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Alain Minc

Ah ! qu’il est méchant, Alain Minc, essayiste et conseiller... mais drôle aussi !
Connu en Belgique pour avoir fait perdre à De Benedetti des fortunes dans l’OPA manqué sur la Société Générale, justement comme conseiller, Alain Minc refait surface de temps en temps dans l’actualité européenne. Il porte par exemple, à tort ou à raison, la responsabilité du déclin du Journal Le Monde par ses incessantes intrigues au sein du Conseil. Enfin, le voilà supporter de Sarkozy et conseiller à l’Elysée.
Economiste, il l’est au même titre que ceux qui se sont plantés à propos de la crise. S’il ne l’a pas vue venir, par contre, il est persuadé qu’elle tire à sa fin. Et pour cause, il fait partie des économistes qui ont l’oreille du prince. Il s’est investi de la mission de rassurer les gens.
Traversant parfois l’actualité des chroniqueurs, comme l’autre après-midi chez Franz-Olivier Giesbert, on l’y a remarqué l’œil vif, aux aguets, préparant ses flèches, avec ce petit air satisfait du Troll qui se sait de l’esprit et qui s’en sert à tout propos ; sa seule arme en vérité, tant il est trahi par un physique dans lequel on le sent à l’étroit et qui manifestement le tourmente ; car il ne peut en jouer.
Cet homme fait penser à ce que disait Cioran à propos de Diogène « … (qu’il) avait subi dans sa jeunesse quelque déconvenue amoureuse : on ne s’engage pas dans la voie des ricanements sans le concours d’une maladie vénérienne ou d’une boniche intraitable ».
On s’en remettrait plutôt à l’histoire d’en présenter un fac-similé : Scarron, écrivain burlesque, l’esprit vif et de corps perdu, mari de madame de Maintenon quand celle-ci s’appelait encore Françoise d’Aubigné, jeune fille dans l’éclat de sa beauté que le vieillard perclus se chargea d’habituer aux vices, ce qui fit plus tard la fortune de la belle, devenue matrone, auprès de Louis XIV.
La dernière cible d’Alain Minc : François Bayrou.
Le patron du Modem a tellement fait peur en haut lieu, que même à terre, il convenait de le poursuivre de la vindicte du chef suprême. Qui d’autre qu’Alain Minc pouvait accomplir ce geste peu chevaleresque de « servir » la bête avant que les chiens ne la dévorassent ?
Spadassin dans l’âme, il n’eût point accepté que la lame ultime fût celle d’un autre.
On est étonné du verbe remarquable, de la précision de chirurgien de ce style – on pourrait dire stylet – qui n’appartient qu’à lui. Piètre conseiller, sans doute, mais incomparable essayiste, cela est certain, de la race des Rochefort et des Chamfort et, puisqu’il cite Léon Daudet dans sa mise à mort de Bayrou, il me fait furieusement penser à Léon Bloy qui changeait l’eau bénite en vitriol.
Dans un premier temps, une comparaison de Bayrou à Le Pen fait mouche « Le Pen light », avant de ressusciter Maurras. Le président du Modem serait le continuateur d’une vieille droite qui derrière la dévotion du catholicisme à l’ancienne cacherait un nationalisme d’actualité. Ce qui n’est pas faux !
C’est un vieux réflexe chez Minc et c’est sa pire insulte aussi de laisser sous-entendre que la tare suprême, c’est d’être né goy. Voilà sans doute une blessure non refermée et dévoilée, Alain Minc en veut toujours à la terre entière de la Shoah et du tort irréparable que l’humanité fit au peuple juif.

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En un mot, Alain Minc fait du racisme à rebours et c’est pour cela qu’il condamne François Bayrou sans retour. Le terme goy appliqué aux nations environnant Israël a un sens proche de Gentils (du latin Gentiles, « Nationaux »), non-Juifs, ce qui est aujourd’hui péjoratif.
C’est peut-être la seule lueur d’humanité qui s’allume dans l’œil d’Alain Minc, quand il vole au secours d’un coreligionnaire. Ici, il pourfend François Bayrou d’avoir osé toucher à Daniel Cohn-Bendit. Bien sûr, Bayrou a eu tort, grand tort, de dire ce qu’il a dit à propos de Dany « pédophile ». Et cela il l’a payé assez cher, sans qu’Alain Minc vienne encore jeter quelques pelletées sur le corps de Bayrou au fond du trou.
Mais c’est dans le caractère d’Alain Minc de ne jamais pardonner et surtout d’achever ceux qui ne peuvent se défendre. Enfant, il devait arracher les ailes d’une mouche, la tremper dans l’encrier afin de suivre d’un œil amusé le lamentable sillon sur la feuille de devoir de son voisin de banc.
La fin de la chronique d’Alain Minc est superbe. On y reconnaît la patte du maître. Après cent lignes d’un tir continu sur le tribun de Pau, après l’avoir traité de raciste, de démagogue et d’avoir voulu qu’il fût frère de Marine Le Pen, attentif à la succession du vieux gauleiter déchu, l’avoir éreinté au titre d’écrivain à ulcère de Gringoire et que sais-je encore, voici sa dernière flèche in extenso qui résume assez bien Alain Minc « Question ultime : faut-il encore tirer sur une ambulance dès lors que les Français se sont chargés de punir François Bayrou ? » (1)
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1. Marianne, du 13 au 19 juin 2009, n° 634, page 27.

Commentaires

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