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La descente aux enfers.

On vote. Bon. Et alors ?
Le monde continue à tourner dans la crise la plus noire que le capitalisme ait produite.
Par son obsession consumériste, le système n’est pas seulement responsable de la misère qui monte, il est aussi coupable de la catastrophe écologique qui nous pend sous le nez.
La prochaine station du chemin de croix est pour dans quelques mois, peut-être quelques jours.
L'administration américaine réalise qu'elle ne pourra éviter une dévaluation monstre du dollar.
Vous croyez que c’est sans dommage pour l’euro ? Ne soyons pas naïfs.
Pourtant, aucun candidat au parlement européen n’a pas cru devoir en parler dans un discours sur l’Europe. A vrai dire, aucun électeur non plus n’a tenu rigueur au MR de son appartenance au système qui nous a rendu tous plus pauvres.
La Chine n’est pas loin de penser que la chute du billet vert est un moyen de sortir du pétrin dans lequel les banquiers et les spéculateurs de Wall Street l’ont fourrée. Ainsi, n’en déplaise à nos ministres européens des finances dont l’aveuglement a quelque chose d’inquiétant, l’industrie américaine serait plus proche de la réalité de son économie avec une monnaie dévaluée.
Le MR, nos libéraux de choc, vont encore souffrir.
Bientôt, lorsqu’ils tiendront un discours contraire aux événements, il faudra plus que l’assurance du verbe de Louis Michel et le sourire rassurant de faux derche de Didier Reynders, pour convaincre que tout va bien et que tout va repartir comme avant.
Tour à tour, Hillary Clinton puis Timothy Geithner, ont été dépêché en Chine afin de convaincre les Chinois que l’appareil industriel des Etats-Unis n’est pas si délabré qu’il y paraît. On pense généralement que l’étau qui enserre la machine américaine va l’éclater, si les Chinois ne servent pas du bois de rallonge à la dette qui est abyssale. Or, pour cela il faut les convaincre que la machine peut repartir.
Obama devra plaider devant ses concitoyens, contrairement à une crise classique qu’on vainc en stimulant la demande intérieure, que celle-ci ne se résoudra qu’en diminuant le pouvoir d’achat afin que le produit du bénéfice aille combler le déficit et serve de dividendes aux prêts sous forme de bons du trésor que la Chine détient de façon considérable.
Allez dire aux enfants gâtés de l’économie capitaliste que sont les Américains qu’ils devront travailler pour la République populaire de Chine, s’ils veulent s’en sortir ?
Les Américains pressent la Chine depuis longtemps de réévaluer le yuan. La sous-évaluation de la monnaie chinoise a permis son énorme excédent commercial. Ses réserves évaluées par certains économistes seraient de l’ordre de deux mille milliards de dollars !
Comme les Chinois ne veulent rien entendre, l’idée que l’on pourrait prendre le problème par un autre bout est apparue. En effet, une dévaluation du dollar équivaudrait de fait à une réévaluation du yuan !

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La crise a fortement ralenti les exportations chinoises vers l’Amérique et l’Europe.
La Chine, au contraire des espérances américaines, après quelques essais de réévaluation du yuan, est revenue à la quasi-fixité du taux de change.
L’hebdomadaire Marianne a écrit un article dans le sens d’un G2 entre l’Amérique et la Chine possible, en partenariat obligé comme sont souvent l’emprunteur et le prêteur. Raisonnablement, on peut estimer le contraire, puisque la Chine ne réévaluera pas pour faire plaisir à l’autre. On assiste à la fin d’une illusion celle de croire que l’association de ces deux-là aiderait à sortir le monde de la crise.
C’est le contraire qui se prépare, un hallali retentissant dont l’Europe va payer aussi la facture.
L’intégrité du dollar est dénoncée par Pékin. 760 milliards de titres de la dette des Etats-Unis exigibles dans le court terme, c’est l’épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Obama.
Au centre de la polémique : l’explosion du déficit budgétaire américain (plus de 13% du PIB en 2009 selon les prévisions du FMI) et le rachat prévu par la Federal Reserve de 300 milliards de dette publique.
Les taux auxquels emprunte l’Etat américain vont exploser !... si ce dernier trouve preneur.
Que la Chine vende une partie de ses dollars, la monnaie américaine s’effondre. N’ayant, aucun intérêt à ce que cela se produise, elle poursuit son achat de titres de la dette américaine, mais plus lentement. Elle manifeste une nette envie de se défaire du dollar et tente de passer sur la spéculation de la monnaie européenne. Moins touchés que les Etats-Unis, nous risquons, la crise perdurant, d’être la nouvelle cible de Pékin.
Le désamour du dollar annonce l’imminence d’un clash aux USA.
C’est toute la politique consumériste du monde capitaliste qui est en question. Comment faire comprendre aux gens qu’ils doivent travailler dorénavant sans contrepartie d’enjeu de confort et de gadget ? En somme, l’économie chinoise qui, à part ses milliardaires et ses apparatchiks du parti unique, parvient à contenir une population laborieuse dans les limites de la médiocrité d’une vie sans espoir, n’est pas une perspective enthousiasmante !
L’idée d’une déroute du dollar prend corps. Les Américains, s’y sont sans doute déjà résolus dans le secret des bureaux de la Maison Blanche
Le modèle consistant à renouer avec la croissance par le biais des exportations vers les pays émergents est une curieuse illusion, partagée également par les Européens.
Notre ineffable Reynders pense pareil.
Ce qui joue en défaveur de l’Europe dans ce match à trois entre la Chine les USA et nous, c’est la persistance de la croyance des pays de l’UE en un capitalisme immuable et capable de reprendre des couleurs, comme le phénix renaissant de ses cendres !
Ainsi, la dégringolade ne fait que commencer.

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