été décidé par les Autorités avant de consulter les électeurs.
Dans ce cas, pourquoi dès lors les consulter ? C’est ce qu’on s’est demandé en Belgique. Depuis, l’Haut-lieu belge se passe de leurs avis. Comme il faut y inclure dorénavant les Ecologistes et qu’au moment de l’approbation du traité de Lisbonne, ils étaient représentés au Parlement - je ne me souviens pas de les avoir entendu rouspéter - élus au suffrage universel, on apprend vite à s’en passer..
Le point en Irlande après le rejet du traité par les Irlandais en 2008, est vite fait : le « oui » représenterait l'une des « plus grandes questions nationales » depuis l'indépendance, vis-à-vis de la Grande Bretagne en 1922. C’est dire qu’il n’y a pas lieu de mésestimer l’Europe plus que l’Angleterre de l’époque !

>barr6.JPG

Pour que l’Europe ait encore moins de pouvoir et parle toujours par les 27 voix discordantes des Etats, les Irlandais ont reçu des assurances de la part des européens sur des questions comme la souveraineté du pays, sur la liberté de disposer de l’armée irlandaise à leur guise, sans oublier la fiscalité, les questions sociales, le droit d’interdire l'avortement, etc. Bref, l’Irlande n’adhèrerait à l’Europe que parce que c’est un pays pauvre qui a besoin de subsides, beaucoup de subsides…
On pourrait signaler aux Irlandais qu’ils avaient déjà signé le traité de Rome qui leur donnait l’obligation de mettre le pays dans des normes pas si éloignées que cela du nouveau traité, si on veut bien faire l’impasse sur les nominations de la Commission et une présidence moins bouffonne que la tournante, tous les six mois, dans le nouveau machin de Lisbonne.
Comme Barroso ne sait rien refuser aux Etats qui poussent à sa candidature et que l’Irlande est du nombre, les assurances ont été données et l’affaire a été pliée en moins de deux.
Sans vouloir faire de l’Europe une dictature, c’est quand même le moins d’adhérer à un début d’organisation, sinon, c’est une pétaudière qui coûte cher qui ne nous prémunit que d’une chose, c’est qu’il deviendrait difficile, sinon impossible qu’un pays de l’Union européenne déclarât la guerre à un autre signataire des traités.
C’est ce que Barroso dit sans cesse. C’est son seul argument. Il est vrai que c’est toujours ça.

Poster un commentaire